Eternelle question quimpéroise

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Un proverbe chinois dit « la façade d’une maison n’appartient pas à celui qui l’habite mais à celui qui la regarde ». Cela peut s’appliquer au centre de Quimper, il n’appartient à personne ou plutôt à tous ceux qui le font vivre, ceux qui y travaillent, ceux qui s’y promènent et ceux qui viennent, comme moi, parfois y faire leurs courses.

Sans doute ceux qui manifestaient hier contre le projet « transport«  porté par la municipalité en seront-ils d’accord. Ils voulaient dénoncer « la suppression en masse des places de parking » et le manque de concertation.

Cela fait trente ans que je suis quimpérois et cela fait autant d’années que j’entends les mêmes plaintes, les mêmes inquiétudes venant des mêmes protestataires portant sur le même sujet.

Quand, il y vingt ans, la municipalité de Bernard Poignant décida de rendre aux quimpérois la place de la mairie en supprimant le parking, les mêmes arguments étaient avancés. Quand par la suite, le cœur piétonnier sous l’impulsion de Corentin Quaren qui était alors adjoint au maire chargé du stationnement fut renforcé et les bornes posées à l’entrée de la rue Kéréon ou de la mairie, les mêmes revendications furent répétées. Quand il y a dix ans, le stationnement payant fut étendu sur la place de la TA, on entendit, les mêmes reproches.

A chaque fois, on accusait les élus de « tuer le centre ville » ou de le « transformer en musée ». Le temps est passé. Chacun peut chaque jour en mesurer la réalité. Notre cœur de ville est toujours aussi vivant…

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16 réponses à Eternelle question quimpéroise

  1. FLB dit :

    Toujours aussi vivant????? Des banques et des assurances remplacent des commerces. Oui c’est sur toujours aussi vivant. Quand des employés de magasin sont obligés de payer des parkings pour aller travailler on peut parler d’un vrai problème je crois…

    • Pnyx dit :

      En quoi le projet transport, qui n’est pas encore en place, est responsable du remplacement des commerces par des banques et assurances ? Expliquez-moi ? Attaquez vous aux vrais problèmes ! N’agitez pas des chimères !!

  2. Pnyx dit :

    Les inquiétudes des commerçants, fer de lance du mouvement, sont légitimes mais en visant le projet transport et en le rendant responsable de tous leurs maux, ils passent à coté du vrai problème. N’oublions pas que le projet transport n’est pas en place à l’heure actuelle ! Les problèmes rencontrés sont avant tout d’ordre économique. Le pouvoir d’achat des Français et des Quimpérois est en berne. Les promesses du candidat Sarkozy sur le pouvoir d’achat sont loin derrière nous ! Je suis resté sur Quimper tout l’été et j’ai vu une ville pleine de vie et de touristes heureux de découvrir notre belle ville de Quimper. Malgré un parking de la providence en travaux, les voitures ont trouvé leurs places. Que dire du parking du gymnase Michel Gloaguen à 10 min du centre à pied qui reste pratiquement toujours vide ? Pourquoi devrait-on se priver d’un centre ville agréable à vivre avec moins de voiture alors que d’autres solutions existent ? Arrêtons nos comportements individualistes et faisons place à plus de civisme ! Nous pouvons mieux vivre la ville à condition de s’en donner les moyens. Un peu de marche à pied n’a jamais fait de mal à personne !

    • fx dit :

      les bobos se baladent dans des villes musée et n’en ont rien à F..des travailleurs qui galèrent pour se garer. Pnyx est à côté de la plaque quand à Roger qui fait du tourisme, je préfère ne rien en dire.

      • Pnyx dit :

        Premièrement, je ne suis pas un bobo ! Deuxièmement, ne soyez pas méprisant avec ces bobos qui font leurs achats en centre ville !

  3. Roger dit :

    Pour une fois, hier après midi, jour de la manif, je suis descendu en ville en voiture. Aucun problème pour se garer au parking de la Providence. De nombreuses places étaient libres malgré les travaux en cours.
    Les commerçants sont vraiment à côté de la plaque lorsqu’ils imputent leurs difficultés à un plan transport qui n’est pas encore en place.
    Pleinement d’accord avec Pnyx.

  4. Antoine dit :

    Les touristes, les flâneurs, oui, sont très contents. Les commerçants sont inquiets des retombées commerciales, soit. Mais le plus grave, comme à chaque fois dans ce genre de projet pseudo-esthétique bobo, c’est qu’on pense au « joli », au confort superficiel du centre ville, donc, comme toujours, des mieux lotis. Qui est-ce que ça embête ? Les salariés qui viennent travailler en voiture, le temps de stationnement ayant été limité sur le parking de la Providence. Comment font-ils, dans ce cas ? Tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans le centre ville, ni même sur Quimper (problème de transport), tout le monde n’a pas la chance d’avoir des horaires concordants à ceux des bus. Evidemment, dans un certain milieu, c’est quelque chose que l’on ne connait pas. Ce genre d’aménagement profite toujours aux mêmes. Certains travailleurs n’ont pas les moyens de payer le parking tous les jours, d’autres travaillent trop loin.
    Ce « nouveau centre ville » serait trop très, très bien si le réseau des transports en commun était à la hauteur, évidemment, ce n’est pas le cas.
    On pourra penser à faire de jolis parkings payants quand on se sera enfin assuré que le quotidien des citoyens est digne.

    • Pnyx dit :

      Décidément, vous en voulez aux « bobos » ! Pour votre information, le centre ville de Quimper n’est pas peuplé de bourgeois bohèmes. Et même si c’était le cas, vous devriez en être heureux car ils disposent d’un pouvoir d’achat certain. Les aménagements futurs profiteront justement aux exclus du centre ville. Quimper a la caractéristique d’avoir des quartiers avec de fortes identités. La mise en place de transport en commun efficace permettra, notamment, aux jeunes des quartiers de profiter plus facilement de l’hypercentre et de ses services.
      Sincèrement arrêtez de montrer du doigt les « mieux lotis », « certains milieux » ou encore les « Bobos » car votre pseudo lutte des classes ne prend pas.

      Pour tout vous dire, je suis loin d’être dogmatique sur cette question des transports. Je pense que tout le monde doit trouver sa place. La question des salariés du centre ville mérite, en effet, d’être posée mais vos arguments ne tiennent pas la route. A force de crier qu’il n’y a plus de place dans le centre ville, alors même que les travaux n’ont pas commencé, à conduit les automobilistes à fuir le centre. Vous vous tirez une balle dans le pied !

  5. RR dit :

    Je ne suis pas quimpérois. Je suis venu au centre de Quimper 2 fois en 2 mois, et cela faisait plus de 10 ans. J’ai été agréablement surpris de voir autant de magasins (il n’ya pas que des banques et des agences immobilières), des magasins de fringues, de chaussures, des restaus, des crêperies. C’est vraiment très agréable. Les touristes n’étaient plus là, et il y avait du monde!!! Ils n’achetaient peut-être pas tous, mais …

    Beaucoup de villes ont perdu cela, avec d’affreuses zones commerciales en périphérie (il en faut mais, …).

    Cet équilibre, je ne le ressens par à Concarneau, ville plus petite où les moches zones périphériques ont pris trop d’importance. Originaire de Concarneau, cette évolution me rend triste.

    Brest, au centre trop en longueur, souffre aussi d’affreuses zones périphériques, Kergaradec, la zone « Ikea ». Un espoir le tram rendant piéton Jaures et Siam. Le centre effectivement végétait et perdait de l’affluence.

    L’avenir des centres, ce n’est pas la voiture. Et pourtant, vu l’émiettement de l’habitat dans le bassin des villes, il faut permettre l’accès aux voitures. Cet habitat devenu trop dispersé laisse peu de places à d’autres moyens autres que la voiture.
    La voiture, c’est la liberté, mais c’est une plaie pour ceux qui sont dehors.
    Et c’est aussi énergivore.

    Centres sans voitures, navettes et traitement particulier de ceux qui habitent et travaillent, si possible.

  6. baillergeau dit :

    Celui qui comprendra comment articuler l’activité des grandes surfaces et celle du commerce et de l’artisanat de centre-ville aura oeuvré pour l’humanité – est-il né ?

  7. Fred dit :

    Oué…Si quelqu’un peut expliquer ce qu’est un « bobo »..S’il suffit d’avoir plus de 30 ans et vivre avec plus que le smic, welcome to cliché land…

    Tout ce que je vois depuis de nombreux samedis, c’est du monde partout dans les rues du centre ville de Quimper, mais les mains vides…
    A vannes, c’est un commerce sur 5 qui est en liquidation…

    Les commerçants doivent apprendre à ne pas se cacher derrière un plan transports qui n’existe pas encore et feraient mieux d’apprendre à évoluer dans leur pratique, comme tous les autres métiers d’aujourd’hui.
    En voulant vendre pour vendre, la confiance disparait avec le client qui consomme de moins en moins de loisirs…Demandez par exemple à un commerçant où a été fabriqué tel vêtement, les conditions d’acheminement…Demandez leur de communiquer autrement, de travailler en solidarité, en partenariat etc…

    Quand j’entends les réactions de certains d’entre eux lors du conseil municipal de ce soir à l’évocation des personnes à mobilité réduite, je comprends qu’un monde nous sépare et que ce n’est pas le centre ville qui se meurt, mais ceux qui sont sont censés le faire vivre…

  8. Fred dit :

    J’ajouterai que hier soir au conseil municipal, ils étaient 970 de moins qu’à la manifestation…Peut être car les salariés qui furent obligés de suivre le boss pour aller battre le pavé ont été dispensés de leur vendredi soir à l’hôtel de ville…

    Enfin, les réparations des pavés qui ont brûlés en fin de manifestation au lieu d’être à la charge des 62 000 Quimperois qui n’étaient pas à ce rassemblement pourraient être pris en charge par les cotisations d’élus des conseillers municipaux d’opposition qui regardaient les palettes et pneus bruler…

  9. Steph dit :

    1) les commerçants ne sont jamais content, c’est une constante : tout est prétexte pour justifier un « manque à gagner ». J’ai connu la transformation du centre de Strasbourg en secteur pietonnier + tramway : quelle réussite aujourd’hui tant sur le plan du patrimoine, que sur le plan économique, et pourtant les commerçants ont râlé pendant 10 ans ! Maintenant ils se « gavent »
    2)Concernant le « bobos » c’est un faux débat : la consommation du superflu est le loisir préféré de toutes les bourses, les consciences sont calés sur le modèle « bougeois »… bien sur les classes populaires en sont les premières « victimes », pour certain les fins de mois sont difficiles « surtout les trentes derniers jours » disait Coluche…pour les commerçants pas de panique, la consommation « compulsives » hypnotisera encore bien des consciences (même avec la crise) conforté par la « science » des nombreux économistes (bobos surement)qui nous démontrent tous les jours que « la croissance à tout prix » est le salut de l’humanité…(n’y voyez aucune ironie)
    3)La question de la mixité sociale est certainement « la question préocupante » : comment « faire » vivre la ville tous ensemble ? Avec des parkings pour ceux qui travaillent, des espaces publiques « agora » ou l’on se confronte, des logements populaires, une place pour les jeunes, des prétextes intergénérationnels…etc. L’Observatoire des inégalités (dé)montre que Quimper fait parti des 10 villes de France(!) les moins inégalitaires en terme d’eccart de revenu (donc une des plus égalitaires). Et oui. Ici Messieurs, Mesdames, tout est encore possible. Faisons le.

  10. Tanguy Prigent dit :

    Une politique de « bobos » consiste à privilégier un « joli petit centre-ville d’une gentille petite ville » plutôt que de mettre le paquet sur les zones sensibles. Et c’est le cas à Quimper… n’en déplaise aux donneurs de leçons politico-sociologiques qui s’agitent ici.

  11. fred dit :

    J’espère ne pas être ici considéré comme étant un donneur de leçon, ayant notamment grandi dans les zones sensibles ainsi evoquées…

    Rendre attractif un coeur de ville historique n’est aucunement incompatible avec le developpement des zones sensibles, pour que précisemment, les allers retours s’effectuent du centre aux quartier et inversement. Opposer les deux ne sert qu’à cliver encore et toujours plus et ne fait qu’alimenter la stérilité d’un débat.

  12. Steph dit :

    Une zone sensible, c’est une zone érogène ! Le lieu de tous les fantasmes…

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