Un goût amer

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Les mots peuvent-ils traduire l’immense accablement ressenti ce soir à la découverte des résultats nationaux de ces élections européennes ?

La France est malheureuse et les Français sont en colère. Ils le sont parce que la persistance du chômage a ruiné la confiance. Ils le sont parce qu’ils supportent mal tous les dérèglements sociaux qui sont directement issus de cet enlisement sans fin. Ils le sont aussi parce qu’ils ne voient plus comment s’écrit leur avenir.

La majeure partie des électeurs a refusé de venir voter, manifestant ainsi son découragement. Et une grande partie de ceux qui se sont déplacés ont choisi les impasses de la démagogie comme thérapie contre l’esprit du doute. Ces humeurs noires traduisent le fait que les améliorations dont nous parlons dans nos propos publics (emplois d’avenir, la fin de la diminution des effectifs des services de sécurité intérieure et le recrutement de 480 à 500 policiers et gendarmes par an, la création de la Banque Publique d’Investissement….) semblent toujours abstraites et lointaines alors que les détériorations paraissent souvent concrètes et personnelles.

L’Europe qui hier faisait figure de perspective aimable et souriante, de modernisation nécessaire et d’objectif d’avenir, voire de grand dessein est devenue une bureaucratie boulimique, un monstre  impuissant d’excellant que dans la production stérile de tonnes de directives.

Pourtant le repli sur soi, l’autoenfermement, le retour en arrière, l’irrédentisme archaïque,  ne sont pas des solutions. Appliquer ces thèses conduirait au déclin et à l’effacement de la France. Si l’Europe s’affaiblit, ce sera au détriment de la France. Je sais combien ce discours est aujourd’hui inaudible. Il n’en reste pas moins vrai. Qu’on ne compte donc pas sur moi pour accompagner ceux qui, à gauche, vont entamer le refrain de l’isolement anachronique.

En France, d’autres voix vont réclamer « une autre politique » sans d’ailleurs jamais bien la définir. Dans notre pays, une bonne réforme ne peut et ne doit concerner que les voisins. Face à la gravité de la situation, je reste convaincu de la nécessité de poursuivre les efforts engagés.  Il faudra donc du courage à ce gouvernement pour agir. Je sais la détermination de Manuel Valls et son opiniâtreté. Nous en avons besoin encore plus aujourd’hui qu’avant hier.

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