Campagne de l’OIP

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J’ai été interpellé sur la campagne d’appel aux dons que lance l’Observatoire International des Prisons que vous pouvez découvrir ici.

Je comprends qu’elle puisse choquer. Elle est délibérément provocatrice, et il fallait bien qu’elle le soit pour toucher un public blasé, noyé sous des masses d’images racoleuses, complaisantes, indécentes, et qui, dès qu’il est question de conditions carcérales, préfère regarder ailleurs.

Le fait même qu’ait lieu un débat sur son caractère acceptable ou non démontre qu’elle a atteint son but. Provocatrice, donc, par la force des choses, mais à mon sens nullement choquante.

Ce qui est choquant, au demeurant, c’est que, depuis des décennies, la France soit régulièrement condamnée par les instances internationales pour l’état lamentable de ses prisons, et que rien ne change pour autant. Ce qui est choquant, c’est la propension croissante avec laquelle une partie de notre classe politique use de termes tels que « monstres » ou « prédateurs » pour qualifier certains détenus, sous-entendant par là que leur humanité même est sujette à caution…

Bref, les motifs sérieux d’indignation ne manquent pas dans ce domaine, évitons dès lors de nous enflammer pour une campagne publicitaire que d’aucuns peuvent certes trouver de mauvais goût, mais dont la force suggestive au service d’une cause noble ne souffre aucune contestation.

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3 réponses à Campagne de l’OIP

  1. seb dit :

    Je me demande si, pour donner encore plus de valeur à cette « campagne » entre autre – il ne serait pas bon que vous (ou un de vos collègues) déposiez une proposition de loi, qui a défaut d’arriver sur le bureau de l’Assemblée, pourrait au moins ouvrir un débat très important, et démontrer que le PS n’est pas (toujours) l’incapable gestionnaire qu’on peut croire.

    La proposition de loi pourrait s »appuyer sur la DDHC de 1789.

    « Art. 14. Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée. »

    Pour des raisons politiciennes – mise en cause de la responsabilité des « gouvernants » – cet article n’est jamais mentionné, ni utilisé.

    A tort, il me semble, car cet article est réellement révolutionnaire. En effet, il dit que les citoyens peuvent participer à l’élaboration de la loi de finance. Il y a même de quoi se demander, avec cet article, si les citoyens ne seraient pas fondés à refuser de payer une fraction de l’impôt au motif de l’illégalité de l’emploi de certains fonds publics.

    En raison de son « tissu local » le PS pourrait expérimenter la chose au niveau local. Du style : les habitants d’une municipalité convaincue de corruption pourraient refuser de payer la fraction d’impôts locaux correspondant au pourcentage des pots-de-vin dans le budget municipal. Au motif qu’ils ont « le droit d’en déterminer la quotité » et qu’ils doivent pouvoir la consentir « librement » (consentement qui oblige à une transparence de la dévolution des sommes déboursées…Ce qui n’est, bien évidemment, pas le cas, si les sommes utilisées l’ont été pour faire la promo du maire ou payer des pots de vins aux médias voire à certains électeurs)

    Dans le même temps, le PS pourrait déposer une proposition de loi, visant à faire respecter l’article 14, en permettant, par ex, aux citoyens de « geler » les dépenses faites par l’Elysée, en direction des instituts de sondages et celles plus occultes…Du moins tant qu’une commission parlementaire n’aura pas fait la lumière sur l’emploi des sommes, et leur vocation.

    On pourrait ainsi restreindre les dépenses de l’Elysée, en matière de comm, pour ex, au strict nécessaire.

  2. baillergeau dit :

    Depuis 1981, nous savons qu’il n’y a, ni à droite, ni à gauche, de majorité pour faire cesser le scandale que représente la volonté d’humiliation totale du prisonnier avant ou après sa condamnation.
    En attendant l’homme politique qui se dressera contre sa majorité pour lui imposer le rejet de cette infamie, il faut des « veilleurs ».
    Ne leur demandons pas en plus, de ne pas avoir de défauts.

  3. Nathalie dit :

    Par exemple :
    450 personnes pour 350 places

    La prison Jacques Cartier de RENNES, est un vrai dépotoir hérité d’un autre âge. Heureusement un déménagement est prévu pour mars 2010.

    À 12 min en métro du centre-ville de Rennes, sont concentrés 450 voleurs, assassins et violeurs, dans une prison conçue pour abriter 350 détenus.

    Le bâtiment qui héberge aujourd’hui, l’accueil, les services administratifs et plusieurs cellules a été inauguré en 1903.

    En 1980, les travaux d’améliorations ont permis d’ajouter des toilettes avec rideau et lavabos avec eau froide dans les cellules doubles et triples.

    Le directeur Jérôme HARNOIS est arrivé à Rennes en juillet 2008, chargé d’une importante mission : superviser le déménagement de la prison prévu en mars 2010.

    De 1 hectare actuellement, la superficie de la prison passera à 10 hectares et le nouvel établissement disposera de cellules de 10.5 m², d’une grande salle de sport, de plusieurs ateliers et de trois grande cours de promenades. Mais surtout, il y aura 716 places pour 716 prisonniers.

    L’Etat a investi 64 millions d’euros dans le nouveau site.

    Depuis 2000, le nombre de détenus a fait un bond de 30% pour atteindre le chiffre de 62073 alors que le nombre de place est de 54285.

    D’ici à 2012, l’Etat prévoit de construire 30 nouvelles prisons et d’en fermer 13 anciennes sur les 194 existantes.

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