Carte judiciaire, an 1

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Comme tous les ans, ce matin, le Tribunal de Grande Instance de Quimper procédait à l’installation des nouveaux magistrats nommés dans la juridiction.

Ce fut surtout l’occasion d’évoquer la mise en place de la réforme de la carte judiciaire qui, on s’en souvient peut-être, s’est traduite dans l’arrondissement de Quimper par la fermeture des tribunaux d’instance de Quimperlé et de Châteaulin.

Il est évidemment trop tôt pour en mesurer les conséquences notamment sociales car ces tribunaux traitaient surtout d’affaires de proximité. Mais écoutant le président évoquer le désert judiciaire que connaît maintenant le centre de la Bretagne et la polarisation entre Brest et Quimper des juridictions, il me revenait en mémoire une audition à l’Assemblée.

Au moment du vote du budget de la justice, nous avions auditionné le président de la 4ème Chambre de la Cour des comptes dont c’est la compétence. Et ce haut magistrat nous avait benoitement confirmé ce que la gauche ne cessait d’affirmer « cette réforme va coûter cher, sans doute entre 250 et 750 millions d’euros et nous ne pourrons en tirer un hypothétique bénéfice que dans un moyen terme« …

En fait, pour le moment, cette réforme n’a généré que des mécontents : les citoyens qui sont privés de tribunaux, les villes qui voient leurs services publics se fermer, les magistrats et les personnels qui sont contraints de quitter là où ils résidaient souvent depuis longtemps et même l’Etat forcé d’investir dans de nouveaux locaux pour accueillir les services déplacés…

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2 réponses à Carte judiciaire, an 1

  1. baillergeau dit :

    La méthode utilisée par la droite conduit à un rejet global de ce qu’il serait nécessaire de faire sans contestation possible, de ce qui mérite concertation et peut être un repors et ce que la gauche doit refuser.
    Une fois aux affaires, pourvu que la gauche s’en souvienne !

  2. seb dit :

    Le problème, M. Urvoas, c’est que vous ne mettez en cause « que » l’actuel « gouvernance » alors que la RGPP n’est rien d’autre qu’une « recommandation » de l’UE pour la France, directement liée à la « stratégie de Lisbonne » (qui est inspirée par l’ERT, principal lobby industriel) comme la « réforme des universités » est liée au « processus de Bologne »…

    S’ajoute à cela que le PS ne communique pas assez sur le coût de cette bétise…Par rapport aux résultats attendus, de l’aveu même du Gouvernement (cf : « le vrai débat » et « les mots ont un sens »)

    Au passage…Lire cet excellent article. Les « responsables » politiques ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus. Allo DSK ? Ici la France !
    http://www.lesmotsontunsens.com/crise-une-enorme-catastrophe-se-prepare-selon-simon-johnson-ex-fmi-6722

    Et surtout, il faut sincèrement m’expliquer pourquoi (car je ne comprends pas), puisque le but de la RGPP c’est soit disant des économies pour nos enfants, pourquoi le PS ne propose t il pas qu’on arrête avec la naiveté, et qu’on révise l’article 123 du traité de Lisbonne (une révision est de toute manière prévue pour la question des parlementaires européens).

    Le PS serait il complice du « marché de la dette » ?

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