Intervention militaire en Libye, la suite ?

Publié dans Articles | 2 commentaires

Demain l’Assemblée sera appelée à se prononcer sur la prolongation de notre intervention militaire en Libye.

On se rappelle qu’une situation d’urgence et de menace immédiate pour la sécurité des populations civiles a rendu légitime une intervention militaire sous mandat des Nations Unies. Le régime dictatorial de Mouammar Kadhafi, qui s’était déjà rendu coupable d’une répression sanglante et d’exactions criminelles contre les populations civiles, était sur le point de prendre Benghazi, la seconde ville du pays, et assiégeaient Misrata, la troisième, dont les populations en révolte contre la dictature n’étaient pas en mesure de se protéger elles-mêmes. La responsabilité de la communauté internationale était d’assurer cette protection conformément au droit international.

Cette intervention se fondait sur un mandat clair : la résolution 1973 du Conseil de Sécurité qui ouvrait la possibilité d’utiliser tous les moyens, y compris militaires, pour protéger les populations civiles de Libye. Seule une intervention au sol était exclue.

En prenant part à cette intervention, la France, membre permanent du Conseil de Sécurité, assumait ses responsabilités à l’égard d’une population en danger.

Pour les députés socialistes, la poursuite de cet engagement est nécessaire mais il est urgent de préparer l’après.

Ainsi nous pensons que la France doit dire clairement que l’action militaire ne suffira pas à elle seule à donner à la Libye la paix et à l’engager sur la voie des droits de l’Homme et de la démocratie. L’objectif de la communauté internationale doit être la fin de la dictature afin de permettre aux Libyens eux-mêmes de construire la solution politique dont leur pays et leur peuple ont besoin. La France doit rappeler les conditions indispensables au processus de transition démocratique : le départ de M. Kadhafi et la fin de son régime, l’arrêt de toute répression politique, le respect des droits de l’Homme et des libertés, le respect de l’intégrité et de la souveraineté de la Libye ainsi que des droits des différentes composantes de la société libyenne. La France doit jouer un rôle moteur au sein de l’Union européenne, pour l’Europe, en lien avec l’Union africaine, la Ligue arabe et l’ONU, accompagne le peuple libyen sur le chemin de la démocratie par le développement à terme de coopérations civiles.

Les pays de la région, la Ligue Arabe et l’Union Africaine ont joué un rôle déterminant dans le secours à la population libyenne, notamment en accueillant les réfugiés. Il est nécessaire qu’ils puissent continuer à jouer un rôle dans la phase de transition politique.

Enfin, l’Union Européenne doit apporter des réponses à cette crise ouverte sur la rive sud de la Méditerranée, dans le cadre d’une politique de voisinage ambitieuse, car le destin de la Libye et de ses voisins est profondément lié à celui des pays d’Europe.

Cette entrée a été publiée dans Articles. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Intervention militaire en Libye, la suite ?

  1. baillergeau dit :

    Dire que la « poursuite de cet engagement est nécessaire », est à l’honneur des députés socialistes, mais cela ne résout pas un problème nouveau : le passage d’une vieille dictature à un pays démocratique, surtout quand celui-ci se fait avec l’aide d’une action militaire de pays tiers.
    Je ne nie pas que «les pays de la région, la Ligue Arabe et l’Union Africaine, ont joué un rôle déterminant dans le secours à la population libyenne», mais comment leur demander de «continuer à jouer un rôle dans la phase de transition politique» alors que ces structures ne comportent que des pays non démocratiques ?
    D’autre part, si l’Union pour la Méditerranée n’était pas un rat crevé, elle pourrait jouer un rôle «dans le cadre d’une politique de voisinage ambitieuse» ce n’est hélas pas le cas.

  2. Frédéric Le Loch dit :

    Je pense Jean Jacques que tu veux parler de notre intervention en Lybie et non pas en Syrie comme tu l’as écrit dans ta première phrase. Je ne crois pas que tu veuilles nous engager sur un nouveau terrain militaire. Nous rencontrons déjà beaucoup de difficultés sur l’autre rive de la Méditerranée…

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>