En campagne à la gare (2)

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Après un saut à Paris, mardi, retour sur le terrain quimpérois pour battre la campagne.

En fin d’après midi avec l’équipe de choc composée de Jean-Marc Tanguy, de Florian Gicquaud et de Matthieu Stervinou, soutenue par Gérard Mével (n° 8 de liste Le Drian) et de Bernard Poignant, nous étions présents à la gare attendant de pied ferme les usagers des TER.

En dépit de ce que semblent penser ceux qui débattent sur ce blog, la question de la triangulaire fut peu évoquée dans les échanges. Pour mes interlocuteurs, quand un accord n’est pas trouvé, les deux parties en portent une responsabilité. C’est aussi simple que cela.

Et les électeurs décideront comme ils l’entendent de l’identité du Président de la Région car c’est dorénavant l’unique enjeu. Malgorn ? Hascoët ? Le Drian ? Tous ont des qualités et proposent des idées qui méritent d’être étudiées.

Mais à mes yeux, le bulletin de vote Jean-Yves Le Drian renferme un atout supplémentaire. Non seulement il permet d’envoyer un message à une majorité nationale sourde à l’avertissement du 1er tour, non seulement il valide un programme ambitieux mais il montre le chemin de l’avenir à la gauche en approuvant son rassemblement (notre liste compte en effet des socialistes, des communistes et des écologistes).

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5 réponses à En campagne à la gare (2)

  1. seb dit :

    Je suis assez d’accord…Sauf sur la question de l’aéroport Notre Dame. Là, çà n’a rien « d’ambitieux » et cela fausse complètement la cohérence du programme « vert » de Le Drian. Faut il croire que Le Drian ne peut rien refuser à son « parrain » Ayrault ?

    Un détail important, aussi, qui pourrait faire la différence : M. Le Drian est un « non cumulard ». Sachant que 86% des Français sont contre le cumul, il serait bien, aussi, de mettre en avant le fait que Le Drian compte se consacrer entièrement à la région.

    Sinon…Tout autre chose. Pourriez vous, M. Urvoas, en tant que responsable sécurité, répondre à M. Fillon, qui ramène la thématique dans la campagne. De tout évidence, M. Fillon ignore que les régions n’ont pas de compétence en matière de sécurité. Et puisqu’il veut être jugé sur ses actes, il serait opportun de rappeler le beau bilan de l’UMP en la matière !Mais aussi d’évoquer les propositions socialistes en la matière (pour éviter le coup du «  »il critique sans rien proposer »)

    http://www.lemonde.fr/elections-regionales/article/2010/03/18/francois-fillon-fait-campagne-sur-le-theme-de-l-insecurite_1320756_1293905.html

    Voici ce que l’express en dit dans un dossier consacré au bilan sécuritaire présidentiel :

    L’introduction du dossier de l’hebdomadaire est sans détour: « A l’Intérieur puis à l’Elysée, le président a fait de ce dossier un étalon de sa politique. Or, ni les efforts déployés ni certains succès ne sont parvenus à enrayer les tendances lourdes de la violence. Du discours aux résultats, analyse d’un bilan qui interpelle aussi la gauche. »

    L’hebdomadaire rapporte que SARKO en tiendrait rigueur à ses successeurs de la place Beauveau (Michèle Alliot-Marie puis Brice Hortefeux) des mauvais résultats en matière de lutte contre l’insécurité:

    « Le président le fait comprendre à plusieurs interlocuteurs: depuis son départ de la Place Beauvau, en 2007, ses successeurs dilapident l’ »héritage ». Son héritage. Ses deux passages en cinq ans à l’Intérieur (2002-2004, 2005-2007) l’ont marqué. »
    Pourtant, cet échec – car échec il y a – est le sien.

    L’hebdomadaire recense les promesses non tenues, citations à l’appui, comme sur les violences dans les stades ou en milieu scolaire, ou les incendies de véhicules à chaque fin d’année : « Il faut mettre fin à la détestable habitude de brûler des voitures à Strasbourg. Maintenant, il faut que ça cesse. » Nicolas Sarkozy promet même d’indemniser les propriétaires de voitures brûlées. Sept ans plus tard, la police en est réduite à restreindre sa période de comptages des voitures la nuit de la Saint Sylvestre… même à Strasbourg.

    L’Express reste modeste : « pendant la période 2002-2010, Nicolas Sarkozy n’a pourtant pas lésiné sur les moyens », mais « ce changement n’a pas encore porté ses fruits. »A lire l’Express, Nicolas Sarkozy tenterait donc de faire croire que ses successeurs sabordent son travail. La réalité, comme souvent, est tout autre. A relire le bilan détaillé de l’ONDPR, on réalise que le bilan sécuritaire de Nicolas Sarkozy tient du mythe pour les délinquances les plus violentes et sur lesquelles il a le plus insisté lui-même depuis 2002. Un comble !

    Primo, l’efficacité de la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy depuis 2002 est en cause : la boulimie législative et réglementaire depuis 2002 n’a pas servi à grand-chose. Pourtant, comme le relève l’Express, Sarkozy s’était donné les moyens ! L’ONDPR souligne, sans son bilan annuel, que le nombre de personnes mis en cause a cru de 30% de 2002 à 2009 pour atteindre 1,175 millions de personnes l’an passé. Les gardes à vue (hors délits routiers) sont passées de 336 000 en 2001 à 580 000 en 2009. Le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) recense 3 463 000 individus (contre 1 597 000 en 2002). Dans le même intervalle, le nombre d’affaires résolues à l’aide du FAED est en hausse mais reste marginale : 9 637 en 2009 (contre 7 000 en 2002). Un autre fichier, mis en place en 2002, le FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques) recense 1 386 000 personnes. D’après l’ONDPR, il aurait permis la résolution de 65 375 affaires en 2009.

    Les atteintes aux biens ont bien été réduites, mais les dispositifs de protection mis en œuvre par les fabricants (voitures, maisons, etc) sont aussi responsables de cette améliorations. La totalité des « effets d’annonces » de Nicolas Sarkozy contre la délinquance, sur des faits divers ou collectifs bien précis, n’ont pas été suivis d’effet : incendies volontaires de voitures, violences aux personnes, vols violents contres des femmes en lieu public, etc.

    Deuxio, Nicolas Sarkozy était parvenu en 2007 à faire croire que son action avait payé. Le voile est tombé. Les atteintes aux personnes n’ont cessé de progresser depuis 2002. Or cette insécurité-là est la plus agressive, la plus violente, la plus insupportable, et surtout, la plus directement visée par les rodomontades de l’ancien ministre de l’intérieur : peines planchers, durcissement des règles de répression contre les mineurs délinquants, rétention de sûreté, décret anti-cagoules ou mesures anti-bandes, toutes ces dispositions visaient en premier lieu la forme la plus choquante et la plus médiatisée de la délinquance : les atteintes contre les personnes.

    L’ONDPR découpe la délinquance en trois catégories. Et le bilan n’est pas fameux.

    1. Atteintes aux biens (faits constatés de vols et de destructions et dégradations) : 2 708 934 actes en 2004 ; 2 227 649 en 2009, soit une baisse de 18% en 5 ans

    Cette baisse significative explique la diminution générale, et relayée par l’UMP, de la délinquance. Dans le détail, les vols représentent l’essentiel de ces atteintes aux biens (1,8 millions). Ils ont été stables, masquant une baisse jusqu’en 2007, puis une reprise en 2008 puis 2009. On se souvient de Brice Hortefeux énervé par la hausse des cambriolages l’été dernier.

    L’amélioration des dispositifs de sécurité sur les biens se lit dans la baisse continue des vols de véhicules de 2004 (853 714 actes recensés cette année-là) à 2009 (629 509). Les vols avec violences restent marginaux (environ 107 000 par an sur un total d’environ 1,8 millions de vols), dont 85% sans armes. Mais, là encore, l’efficacité sarkozyenne est à la peine : les résultats sont erratiques : + 5 000 en 2005 ; +3000 en 2006 ; -14 000 en 2007 (année d’élection) ; – 6000 en 2008 ; + 6000 en 2009.

    La seconde catégorie d’atteintes aux biens sont les dégradations et destructions. Elles sont en baisse notable (-400 000 actes entre 2004 et 2009), malgré une hausse en 2005 (émeutes de novembre, générant + 28 000 faits constatés).

    2. Atteintes volontaires à l’intégrité physique : 391 857 actes en 2004 ; 455 911 en 2009, soit une progression de +16% en 5 ans.

    Ces atteintes aux personnes ont progressé de +5% en 2005 par rapport à 2004, +5,6% en 2006 versus 2005 ; de +2,4% en 2008 versus 2007 et de +2,8% en 2009 versus 2008. La seule année épargnée fut, comme « par hasard », l’année 2007 (-0,2% versus 2006).

    Quand on rapporte ces évolutions au nombre d’habitants depuis 1996, le constat d’échec est plus sévère encore : l’ONDPR relève que « 7,3 atteintes ont été enregistrées pour 1000 habitants, soit le taux d’atteintes le plus élevé depuis 1996. A cette date, moins de 4 atteintes de type violences ou menaces avaient été constatées pour 1000 habitants ».

    Parmi ces 455 000 violences aux personnes, 240 000 sont « non crapuleuses » (en hausse continue depuis 2004), 112 000 sont « crapuleuses » (en hausse de 2004 à 2006 ; en baisse en 2007, puis stable ensuite) ; 80 000 sont des « menaces et chantages » (en hausse continue depuis 2004) ; et 23 000 sont des violences sexuelles (quasi-stable depuis 2004).

    Les violences « non crapuleuses » recoupent celles sans motif de vols. Rapportées à la population, elles ont doublé en 13 ans: 1,7 pour 1000 habitants en 1996 ; 3,8 pour 1000 en 2009. Bravo Monsieur le président ! Sur la période récente 2008-2009, elles sont stables, la hausse s’étant effectué de 1996 à 2001 (de 1,7 à 2,5) puis, avec davantage de vigueur (sic !), de 2002 à 2007 (2,5 à 3,6) quand Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur.

    Parmi elles, les coups et violences volontaires non mortels sont largement responsables de leur hausse continue générale : 138 000 en 2004, 193 405 en 2009. Les viols sont quasi-stables depuis 5 ans, à 10 000 cas recensés par an. Les agressions sexuelles restent figées à 13 000 cas annuels depuis 2005.

    3. Escroqueries et infractions économiques et financières : 329 955 en 2004, 370 728 en 2009, soit + 12%

    La plus forte hausse se trouve chez les « escroqueries et abus de confiance » (+75 000 sur la période). Là aussi, rapporté à la population, leur taux plus que double depuis 1996. Les infractions liées à des chèques volés sont en chute libre, sans que les falsifications de carte bleue n’explosent en parallèle (en moyenne à 51 000 par an sur la période).

    Ces statistiques sont sujettes à caution, car incomplètes. L’ONDRP rappelle lui-même qu’elles « correspondent à la partie de la délinquance qui est portée à la connaissance de la police et de la gendarmerie. Toute assimilation de cette partie à l’ensemble de la délinquance commise revient à ignorer qu’il existe de très nombreuses infractions qui ne sont pas suivies d’une plainte ». En d’autres termes, les faits recensés dans les « mains courantes » n’y figurent pas. L’ONDPR reconnaît que ses propres statistiques, par ailleurs mauvaises, sont incomplètes.

    Autre biais statistiques potentiel, la manipulation du recensement d’infractions par les services eux-mêmes : les fameuses « infractions révélées par l’action des services » ont baissé de 3,25% en 2009, après une hausse continue depuis 2001 (219 863 en 2001, 384 784 en 2008, et 372 264 en 2009). Quand il faut afficher de bons chiffres, on lève le pied, n’est-ce pas ?

  2. seb dit :

    Autre petite chose d’importance : le PS pourrait il demander – puisque M. Bertrand interroge les régions sur les impôts, il est naturel que le PS interroge lui les « bonnes mesures » que compte prendre le Gouvernement – à M. Fillon à quelle sauce il compte manger les Français a l’issue du scrutin ? Et…Que fait son Gouvernement, alors que la France est dans la tourmente ?

    Mercredi matin, la Commission européenne s’est inquiétée des prévisions de croissance trop optimistes du gouvernement français. Cet excès d’optimisme a une conséquence très concrète : Fillon, Lagarde et Woerth ont surestimé, selon la Commission, leurs futurs recettes fiscales. Or le semblant de rétablissement des comptes publics en 2014 (sic !) repose sur ces hypothèses de croissance économique farfelues (+2,5% à partir de 2011).

    S’ajoute à cela l’affaire de la note « AAA » de la France, que celle ci est sur le point de perdre.

    Nécessairement, avec une telle « gestion » déplorable au sein de l’Etat – mais comment s’én étonner quand on voit que le trésorier de l’UMP qui a un si mauvais bilan, est Ministre des Finances ? – un plan de rigueur à la grecque s’annonce.

    Sur la question environnementale, on notera que le Conseil d’Etat a rendu un avis favorable à la construction d’une nouvelle autoroute en Alsace, de 24 kilomètres contournant Strasbourg. Une mesure qui a consternée toutes les associations écolo lors du Grenelle de l’Environnement ! Ecolo un jour mais pas toujours à l’UMP…

  3. C'malin dit :

    Je ne comprends pas tous ces débats, pour moi c’est clair. Ce fut Le Drian au premier tour, ce sera pareil au second. Vous nous prenez pour des girouettes ou quoi ?

  4. Phil dit :

    @Seb
    Crois tu que l’on passe notre temps sur internet pour avoir le temps de lire tout ce que tu écris ?

  5. Dominique Moix dit :

    Mponsieur le député,
    Pas terrible le débat hier soir sur la télé du télégramme. Le Drian a peu petsec avec Hascoët et conciliant avec Malgorn. Etes vous sûr de ne pas vous tromper d’adversaire ?

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