La crise, les élections et la défaite des sortants…

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Cette année 2011 a vu les élections dans 11 pays. Partout, le contexte de crise, et – presque – partout la même sanction des sortants.

En Irlande, véritable séisme politique lors des législatives anticipées du 25 février qui interviennent après l’adoption du plan de sauvetage international du pays. Le Fianna Fail – parti au pouvoir – sort laminé, par le Fine Gael (principal parti d’opposition – centre droit) qui échoue toutefois à atteindre la majorité absolue. Le parti travailliste double son score de 2007 et égale son record de 1992 avec 19,4 % des premières préférences des électeurs.

En Finlande, les législatives du 17 avril ont vu la considérable percée des « Vrais Finlandais » qui sont devenus le 3e parti du pays faisant quasiment jeu égal avec le Parti social-démocrate (SPD). Les populistes sont les seuls à progresser et à accroître leur nombre de députés.

A Chypre, le Rassemblement démocratique (droite – opposition) est arrivé en tête des élections législatives du 22 mai avec 34,28% des suffrages. Il devance le Parti progressiste des travailleurs (communiste) du président de la République Demetris Christofias qui a obtenu 32,67% des voix. Chypre est en effet le seul pays de l’Union européenne où le parti communiste est au pouvoir après avoir été élu démocratiquement (avec le Népal mais qui n’est pas dans l’Union…).

Au Portugal, les législatives se sont déroulées en juin et elles ont consacré le parti d’opposition (PSD) qui gagne près de dix points au détriment du parti socialiste de José Socrates, premier ministre sortant.

Au Danemark, en septembre, le « bloc rouge » composé de 4 formations de gauche remporte la consultation, battant le « bloc bleu » du premier ministre sortant le libéral Lars Lokke Rasmussen. La leader du SD, la social-démocrate Helle Thorning- Schmidt dirige maintenant le gouvernement.

En Lettonie, le 17 septembre, un parti de gauche est arrivé en tête des élections législatives pour la première fois depuis 1991, année où le pays a recouvré son indépendance.  Le parti centriste  du Premier ministre sortant Valdis Dombrovskis, n’obtient que 18,83% des voix et arrive en 3ème position. Il sera pourtant reconduit ayant réussi à forger une coalition gouvernementale.

En Espagne, le Parti populaire (PP), principal parti d’opposition, dirigé par Mariano Rajoy, s’impose largement aux élections parlementaires du 20 novembre en Espagne en recueillant 44,62% des suffrages. Il remporte la majorité absolue la plus large de son histoire et peut donc gouverner seul, sans être obligé de faire alliance avec des partis nationalistes ou régionaux comme c’était le cas jusqu’à présent. Le Parti socialiste ouvrier (PSOE) du Premier ministre sortant José Luis Rodriguez Zapatero, emmené par Alfredo Perez Rubalcaba, a essuyé un revers considérable obtenant 28,73% des voix et 110 sièges, soit -59 députés.

En Slovénie, au début de ce mois, surprise aux élections législatives où un nouveau parti de gauche devance le Parti démocrate (droite) et le Parti social-démocrate (SD) du Premier ministre sortant Borut Pahor qui enregistre un net recul.

De même en Croatie, aussi début décembre, la coalition « l’Alliance pour le changement »  emmenée par le Parti social-démocrate (SDP), principal parti d’opposition arrive en tête des législatives avec 44,5% des suffrages. Elle  bat nettement l’Union démocratique (HDZ) de la Premier ministre sortante Jadranka Kosor qui n’a obtenu que 22,1% des voix.

Dans cette liste, je ne trouve que deux pays où les électeurs ont conforté nettement le premier ministre sortant.

La Turquie d’abord où l’AKP du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan est arrivé en tête des législatives du 12 juin avec 49,91% des suffrages et 326 sièges à la Grande Assemblée nationale, chambre unique du parlement. Ce parti musulman démocrate devance le Parti républicain du peuple (CHP), principal parti d’opposition qui a obtenu 25,91% des voix et 112 sièges (+ 23) et le Parti de l’action nationaliste (MHP), parti ultranationaliste de Devlet Bahceli, qui a recueilli 12,99% des suffrages et remporté 53 sièges (- 18). L’AKP a augmenté son nombre de voix mais a obtenu moins de députés que dans la précédente législature en raison du système de vote proportionnel.

Ensuite la Russie… où le parti au pouvoir, Russie unie (ER), est arrivé en tête le 4 décembre. Cette formation dirigée par Vladimir Poutine a recueilli 49,54% des suffrages et remporté 238 sièges à la Douma, chambre basse du Parlement, conservant la majorité absolue.

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Une réponse à La crise, les élections et la défaite des sortants…

  1. baillergeau dit :

    Une victoire par chute de l’adversaire, c’est ce qui nous attend en France ?
    Je le crois de plus en plus et ça ne me réjouit pas.
    La victoire n’est bonne que lors qu’elle est joyeuse et l’on va s’emmerder !

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