Déclaration de politique générale

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Evidemment, je ne risquais pas d’être convaincu par l’exercice auquel François Fillon avait choisi de se soumettre hier après midi.

Comment croire que son « nouveau » gouvernement pourrait faire de l’emploi une priorité quand, la semaine dernière, sa majorité a adopté un budget pour 2011 prévoyant une diminution des crédits pour l’emploi et, notamment, les emplois aidés ?

On retrouve tout autant cette incohérence en matière la sécurité. Les Français ont maintenant compris qu’avec Nicolas Sarkozy, la seule action était le vote de lois  quand en parallèle on supprime toujours plus de policiers et de gendarmes.

Alors bien sûr, le Premier ministre a parlé de la peur et de l’angoisse des Français, et il avait raison. Mais cette angoisse trouve sa source dans les conséquence de sa politique. Ils savent que le travail du dimanche, les franchises médicales, les déremboursements, la hausse des mutuelles, la hausse des tarifs de l’électricité, la crise du logement social, sont les résultats des choix faits depuis 2007.

Comment oublier que cette majorité a été capable de voter dans le même temps le bouclier fiscal et la fiscalisation des indemnités journalières pour accidents du travail ???

Rien ne nous fut épargné dans ce discours. Ainsi il a indiqué à propos des jeunes qu’il fallait « dissiper la peur en allégeant la dette qui pèse sur chaque berceau« . Qu’un gouvernement et qu’une majorité qui, il y a quelques semaines, ont transféré 130 milliards de dettes de la CADES sur les années 2021 à 2025  c’est-à-dire sur des enfants de 6, 8 et 10 ans, viennent donner des leçons de courage, était incroyable !

Normalement, un discours de politique générale d’un nouveau Premier ministre, c’est un rendez-vous avec les Français, mais il n’y avait ni nouveau Premier ministre, ni nouvelle politique. Chacun a compris que François Fillon avait rendez-vous non pas avec la France mais seulement avec l’UMP.

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2 réponses à Déclaration de politique générale

  1. oui c’est très claire il ne s’adresse qu’à son clan !

  2. seb dit :

    Pour ma part, je trouve ce « discours de politique générale » très amusant ! Ce qui me consterne, c’est le niveau des médias français, assez pitoyables.

    Allez, on y va !

    « Le Président de la République s’y est refusé, la persévérance politique étant à ses yeux le choix le plus conforme à l’intérêt national. »

    Alors pourquoi ce remaniement ? Il y a deux manières de changer un Gouvernement : soit par un choix de l’Assemblée, soit par un choix du Président. Si M. SARKOZY est « persévérant » sur le plan « politique »…Pourquoi a t il fait le choix de modifier le Gouvernement du pays ?

    Le remaniement est un message à l’attention du pays. Quelle est donc ici le message ? Je suis content de FILLON, j’ai déclenché un truc éminement politique pour rien ? Le « doute » même, du Président de la République, quant aux capacités de M. FILLON à diriger le Gouvernement, est patent d’une absence de « persévérance politique » !

    La « persévérance politique » de M. SARKOZY ressemble plus au choix contraint de Louis XVI de reprendre Necker, après avoir accepté la démission de ce dernier ! Ou au « choix » de CHARLES V de porter le bonnet de Paris, remis par Etienne Marcel !

    « Il m’a chargé de diriger le nouveau gouvernement. C’est un gouvernement d’action qui a un double mandat. Le premier, c’est de mettre en œuvre l’engagement de 2007 de bâtir une France moderne. Le second, nous ne l’avons pas recherché, mais c’est celui que nous avons reçu de l’Histoire et il consiste à gérer la pire crise économique depuis la Grande Dépression de 1930. »

    M. FILLON ne sait pas parler la langue de la République. Un Premier Ministre dirige le Gouvernement. Le gouvernement, lui, s’appelle la République française…Et ce n’est pas à M. FILLON de le diriger !

    Cette deuxième phrase est aussi incroyable que la première ! M. FILLON explique que le Gouvernement FILLON III a reçu mandat de mettre en oeuvre les engagements pris en 2007. Et que sa deuxième mission revient à gérer « la pire crise depuis les années 30″. Là encore…Force est de se demander : mais pourquoi un remaniement ? Le Gouvernement FILLON II n’avait il pas, précisément, reçu semblables missions ? Et s’il était aussi insatisfaisant, du point de vue de M. SARKOZY…Pourquoi avoir gardé celui qui dirigeait ce Gouvernement ?

    Bref, là encore, s’étale l’absence totale de logique – politique – du remaniement. Il s’agissait donc bien d’un remaniement pour rien. Et le grand perdant dans l’affaire, est M. SARKOZY…Puisqu’il s’est vu imposer par les parlementaires de la majorité (vous remarquez plus « présidentielle ») son Premier Ministre (qui rend hommage à ladite « majorité » sur laquelle il « s’appuie »)

    « J’assume notre bilan parce que ceux qui esquivent leurs responsabilités ne méritent pas d’être aux responsabilités ! »

    Pourquoi alors avoir viré vos Ministres M. FILLON ? Il faut bien que le « bilan » ait été mitigé…Non ? En principe, on ne remanie pas pour le plaisir !

    « D’avoir réformé les universités ? » C’est pourquoi nous n’arrivons toujours pas dans le groupe des 5 ?

    « D’avoir réformé les retraites ? » En laissant de jolis trous

    « D’avoir rééquilibré nos institutions ? » WHAT ?

    « D’avoir instauré le service minimum ? » D’où l’absence de trains vers chez moi !

    « D’avoir stoppé la spirale de la délinquance ? » Comme à MARSEILLE ?

    « D’avoir réussi le Grenelle de l’environnement ? » Ce qui explique le pamphlet des associations à ce sujet ?

    « D’avoir affronté avec succès la pire chaîne d’avanies qu’un système capitaliste puisse produire ? »

    A tel point que nous voici repartie pour un tour avec l’Irlande en guest star ?

    « Faudrait-il maintenant marquer le pas pour nous faire pardonner d’avoir agi malgré les protestations ? »

    Quoi, tout ceci n’a pas été obtenu sous les applaudissements ?

    « Quand on sert l’intérêt général, on ne s’excuse pas de son courage. Et quand on sert l’intérêt général, l’impopularité d’un jour peut devenir l’estime du lendemain. »

    Trahir ses engagements de campagne…C’est sur, les Français adorent !

    « Rompre avec le mouvement ? Il ne peut pas en être question parce que notre indécision serait une revanche de la peur. Cette peur du changement qui nous a longtemps conduits à célébrer la théorie du « ni-ni » et à louer celle du « temps laissé au temps ». Cette peur dont nous avons réussi à délivrer le pays, et cela avec l’appui des Français eux-mêmes, qui, bien souvent, ont accompagné ces évolutions avec lucidité. »

    D’où venait alors les « protestations » ?

    « un choix politique que nous assumons : le choix de la vertu budgétaire ».
    Alors là, je me marre ! Il suffit de demander à M. MIGAUD avec quelle « vertu » nous arrivons à financer le budget !

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