Eligo in Summum Pontificem

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Un vieux proverbe romain nous met en garde « qui entre Pape au Conclave, en sort Cardinal« . Mieux vaut s’en souvenir en ce jour où le PS devrait connaître son nouveau premier secrétaire.

Toutefois la comparaison que j’ai souvent lu sous des plumes – nécessairement – critiques :-) avec le Vatican pour qualifier l’originalité de notre actuel processus de sélection de notre principal responsable ne me semble pas totalement fondée.

Ainsi le mot « conclave » est partiellement inadapté à la comparaison avec le conseil national qui va se réunir demain. Certes, les deux sont théoriquement des lieux clos, le terme venant de « cum clave » (sous clef) et désignant les conditions du strict isolement des cardinaux depuis la Constitution de Grégoire X, Ubi majus periculum de 1274, acte canonique de la naissance officielle du conclave. Mais dans le cas romain, ceux qui sont rassemblés dans la chapelle Sixtine sont des électeurs appelés à choisir le successeur de Pierre.

De même, le PS partage avec le Vatican le fait que son mode de désignation de son chef a changé de statut assez souvent. Fils de leurs temps, les conclaves comme les congrès ont connu des histoires tourmentées. Certains durèrent quelques heures seulement, d’autres quelques années. Mais depuis une bulle de Nicolas II en 1059 In nomine Domini, à Rome, c’est toujours lors d’un vote dans une assemblée solennelle qu’est procédé le choix.

Enfin, s’il est juste de reconnaître que dans les deux moments, il n’existe pas de déclaration formelle de candidature,  et qu’on y repère pourtant des jeux d’influences, au Vatican on connait la règle.  Si la spontanéité est théoriquement la condition fondamentale d’une élection devant se faire par « acclamation ou pas inspiration« , Paul VI a prévu en 1975, dans la constitution Romano Pontifici eligendo qu’une majorité des deux tiers des suffrages plus un est requise. Au PS, en ce moment, on peine à connaître le cheminement qui va aboutir à la proposition d’un nom.

La comparaison est donc faussée. Elle l’est tout autant quand on évoque les pratiques du Parti Communiste Chinois. La preuve : même si son 18ème Congrès est annoncé et si l’on connaît le nom des prochains dirigeants personne ne sait à quelle date il doit se tenir. Au PS, nous savons que ce sera à Toulouse du 26 au 28 octobre :-)

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2 réponses à Eligo in Summum Pontificem

  1. baillergeau dit :

    Le mode de renouvellement des cardinaux a fait du Vatican une machine à durer pour durer.
    ça ne ne semble pas être l’objet du PS, encore que…
    Harlem ou Camba ? Pourquoi on ne trouve pas mieux ?

  2. Bloggy Bag dit :

    Un congrès du PS parfumé au formaldéhyde ?
    Pas sûr car l’impertinent Stéphane Hessel a en effet signé le texte « Osons, Plus loin plus Vite » ( Alors que le congrès du PS s’annonçait parfumé au formaldéhyde, voilà qu’un petit jeune qui ne devrait pas tarder à prendre sa carte au MJS nous dépose la motion vitaminée que beaucoup espéraient.

    L’impertinent Stéphane Hessel a en effet signé le texte « Osons, Plus loin plus Vite« ( http://wordpress.bloggy-bag.fr/2012/09/12/breaking-news-la-motion-de-stephane-hessel-pour-le-congres-du-ps/ ) .

    Hessel plutôt que Désir à Solférino, voilà un beau sujet de discussion.

    Hessel plutôt que Désir à Solférino, voilà un beau sujet de discussion.

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