Popularité et vote

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La popularité donne-t-elle une indication sur le résultat de la présidentielle ?

Pour le savoir, il suffit de consulter une petite étude que vient de publier l’IFOP sur son site, grâce à son baromètre réalisé depuis la fin de la IVème République.

On y découvre d’abord que Nicolas Sarkozy est de loin le plus impopulaire des présidents sortants un an avant l’échéance. Seuls 28 % des sondés sont satisfaits de lui. Ils étaient 54 % à avoir le même avis en décembre 1964 pour le général de Gaulle,  45 % pour Valéry Giscard d’Estaing en avril 1980, 56 % pour François Mitterrand en avril 1987 et 56 % aussi pour Jacques Chirac en avril 2001.

Un an après ce baromètre, le général de Gaulle obtenait 55 % des suffrages, Valéry Giscard d’Estaing 48 %, François Mitterrand 54 % et Jacques Chirac 82 %.

Il ne faut pas aller plus loin dans la recherche d’indications. Notons simplement que les points communs souvent soulignés entre VGE et Sarkozy (jeunesse, ouverture politique au début de leurs mandats, crise économique…) s’arrêtent s’agissant de l’indicateur de popularité.

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Une réponse à Popularité et vote

  1. seb dit :

    Quelques remarques :

    -Pour commencer, on peut observer que pour l’IFOP chaque Président de la République se vaut. Ainsi, le Général De Gaulle se trouve t il cote à cote, avec ses successeurs. Pour moi, c’est la première faute commise par l’institut. En effet, pour les Français, Charles De Gaulle est un mythe, qui a – d’une certaine façon – un statut équivalent à Jeanne d’Arc pour les Français. Héros de la Résistance, fondateur de la V République, sauveur de la France et restaurateur de l’Etat et de l’honneur du pays, il ne peut (à l’évidence) être mis sur le même pieds que ses successeurs.

    On le voit d’ailleurs bien : tous les partis se réclament du gaullisme…Sans forcément agir en gaulliste. Durant son mandat, l’étiquette politique importait peu. Les Français dépassaient le clivage « gauche droite » et votaient en masse pour les soutiens du Général…Lesquels étaient aussi bien classés à « gauche » qu’à « droite ».

    La popularité du Général De Gaulle étant intrasèque au personnage, et à son rôle historique, on ne peut – à l’évidence – faire une comparaison de popularité avec ses successeurs. Peut on comparer des pois avec des carottes ?

    Premier Président de la République élu au suffrage universel, héros pour l’ensemble des Français (à l’image d’un certain Charles VII dit « le Bien Servi » ou « le Conquérant ») il va de soi que l’on ne saurait comparer ce dernier avec ses successeurs, qui n’ont jamais eu ni le prestige du personnage, ni son expérience historique.

    -Ensuite, l’étude ne fait mention (en aucune façon) de la cohabitation. C’est sa deuxième erreur. Ce phénomène est pourtant d’importance, puisque chaque Président qui a eu une période de cohabitation a été réélu. Mitterrand a eu Chirac et Balladur. Chirac a eu Jospin. VGE n’ayant pas eu la « chance » de cohabiter avec un socialiste…Il a été immédiatement démis. D’autant plus surement que VGE était « politisé » contrairement à Charles De Gaulle.

    Quand on regarde notre Histoire – tout régime politique confondu – on observe que le détenteur de la charge exécutive est celui qui est puni. Ainsi, les Français retournaient ils leurs rancoeurs contre les « Cardinaux Ministres », les « Régents » ou les « tuteurs » du roi ; puis avec la République contre les « Premiers Ministres ».

    M. JOSPIN a tenu la barre du bateau France jusqu’en 2002. Pour les Français, c’était donc lui qui était responsable de la politique du pays…Comme le confirme la Constitution française, le Président étant (lui) réduit à s’occuper des chrysanthèmes ou à agir dans son « domaine réservé ».

    Dès lors…Quand il s’est agit de voter en 2002, les Français ont choisi d’épargner Chirac et de punir Jospin…Comme ils avaient fait jadis avec Mitterrand sauvé et Chirac viré.

    -Pour finir, il convient de rappeler qu’en France, les Français refusent tout retour à « l’Ancien Régime » mais reste, profondément, attaché à la personne du « roi ». C’est tellement vrai que la République a « inventé » le Président de la République pour restaurer le caractère symbolique du « roi ». Ne doit il pas (ce Président de la République) être « au dessus des partis » ? Ne doit il pas « jouer les arbitres », « incarner la Nation » et s’occuper de la politique étrangère du pays ?

    Dès lors, toute notion de « popularité » est subjective…Car un Président (comme un roi) a du temps. Il peut très vite retrouver sa popularité en agissant dans les domaines mentionnés plus haut (M. CHIRAC en 2003 sur la guerre en Irak) ou la perdre tout aussi vite (M. CHIRAC en 2005 sur le TCE)

    Un an c’est long et c’est court. En tout cas, cela laisse du temps pour agir. N’a t il pas fallu moins d’un an pour qu’un certain « roi de Bourges » devienne pour les Français un « roi de France » des plus légitimes ?

    N’a t il pas fallu, après son sacre, à Henri IV…Moins d’un an, pour être aux yeux de ses sujets, l’incarnation du pays, le père providentiel espéré ?

    N’a t il pas fallu moins de deux ans à Napoléon Bonaparte pour endosser le rôle de « père » pour la Nation française ?

    Si M. SARKOZY doit perdre, il faudrait mieux ne pas compter sur les cartes, mais agir. Présenter un programme cohérent et tangible, dénoncer son bilan, et surtout avoir un candidat apte à incarner l’image que les Français attendent d’un Président, et cela pas seulement pendant l’élection ou avant, mais avant, pendant, et après.

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