Emiettement syndical

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manifmarseille.jpgD. de Villepin annoncé hier un avant-projet de loi visant à modifier les règles de la représentativité syndicale. Cela me permet une réflexion sans doute un peu iconoclaste : il y a trop de syndicats dans notre pays.

En faisant ce constat, je ne veux pas contester que le pluralisme puisse être source de richesse. Pourtant, trop de pluralisme peut tuer le pluralisme, l’appauvrir et conduire à l’immobilisme alors que nous avons besoin de mouvement et d’évolution.

Cette diversité syndicale est, certes, une réalité dans de nombreux pays européens (en Italie, en Espagne, au Portugal, en Belgique, aux Pays-Bas) mais aucun d’entre eux ne connaît l’émiettement qui caractérise notre syndicalisme.

Bien entendu, cet émiettement n’est pas le fruit du hasard. Il est le produit de l’histoire sociale et politique de la France. Il est aussi le résultat de l’affrontement entre ceux qui voulaient changer DE société et ceux qui voulaient changer LA société. Il est encore la conséquence du poids de l’idéologie et de la conception que chacune des organisations syndicales se fait de son rôle et de sa place dans la société. Mais qui ne voit pas que cet émiettement est handicapant pour un dialogue social fécond, capable d’aborder les mutations et d’opérer les réformes nécessaires ?

N’est-il pas temps de s’interroger sur une perspective de refondation du syndicalisme pour dépasser les raisons historiques qui ont conduit à cet émiettement et de bâtir une stratégie de regroupement à l’instar de ce qui a été mis en oeuvre sur le plan mondial entre la CISL et la CMT ?

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2 réponses à Emiettement syndical

  1. Olivier dit :

    Je lis avec attention ces quelques phrases sur l’émiettement syndical. OUI, les syndicats non productifs dans leur rôle sont trop nombreux. Ce rôle qui consiste à dire à celles et ceux qui les écoutent réellement (j’ai encore en mémoire la présence d’une certaine élue PS du côté de Lille qui « avait écouté ce qui était dit à la tribune » d’un congrès de mon organisation syndicale et qui allait « se mettre au travail pour faire avancer les choses ». Depuis elle n’a rien fait et c’est le gouvernement de M. De Villepin qui a fait des propositions !) que l’opposition qu’ils expriment est faite selon certains arguments et qui proposent des alternatives. Des syndicats trop nombreux lorsqu’il s’agit de mettre en place un dialogue social et qui d’office ont une attitude négative. Encore faut-il que le dialogue social soit établit ! Car si tu prends un peu de recul, peu de gouvernements ont tenté le dialogue social lors de grandes réformes. de droite comme de gauche !

  2. un argonaute dit :

    Les Gouvernants ont toujours su être performants dans les promesses. Mais pour ce qui est de prendre des risques ça a toujours été plus difficile… Faudrait pas risquer sa tête quand même !!! Quant à une participation des syndicats aux prises de décisions, d’accord mais dans la rigueur et la discipline.

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