Une victoire qui vient de loin

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florent dupuy.jpgCe soir au conseil fédéral du PS, je reviendrai sur la victoire de Nicolas Sarkozy. Il me semble que ce serait une erreur de ne pas comprendre que ce succès découle d’un long travail idéologique ce qui en soi est une nouveauté sur cette partie de l’échiquier.

En effet, traditionnellement la droite de gouvernement n’aime pas les idées et moins encore ceux qui les façonnent. De tous temps, son discours s’est voulu pragmatique et transformiste. Ce fut d’ailleurs l’une de ses principales qualités lui donnant force et aisance : son infatigable capacité d’adaptation aux situations changeantes enfantées par l’actualité.

Pour elle, entre l’idéal et la force des choses, il y avait un hiatus permanent que l’histoire n’avait pas vocation à réduire mais que la politique avait pour fonction d’aménager. Sceptique sur le sens ultime de l’aventure historique, la droite n’en était que plus à l’aise sur le terrain banal de l’action gouvernementale. La politique façon De Gaulle ou Pompidou devenait alors un art modeste et indispensable.

Sarkozy a tourné le dos à cette lecture. Refusant de ne rassembler qu’un dernier carré de travailleurs indépendants de la terre et de l’atelier, rejetant ses combats désuets en faveur de privilèges corporatistes, il a entraîné sa famille dans une mutation idéologique dont il vient d’être le premier bénéficiaire.  Pour dire comme René Rémond, il est devenu le syncrétisme de la droite : idéologiquement orléaniste comme Balladur, politiquement bonapartiste comme Chirac et culturellement légitimiste comme Giscard…

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14 réponses à Une victoire qui vient de loin

  1. JD dit :

    Donc, si je comprends bien, le domaine des idées appartient à la gauche: ah mais oui, on dit « intellectuel de gauche », c’est bien connu… En attendant, c’est une nouvelle fois la droite qui va pouvoir user de ses talents sur le « banal » terrain de l’action gouvernementale, ne vous en déplaise M.Urvoas… Réfléchir, c’est bien, agir, c’est mieux: il serait sincèrement temps de vous en rendre compte… L’inaction vous a conduit à la lourde défaite de 2002 et, pour autant, vous ne semblez pas en tirer les conséquences… Les français ne veulent pas d’un pseudo-philosophe, ils veulent un homme (ou une femme…) d’action, capable de prendre des décisions et qui ne restera pas tergiverser pendant des heures face à des partenaires sociaux, qui n’ont de sociaux que le nom et qui sont tout, sauf représentatifs du monde du travail…

    Réaction de JJU :

    Inaction explication de la lourde défaite de 2002 ? Et comment expliquer les victoires de 2004 alors ? Agir oui mais pas à l’instinct ! Alors désolé de notre désaccord mais je persiste à croire qu’il est indispensable pour la gauche de penser le monde avant de bâtir des propositions. Quant aux « talents » du nouveau président, je ne retiens que son engagement « je ne vous décevrai pas »….

  2. CR dit :

    En effet, on nous l’a beaucoup répété pendant la campagne, et surtout pendant l’entre deux tour, il s’agissait d’un véritable débat d’idées. Cela s’est d’ailleurs particulièrement ressenti dans le débat présidentiel. Et c’est donc en partie, en grande partie, sur des idées que Sarkozy a remporté l’élection. Mais c’est aussi en réussissant à rassembler sa famille autour de lui. Il ainsi parvenu à faire de l’UMP une véritable machine à gagner. Cela était encore loin d’être joué il y a peu (rapports avec Villepin, Chirac, prétention d’Aliot Marie…) mais il a su s’y prendre à temps, et au jour de l’élection tout été fait, la cohérence était présente. A gauche en revanche personne n’a su le faire. Au lendemain des débats internes Royal était légitimes de part son score, mais les tensions ne se sont pas pour autant estompées. Même si en apparence les éléphants n’ont pas trop critiqués la campagne lors de son déroulement, les électeurs n’ont pas été dupes de la solitude (voulue des uns, entretenus par les autres) Royal. C’est pourquoi je pense que l’idée de désigner son candidat un peu pus tot la prochaine fois n’est pas mauvaise pour le PS. Meme si il est évident que l’idée de le faire dès le prochaine congrès est ridicule.

    Pour en revenir aux idées, cela n’a pas été très dur pour Sarkozy de paraître plus crédible que sa rivale, qui a passé son temps à se ranger à l’avis du peuple français. Que d’audits, de réunions, de dialogues entre partenaires et référendum nous aurions eu droit si elle avait gagné !!! Ce manque de crédibilité idéologique n’a fait que se renforcer lors de l’entre deux tour lorsque Royal s’est mis à courtiser Bayrou (après avoir dit 2 jours plus tôt qu’il était « pire que Sarkozy ») tout en essayant de ne pas perdre le soutien de l’extrême gauche… Franchement, a part l’attrait irrésistible des communistes et des centristes pour l’utopie, je ne vois pas ce qui les rapproche…
    Oui Sarkozy a gagné sur des idées, et soyons en fier, il est toujours intéressant d’avoir un tel débat d’idée en France. Pour Sarkozy, les idées semblent être des locomotives de la réalité. La gauche a perdu, tant pis pour elle, c’est le jeu de la démocratie. Et qu’on ne vienne pas dire que les pauvres électeurs vont souffrir atrocement de leur choix. Si ce n’était pas malheur le cas, il le ferait savoir aux prochaines élections.

    Ce billet serait il un éloge du nouveau président ? Besson aurait il créé des vocations ? :)

    En ce qui concerne la photo de Sarkozy « ailés », elle est tout simplement magnifique. Ces petites ailes ont réussi à le porter jusqu’à la plus haute fonction de l’exécutif. (Ça ressemble beaucoup aux ailes de Mario lorsqu’il mangeait la carotte mais je ne pense pas qu’il faille y voir un signe).
    A moins que ces petites ailes ne soient des cornes… je sais, c’est mal de dire ça. Il paraitrait que Cecilia n’a pas voté dimanche…

  3. LK dit :

    Comprendre ou du moins tenter de comprendre l’election victorieuse de la droite c’est interressant. Comprendre les raisons de la défaite de la gauche serait tout de meme la bienvenue…M.Urovas je m’etais deja étonné du billet sur le mouvement démocrate que je jugeais méprisant. Celui ci s’inscrit dans la meme logique. « terrain banal  » de l’action gouvernementale..la droite de gouvernement n’aime pas les idées…M.Urvoas, faut-il réellement en venir la ? Il me semble bien que la droite que l’on partage ou non ses convictions a bien des idées. Dire qu’elle n’aime pas les idées..c’est simplement faux. J’irai meme plus loin car il me semble bien que c’est de par son projet de société et ses idées que la droite l’a tres largement aux elections. Cela ne veut pas dire que toutes les idées de droite sont bonnes. Mais il faut reconnaitre et faire valoir la cohérence idéologique de Sarkozy. Bien sur , il y a eu des dérapages assez préoccupants. Maintenant il est resté fidèle a lui meme , a ses idées . Il a la réputation d’etre un homme d’action , peut-on lui reprocher cela ? L’aboutissement d’une idée n’est elle pas sa mise en oeuvre ? Il est aussi la le probleme de la gauche..Royal affirme des idées puis le lendemin hollande dément ( heureusement) puis on recommence. La droite elle n’a pas fait le pari de jouer la grande improvisation royale!! Alors maintenant on fait quoi ? on fait semblant de faire comme si tout allait bien jusqu’aux législatives ? et apres on regle des comptes? Bon vraisemblement c’est vers cela que l’on s’oriente..tant mieu tant pis ? on verra bien . Maintenant plus que supposer sur l’absence de vision de droite il faudrait sans doute remettre en cause la vision de la gauche qui l’a conduit a perdre l’election imperdable car oui , cette election ne pouvait pas etre perdue , la politique du gouvernement sortant laisser présager une issue victorieuse ( crise du cpe, retraitres, manifestations , crise des banlieues..) Mais erreur car avec la politique actuelle et regrettable du ps tout est possible…la question qui se pose désormais c’esr de savoir si tout va devenir possible …meme la victoire ?

    Réaction de JJU :

    Je maintiens ce que j’ai écris. Historiquement pouvez vous me citer des penseurs se situant dans « la droite de gouvernement » dont le champ de réflexion fut le domaine des idées ? A l’extrême droite de Louis de Bonald à Joseph de Maistre en pensant par Rivarol ou Charles Maurras, la liste est longue. Mais dans la droite classique, celle qui accepte de gouverner ? Je n’en connais guère. C’est justement l’intérêt de Nicolas Sarkozy, il a compris que le pouvoir commence dans les bibliothèques et qu’il lui fallait gagner la bataille des idées. En ce sens, il est le bénéficiaire du travail gramscien entamé à l’extrême droite, il y a 30 ans, par le GRECE ou le club de l’Horloge, dont il a tiré le meilleur profit.  A nous, à la gauche, de comprendre que sa victoire est celle d’un parti et d’une idéologie. Au ps, nous avons un parti mais quelle est notre analyse de la société ? C’est le chantier qui s’ouvre sauf à imaginer que le vote des électeurs est accessoire. 

  4. tamtam dit :

    C’est vraiment étonnant de ne faire qu’une analyse pseudo-politique de la victoire de Sarko.

    Parce qu’une grande partie des électeurs n’en travent que de pouic de la sociale-machin, du libéralo-truc et s’en foutent royalement si l’on peut dire …

    Allez quelqu’un peut m’expliquer quelle idéologie a sous-tendu le vote des 9 millions de +65 ans ?
    Pourquoi des syndiqués, et de toutes les centrales, CGT, CFDT, FO, votent Le Pen ou Sarko ?

    J’entends bien sur le message subliminal suggéré par JJU, et relayé par nos chers médias, de la rénovation du PS.
    Rue de Solférino, le réchauffement climatique se fait déjà bien sentir.
    Les vieilles recettes refont surface, c’est dans les vieux pots etc …

    Quand j’entends idéologie et discours idéologique je réponds réalité des actes politiques, respect de la parole.
    J’attends donc encore le Messie, mais je suis confiant.

    Réaction de JJU :

    Merci pour la « pseudo-analyse »….  Mais je confirme qu’à mes yeux, la victoire de Sarkozy, c’est celle d’un parti et d’une idéologie. A force de ne vouloir voir que le « terrain », à ne rechercher que la « proximité », la gauche perd son utilité. Depuis des années, nous privilégions la cohésion à la réflexion. Nous bâtissons des synthèses parce qu’il y a toujours une élection toute proche. Nous refusons la modernisation de notre pensée pas prudence. Comme le monde était simple sous la guerre froide. Une bonne alliance avec le PCF et la tranquilité de l’opposition nationale, aucun risque de gouverner… Ce n’est pas ma perspective pour demain.

  5. tamtam dit :

    Mon cher JJU,

    Faut arrêter de jouer avec les grosses ficelles.
    C’est sur qu’en ne discutant qu’entre soi, on fait un PS super utile.
    Vous devriez vous aussi renouveler le logiciel social-démocrate, il vieillit.

    Perso je n’ai jamais voté pour la cohésion mais il me semble que tu l’as toujours défendue.
    Au plan tactique et stratégique, c’est le calcul qui a été fait pour amener Dominique à la candidature.
    DSK s’est fait rétamé et la pillule passe mal depuis, il n’a qu’à s’en prendre à lui-même et ses mauvais conseillers.

    Au fait peux-tu apporter des réponses sociale-démocrates aux 2 questions de mon précédent post sur le vote des +65 ans et des syndiqués ?

  6. Jacques Canevet dit :

    Je me lance dans cette échange, comme une mouette dans un vol d’aigle!
    Oui jean-jacques Urvoas a raison de dire que face à cette idéologie des néo-conservateurs incarné en France par Sarkosy,il faut aussi avec des mesures concrètes et donc issu d’échange et de dialogue avec les « gens » une idéologie en face . Des arguments contre des arguments, car des mesures concrètes si il n’y a que cela (c’est déjà capital) ne suffisent pas . j’en veux pour preuve la nomination possible d’homme de gauche à des postes ministériels comme les affaires étrangères , il faut du talent ils en ont , ils faut des mesures comme le protocole de kyoto que le ministre signe, la gauche comme la droite peuvent sur certains problèmes avoir la même approche « tactique » . mais le fondement de leurs pensées est souvent à l’opposé, exemple: la guerre en Irack  » Le French Doctor » y était favorable pour des raisons complètement différentes car humanitaire des faucons américain , car cette guerre a été initié par le groupe de prière (secte)auquel fait parti le fils bush qui voyait en Sadam l’incarnation du « malin ».Cela arrangeais bien les affaires du « lobby militaro-industriel »et « pétroliers » qui eux ont des moyens financier et humain de « relayer et transmettre » « cette volonté divine »Bush l’a dit à Mohamed Ali (cassius-clai).
    C’est pour cela qu’il nous faut un corpus idéologique clair et le premier a mon avis, dans la mesure ou la vie sur terre comme on l’a connait aujourd’hui n’a pas 1 siècle devant elle car la nature y sera hostile à l’homme, sauf si des mesures énergiques à l’échelle de la planète ne sont pas prises dans les 10ans qui viennent!
    Et le seul modèle économique capable d’inverser la tendance est « une économie mixte » . Le libéral socialisme à l’échelle planétaire!

  7. dominique dit :

    Je ne sais pas si la nature sera hostile à l’homme, mais je suis certain que l’homme, lui, est néfaste à la nature… et par extension à l’homme.
    Les candidats socialistes, et JJU, signeront-ils le pacte écologique « législatives » ?
    En feront-ils une base de la nouvelle pensée socialiste ? … ou laisseront-ils ce champ d’investigation aux verts et aux ONG, voire à l’UMP ?

  8. Jacques Canevet dit :

    A-t-on le choix ? Et il ya eu la chartre de Nicolas Hulos signer par ségolène!
    Mais à la différence de la droite internationale, nous ne voulons pas que soit seulement les pauvres qui subissent ce « coup de collier » donner pour le salut de tous!

  9. AB.Cariou dit :

    On le surveillera jusqu’au bout !

    Vox populi, soit. Le peuple a décidé et j’en prends acte. Ex-militant du PS (j’ai quitté sans regret le parti en 2006) mais jusqu’au bout socialiste d’âme et de coeur, je n’ai point voté pour dame Royal mais contre sieur Sarkozy. Entre les perspectives ségoliennes sidéralement inconsistantes et fades, et les visions sarkozo-Orwellienne d’une France robotisée, aseptisée où les écarts seraient d’origine génétique, où l’immigré égorgerait les moutons dans les baignoires et j’en passe, j’ai choisi et j’ai perdu !
    Aujourd’hui, le peuple a parlé et a donné sa confiance à Nicolas sarkozy.
    Nous avons donc bon gré mal gré, cinq ans pour savoir si « le peuple » a eu raison.
    Notre président a fait beaucoup de promesses. Promesses qui vont être affichées sur mon blog (oeilsursarko.canalblog.com) et, durant les jours qui suivront, jusqu’au 20 mai 2012, je vais m’atteller à vérifier si Nicolas Sarkozy est bien un « président qui tiendra ses engagements ».

    AB.Cariou

  10. noël dit :

    Le débat prend tournure. Je pense que cela ne sert à rien de désigner notre candidat ou candidate trop tôt: 3/4 mois avant, cela suffit largement; par contre, la personne désignée doit être fin prête pour affronter tous les sujets; et là Sarkozy avait travaillé en amont idéologiquement pour être au top le jour « j ».

    La droite à revisité tous les aspects de la société qui entrave sa marche en avant; particulièrement les 35h et mai 68, parce que quelque part c’est cousin germain. On n’avait pas vu venir le coup de la rupture, j’ai changé, une nouvelle morale, la sécurité de nouveau, n’ayez plus peur; je m’occupe de vous. Après thatcher, berlusconi, aznar, busch, et autre reagan, voici chez-nous la reprise de tous ces thèmes avec Sarkozy.

    Le pacte présidentiel allait dans le bon sens, il était sur bien des points trop novateur pour être compris et sur d’autres percus comme laxiste. Ségolène, butte sur une question de crédibilité, mais on a le temps d’en reparler.

  11. AB.Cariou dit :

    Mon cher Noël,
    Tu me permettras d’abord de te tutoyer (de la part d’un ex-adhérent PS mais toujours camarade socialiste).
    Autrement, à te lire, j’ai l’impression que l’on va retourner le même film avec le même scénario. Un scénario dans lequel le fil conducteur est « l’amateurisme » et le manque de réalisme. Ce n’est pas avec une stratégie au jour le jour (d’abord les législatives, ensuite les cantonales, les municipales et enfin les présidentielles) que le PS va réussir à changer la donne. Il ne faut pas oublier l’influence de ce que j’appelle « le champs d’inertie de la masse ». Il faut du temps, beaucoup de temps avant qu’un leader devienne crédible. Il faut que l’électeur ressente une cohérence chez et autour du « chef ». Pour les présidentielles, le citoyen s’intéresse d’abord au porteur et ensuite au projet. Sarkozy l’a compris et a plus travaillé la forme que le fond. Cela peut paraître désolant mais le résultat est là : il a remporté la victoire. Il serait peut-être temps d’arrêter de se regarder le nombril et de se donner les moyens de gagner. Cela suppose sans doute une remise en cause du fonctionnement du PS et pas uniquement les grandes instances de Solferino mais également les structures locales. Il serait peut-être temps d’aller réellement voir sur le terrain les véritables attentes des français, d’écouter et pas seulement d’entendre. Il serait peut-être temps de faire preuve d’audace et d’innovation (Une Rachida Dati aurait dû apparaître au PS et non à l’UMP). Il serait peut-être temps simplement de révolutionner le parti. Je dois en même temps avoir l’honnêteté de reconnaître que ce ne sera pas facile. Le poids des résistances est énorme. J’avais essayé à mon humble échelle et j’ai laissé tomber. Bon courage!

  12. JD dit :

    AB Cariou… Comment prendre une phrase telle que « Rachida Dati aurait dû apparaître au PS et non à l’UMP » ? sous-entendez-vous que dès l’instant où l’on est issu de l’immigration, il faut voter socialiste? n’est-ce pas un peu sectaire, voire même raciste? j’aimerais une quelconque explication, parce que j’avoue que de tels propos me choquent quelque peu…
    Sinon j’espère très sincèrement qu’il faut prendre au second degré votre affirmation selon laquelle le Président de la République (oui, il va falloir vous y faire…) avait plus travaillé la forme que le fond… Que dire dans ce cas de Ségolène Royal?

  13. noël dit :

    Il est possible que je sois d’accord avec AB. CARIOU. Je pense que Sarkozy à beaucoup travaillé le fond, et c’est sur ces convictions qu’il a pu aller très loin dans la forme. Il y a là, vraisemblablement, une leçon de tactique à prendre pour un(e) futur(e) candidat(e).

    Le PS a été réformé à de nombreuses reprises pour s’adapter justement à la mesure de la société et de ses aspirations. Ce chantier est toujours ouvert, notamment autour des congrès.

    Quant aux différentes instances; c’est un sujet épineux, le PS est un parti d’élu(e)s. Il n’est ni plus ni moins pourri que d’autres vraisemblablement, il n’est pas non plus l’exemple parfait de la démocratie, même si il essaie d’y tendre. C’est aussi le parti où les enseignants ont un rôle prépondérant. Localement au moins, nous n’avons pas par définition, des industriels, commerçants et autres professions libérales, notre champ de compréhension d’une certaine société est donc réduit. Je ne vois pas que cela change beaucoup demain. Comment arrivons-nous à décourager autant de bonnes volontés qui viennent nous rejoindre?

    Pour ma part, je suis un adhérent-militant, je fais ce que je peux à mon niveau, et avec mes moyens, pour certains, je suis peut être un vieux crouton!…J’ai aussi reçu des coups très violents qui laissent des traces indélébiles.

  14. AB.Cariou dit :

    Non, Mister JD, vous m’avez mal compris. Ma phrase “Rachida Dati aurait dû apparaître au PS et non à l’UMP” ne veut absolument pas dire que Dati aurait du adhérer au PS. Nous sommes en démocratie et chacun est libre de choisir ses couleurs. J’entendais par ma remarque un reproche au PS qui depuis longtemps n’a fait que discourir pour une meilleure politique en faveur des minorités visibles sans montrer l’exemple. Je cite un membre du conseil national  » «On a préféré aller chercher une femme, alors que localement des gens font le boulot depuis des années. Résultat, les militants de longue date, issus des minorités visibles, ont l’impression qu’une fois de plus on se fout de leur gueule.» je renvois également vers l’article de Libération « http://www.liberation.fr/actualite/politiques/190564.FR.php ».
    Je fais simplement le constat que sarkozy nous a donné une fois de plus une leçon de « réalpolitik ».
    Quant à ma remarque concernant « le forme plus que le fond », je l’assume entièrement. Cela ne signifie pas que Sarkozy n’avait rien à dire. Bien au contraire. Il a abordé cette campagne en professionnel. Il a compris, contrairement à Mme Royal, que le vecteur compte autant, sinon plus, que le message lui-même. Il a compris qu’une stratégie de communication, ce n’était pas juste une accumulation de plan média, qu’on peut avoir la plus belle des musiques et se planter parce que le tempo n’est pas bon ou que l’orchestre joue faux.

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