Laïcité et liberté religieuse

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L’UMP proposait hier à l’Assemblée le vote d’une résolution sur l’attachement au respect des principes de laïcité et à la liberté religieuse.

L’intention était sans doute louable mais sa concrétisation parfaitement inacceptable.

D’abord réduire la liberté de conscience à la liberté religieuse est une faute. Chaque Français est libre de choisir sa croyance, philosophique ou religieuse. Nul ne peut être contraint, ni même incité, à une croyance religieuse s’il ne croit pas au Ciel.

Ensuite pourquoi ajouter des adjectifs inopportuns ? Un temps fut évoquée la « laïcité positive », comme s’il en existait une négative. C’est maintenant la « laïcité équilibrée »… Un telle précision est inutile. La laïcité est une valeur qui se définit par elle-même, comme la liberté. Qui oserait proposer un texte sur la « liberté positive », ou sur la « liberté équilibrée » ?

Pour ma part, j’en reste à la définition de René Capitant : « La laïcité est une conception politique impliquant la séparation de la société civile et de la société religieuse, l’État n’exerçant aucun pouvoir religieux et les églises aucun pouvoir politique. »

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3 réponses à Laïcité et liberté religieuse

  1. Steph dit :

    La laïcité porte en elle une certaine idée de « vivre ensemble » la République Française s’est construite autour, permettant à chacun de vivre librement ses options spirituelles ou philosophiques, de disposer d’un espace commun, public, assurant liberté et égalité. Ainsi, pour reprendre la formule, la laïcité est donc consubstantielle à la République dans le modèle français.

    La sphère privée, c’est la sphère personnelle ou chacun est libre de ses croyances, de ses particularismes. La sphère publique, c’est la sphère citoyenne qui rassemble les hommes et les femmes.

    Force est de constater que le principe de laïcité, permettant une cohésion sociale, garantissant un cadre fraternel pour un ensemble d’individus qui coopèrent, se lézarde face à des multiples revendications d’intérêts privés qui empiètent sur la sphère publique, qui tentent de s’approprier des espaces en privatisant d’une certaine mesure des portions rognées sur le bien commun.
    Dans tous les domaines essentiels au fonctionnement de notre société démocratique, les exemples récents d’abus de la sphère privée envers la sphère publique ne manquent pas, tant dans l’économie, les services publics et la liberté de conscience notamment par des intrusions intempestives du fait religieux.

    Parallèlement, il est à déplorer que l’individualisme prôné à outrance, constitue un ferment qui idéalise un repli vers la sphère privée, ou des bases d’intérêts réservés à des minorités privilégiés développent une forme de désintérêt du bien commun en même temps qu’un soutien arbitraire à des groupes « d’influences » dogmatiques, voir sectaires qui veulent penser à notre place et qui luttent pour s’imposer au détriment, parfois implacable, des autres, de nous tous.
    La laïcité est la seule doctrine, qui cherche d’un même mouvement, une base logique à la société civile et à l’Etat. Qui permet un espace à la religion en affirmant un principe d’égalité des options spirituelles. La laïcité n’est toutefois pas la simple tolérance, elle procède aux nécessaires séparations non seulement celles des Eglises et de l’Etat (et du même coup de tous les dogmes et de tous les partis) mais aussi au plus profond de chaque citoyen, à la séparation de la croyance et de la rationalité, qui ne peuvent coexister que dans des sphères différentes.

  2. Baillergeau dit :

    Nous vivons une laïcité qui n’est pas un obstacle à la spiritualité.
    Nous croyons que la religion peut être facteur d’identité, sans être instrument de guerre ou d’agressivité.
    Seul l’appauvrissement culturel favorise l’intolérance.
    La laïcité nous apparaît comme un gage de démocratie.
    Pour les protestants cette notion reste liée à l’histoire de leurs libertés. Elle affirme que chacun, quelle que soit son origine sociale, ethnique, spirituelle, a sa place dans la communauté des hommes.
    Janine Kohler
    Secrétaire générale de la Fédération protestante de l’Enseignement

  3. Urvoy dit :

    Bonjour et meilleur souvenir,
    En tant que fondateur du Centre d’Information sur la Laïcité, dont le Président actuel est Gérard Dantec, je ne peux qu’approuver. Mais que penser d’un « code de la laïcité? »

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