Pour un vote utile

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Nous sommes dans la dernière ligne droite avant le vote des primaires de dimanche prochain. Quels sont les enjeux de ce scrutin ?

Le premier est celui de la mobilisation. Nos primaires doivent contribuer au renforcement de la démocratie dans un moment difficile où l’actualité charrie des raisons de douter de l’utilité de la politique. Les effets croisés d’une crise économique stérile, d’une austérité inique, d’un chômage à la fois massif et diffus, de déficits à la fois abyssaux et mal nés, d’une impuissance d’achat généralisée, et de scandales mal étouffés, risquent de conduire les Français vers les impasses de l’abstentionnisme et à l’extrémisme.

Avoir invité tous les français à venir choisir le candidat du changement nous engage. Nous avons maintenant une obligation de résultats. Chaque jour, je suis interrogé sur les modalités de la journée, beaucoup découvrent que le vote n’est pas réservé aux adhérents du PS. L’intérêt est fort, à nous de savoir le transformer pour que la participation soit à la hauteur du besoin de changement. Le nombre de votants donnera le signe de l’élan.

Le second est celui de la clarté. Le fait qu’une majorité de Français attendent le changement ne suffira pas à susciter l’alternance. Il faut, pour que ce désir populaire se concrétise que la gauche puisse organiser ses forces autour d’un PS puissant et influent c’est à dire uni.

Nos primaires concourent à cette unité en laissant le peuple de gauche conférer la légitimité de l’esprit et du cœur à notre candidat. Leur déroulement fut exemplaire, rythmé par des débats de qualité et des échanges maîtrisés qu’aucune menée égoïste n’est venue confisquer.

Les candidats y ont démontré qu’ils étaient tous à la hauteur de l’attente placée en eux. Le résultat de dimanche doit être un propulseur. Un choix clair dès le premier tour susciterait un formidable sentiment d’espérance. Il permettrait par son évidence l’indispensable rassemblement et épargnerait à tous les tensions inhérentes à l’incertitude du ballotage.

Le dernier est celui de l’efficacité. Ces primaires auront été le temps des personnalités plus que celui des propositions. Toute compétition prend inévitablement un tour personnel chacun se forgeant une idée des capacités des prétendants à exercer la fonction présidentielle. Mais si l’on peut s’improviser candidat au premier tour du 22 avril, la qualification pour le 6 mai et surtout, le succès dans le duel final exigent un talent particulier.

Combattif et déterminé, François Hollande s’est affirmé progressivement comme un véritable leader. Sa capacité à rassembler est reconnue. Il a des convictions et a montré qu’il savait s’y tenir, même lorsque les circonstances ne sont pas aimables. Sa capacité à rassembler, ses convictions et son énergie lui confèrent à mes yeux l’autorité nécessaire pour incarner le changement. Il lui reste à recevoir l’onction d’une majorité incontestable pour lui permettre d’incarner nos valeurs dans les combats qui s’annoncent.

J’avais indiqué ne pas vouloir donner mon inclination. Cela a parfois été interprété comme de l’indifférence. Il m’a semblé alors logique avec mon engagement constant pour la transparence dans la vie politique de rendre public ma préférence. Je redoute les conséquences d’un second tour, je voterai donc utile au premier. En faveur de François Hollande.

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7 réponses à Pour un vote utile

  1. Rodolphe BOURLETT dit :

    Monsieur le Député,

    Voilà un choix que je partage et je suis ravi que nous le partagions… :)

  2. seb dit :

    Ce qui est très amusant, c’est de voir combien la primaire a su faire parler d’elle !

    Rémi Lefebvre a ouvert le feu avec un long article dans le Monde du 27 septembre 2011, intitulé « Vers une démocratie sondagière ».

    Il reprenait sous une forme condensée les idées développées plus longuement dans son récent ouvrage, Les primaires socialistes. A savoir que cette nouveauté représentait le renoncement du Parti socialiste, sous couvert de « rénovation », à aller au delà de la « démocratie d’opinion », dévalorisait définitivement le rôle, décisionnaire et éducatif, de la base militante du parti, et la soumission ultime du PS (dont R. Lefebvre est par ailleurs membre) à la présidentialisation du régime de la Vème République.

    Deux jours plus tard, Gérard Grunberg, toujours dans le Monde (29 septembre 2011), sous le titre « Malgré les critiques, la primaire est bien une avancée démocratique » faisait remarquer que le « parti de militants », dont se réclame R. Lefebvre, n’a de toute façon jamais vraiment existé dans le socialisme français, et cela pour de bonnes raisons sociologiques et politiques, que R. Lefebvre connait d’ailleurs bien pour les avoir décrites par ailleurs.

    Quelques jours auparavant, Paul Alliès, par ailleurs secrétaire national adjoint à rénovation du Parti socialiste (dans Libération du 20 septembre 2011, « Primaires : une conquête démocratique »), avait fait l’éloge de la solution trouvée, l’inscrivant dans un vaste mouvement européen et mondial de démocratisation, et admettait qu’il s’agissait de la « fin du parti éclairé ou d’avant-garde qui depuis 1905 ou 1917 dominait la vie politique en Europe ».

    En dehors de l’affirmation pour le moins osée du point des faits, l’allusion transparente à la conception bolchévique du parti est d’autant plus amusante qu’elle n’a jamais été celle des socialistes français dans leurs différentes incarnations. Je suppose qu’il s’agissait ainsi de renvoyer les camarades Lefebvre et autres moins identifiés à leur « crypto-bolchévisme » !

    De son coté, Yves Sintomer, par ailleurs l’un des grands prêtres de l’évangile de la « démocratie participative » en France, est enfin intervenu dans le Monde en ligne en date du 4 octobre, « Primaire socialiste : un nouvel idéal démocratique? », en s’efforçant de replacer la primaire en cours dans une réflexion plus large sur les évolutions souhaitables de nos régimes politiques. Il va de soi qu’Yves Sintomer se félicite de la tenue d’une telle primaire.

    Coté « ambition de la primaire » je pense qu’on peut faire encore mieux…Même si ce premier exercice est une réussite, organisationnelle, médiatique, politique. Reste à savoir si elle sera électoralement payante !

    Je l’espère pour ma part…Ainsi organisera t on, peut être, en France, des primaires résultant au départ d’un accord entre de nombreux partis de la gauche (même si le poids de l’organisation repose largement sur les épaules du plus important d’entre eux, le Parti démocrate).

  3. seb dit :

    Pour en revenir à M. HOLLANDE, peut être pourriez vous donner quelques raisons de votre soutien. Pour ma part, je trouve surtout que « Monsieur – 2% » (je sais, c’est méchant !) enfonce surtout des portes ouvertes et manque clairement de « vision » pour la France.

    Si j’ai bien conscience que mes préoccupations – trouver quelqu’un de valable pour la France – ne sont pas pas forcément les vôtres – trouver un type capable de vaincre SARKO – un « accord » devrait pourtant être possible, je le crois, pour trouver quelqu’un de valable pour la France, qui soit capable de vaincre SARKO.

    Je ne cherche pas qu’un bon candidat de campagne – çà SARKO l’est : vous avez vu le résultat une fois en place ? – mais bien quelqu’un qui ambitionne vraiment de PRESIDER la France.

    Une personne ayant cette ambition se doit – selon moi – de faire des propositions CREDIBLES et COHERENTES – ne serait ce que pour établir une réputation de sagesse – au moins comparativement à celles de ses adversaires politiques.

    –En matière de non cumul des mandats, les candidats sont interchangeables. Donc çà me va bien. J’ai tout de même une petite préférence pour les dames : Ségolène envoie valser le cumul, Martine prend en compte les Ministres. Hollande, lui, se « contente » d’enlever le cumul aux élus.

    –En matière fiscale, les candidats se rejoignent tous (grosso modo) sur la fusion de l’IR et de la CSG. Ce qui est bien…Mais sans souci des classes moyennes et modestes apparemment, qui vont soudain se retrouver dans les foyers fiscaux ! Forcément…Puisqu’on élargie l’impôt ! Je vois déjà Bercy sortir des documents pour effrayer le chaland !

    Bon, trève de plaisanterie, en matière fiscale, il y a plusieurs incohérences chez François : d’un coté il prône la contribution commune progressive, se plaçant ainsi (comme ses pairs) en héritier de la Révolution ! D’un autre coté, il nous dit vouloir taxer les transactions financières pour alimenter le budget européen…Au mépris de la progressivité !

    Bref, çà manque sérieusement de crédibilité. Soit on est un défenseur acharné des taxes en tout genre et de la TVA en particulier…Soit on est l’héritier des Lumières et on l’assume. Mais pas les deux.

    François serait bien plus courageux s’il demandait que tous les pays membres de l’UE payent, non pas en fonction de leurs poids supposés, mais en fonction de leur « patrimoine »…

    Surtout, les « mesures » du brave François ne seront pallier à la situation actuelle du pays.

    Surtout, les candidats ne semblent pas encore bien compris que les principaux soucis, en matière fiscale, sont la bienveillance de l’administration fiscale et l’émergence de conseils pour ceux qui peuvent se les payer. Tant qu’on ne changera rien « ici » toutes les mesures prises ne modifieront guère la donne.

  4. stephane dit :

    Je pense que le seul vote utile est le vote utile aux français ! Il faut que celui ou celle qui sera choisi ait une réelle volonté de transformation de la société et fasse des propositions concrètes. François Hollande ne m’a pas convaincu sur ces aspects et je voterai Ségolène Royal dimanche.
    Amitiés

  5. G@gner dit :

    Je ne veux pas prendre le risque de laisser Sarkozy cinq année de plus à la tête du pays. Je vous rejoins, M. le Député, dans ce choix de raison et de rassemblement.

  6. paulo dit :

    Terrible la désillusion de Segolène….
    Vote utile une fois de plus JJ,je trouve qu’on nous le sort à chaque élection,mais pourquoi?
    Le système est à l’agonie halte au conservatisme.
    Demain c’est dans la rue qu’une mobilisation unitaire interprofessionnelle va se réunir contre les politiques de rigueur que vont nous servir sans doutes nos futurs grands édiles.
    Nous avons intèrêt à bien écouter les messages que ne manquera pas de nous transmettre le peuple de France….

  7. Je ne pense pas que ton vote soit un vote « utile ».
    Il aurait pu l’être, si l’on sentait chez François des domaines qui reposent sur des convictions fortes qui pourraient l’aider à conduire ses amis sur d’autres chemins que ceux de la facilité munichoise, vers laquelle la majorité du parti penche.

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