Le cas Fabius

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Fabius tenduff.jpgJ’ai passé la journée d’hier avec Laurent Fabius.

Le PS est à la veille d’adopter son Projet et il me semblait utile que l’un de ses dirigeants vienne entendre la contribution que les socialistes du Finistère ont souhaité y apporter.

Cet homme m’intéresse tant sa vie me parait écrite comme un roman balzacien. Certes l’ambition est l’oxygène de l’homme politique mais, chez lui, elle embrigade si spectaculairement les vices éclatants de notre démocratie qu’elle en devient exemplaire.

Jusqu’à l’an passé, sa tactique était proverbiale : il fallait temporiser. C’est grâce à cela qu’il a pu emporter ses victoires. Ne jamais engager le combat frontal, attendre l’adversaire et l’éviter à son arrivée, chercher à l’épuiser, autant de recettes qui ont fait sa réputation. D’où vient alors qu’en 2005, oubliant les exploits (racontés par Plutarque) qui ont permis à son illustre homonyme Fabius Maximus Verrucosus, consul de Rome, de vaincre Hannibal entre 216 et 211 av. J.-C., Laurent Fabius ait abandonné cette tactique qu’il avait faite sienne, provoquant un séisme au PS et favorisant la victoire du « non  » ?

Je ne vois qu’une seule réponse : la conviction. Laurent Fabius est un mitterrandiste, tendance Lucien Leuwen. Il considère que la présidence de la République ne peut se conquérir que par la façade gauche, même s’il sait qu’elle ne se conserve ensuite que par sa façade centrale…

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3 réponses à Le cas Fabius

  1. David dit :

    Bravo pour le Blog JJ !!
    Petite question, qui est Lucien Leuwen ?

    @+

  2. Pierre Kanuty dit :

    Bravo pour ton blog Jean-Jacques. Je commençais à m’impatienter ! Très jolie évocation de notre Laurent le magnifique. Il fait partie à mes yeux de ces hommes politiques qui incitent à une certaine intelligence. Face à eux, il y a souvent de la médiocrité. C’était un jeune homme pressé qui sait mieux que d’autre combien le temps doit être dompté pour devenir un allié. Au temps de la démocratie médiatique, c’est difficile à faire.
    Le « non » le plombe durablement, mais cet homme se prépare depuis si longtemps à devenir président, que là au moins, je suis persuadé qu’il a un plan « b ».

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