Langues régionales : quand on veut tuer son chien…

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Je viens d’apprendre le retrait du groupe UMP de la démarche commune lancée en vue d’aboutir au dépôt d’une proposition de loi sur les langues régionales.

Devant les arguments avancés, il me suffit de dire qu’il n’y avait jamais eu de « projet de M. Urvoas », mais un projet transpartisan porté par le groupe d’études conformément à une décision prise par celui-ci en février 2010. Dans ces conditions, ce qui eût été choquant, ce n’est pas que le texte intègre des dispositions écrites par les uns (les associations consultées ) ou par les autres (des parlementaires) mais qu’il les ignore délibérément.

J’avoue aussi ne pas comprendre le reproche d’être « parti seul dans cette affaire ».  Voici des mois que ce texte circule dans toute la France, ainsi que peuvent en témoigner l’ensemble des acteurs associatifs et politiques qui, en Bretagne, œuvrent en faveur de la préservation de nos langues régionales. Qu’on leur demande donc à tous avec qui ils travaillent sur le sujet depuis le début de l’année ?

Quant à l’idée selon laquelle je tenterais d’instrumentaliser cette affaire à des fins politiques personnelles, elle est tout simplement inepte. Je n’ai jamais revendiqué la paternité de cette proposition de loi, mais n’en estime pas moins, au vu de la part que j’ai prise à son élaboration, être en droit de répondre favorablement à des demandes d’interviews à son propos.

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8 réponses à Langues régionales : quand on veut tuer son chien…

  1. Régis Blain dit :

    Monsieur le Député,

    Une amie de Quimper m’a envoyé l’article de Ouest sur la question et en effet vous précisez bien que c’est un projet transversal.

    Que s’est-il donc passé ?

    Je n’arrive pas à croire ce retrait des députés UMP ? Et les Centristes? Et le Modem (M.Bayrou est un des rares hommes politiques français qui défend notre patrimoine linguistique) ?

    Qui va défendre nos langues régionales si à Paris, les « élites » s’en moquent ?

    J’ai étudié la langue catalane à l’université et j’ai travaillé en catalan pendant 4 ans à Barcelone et j’aimerais que les Français regardent un peu comment les Espagnols respectent, protègent et encouragent la pratique des langues de la nation.

    Le centralisme monarchique mais surtout la Révolution et ensuite les fameux hussards de la République ( à lire de Mme Durand-Tullou, le Pays des asphodèles et ce qu’elle raconte sur le « senhal ») ont détruit cette richesse. En Occitanie et ailleurs, seuls les paysans ont essayé de résister au linguicide.

    Heureusement pour les Basques et Catalans de France, ils peuvent toujours traverser la frontière et parler leur langue mais pour les autres ?

    Est-ce que M.M Poignant, Cerquiglini, Bayrou et les autres vont travailler ou retravailler ensemble à l’avenir ?

    Triste constat mais merci pour votre travail et combat pour une France « girondine » où la diversité culturelle n’est pas un vain mot.

    Régis Blain.
    Boulogne-Billancourt.

    • Jean Lafitte dit :

      Monsieur le Député,

      M. Claude Allègre, qui a ses racines dans les pays d’oc, a déclaré un jour dans une tribune de l’Express « je préfère former des informaticiens maîtrisant le français et parlant anglais que des bergers parlant corse ou catalan. »
      Tels sont les propos d’un homme de gauche, donc « progressiste » par définition, mais connu pour son franc-parler comme l’était M. Georges Frèche, lui aussi de gauche et bien ancré en terres d’oc d’où il était issu.
      Or sur les 65 à 70 députés inscrits au Groupe d’études « Langues régionale » de l’Assemblée nationale, il ne semble pas qu’il y en ait plus de quatre ou cinq qui ont travaillé sur le projet de proposition de loi sur les langues régionales que M. Armand Jung, président du Groupe, a présenté à la signature de ses collègues le 17 octobre dernier. Sur ces quatre ou cinq, la représentation des pays d’oc fut minuscule, alors que les partisans de l’« occitan » se targuent de défendre la langue régionale des deux tiers du territoire métropolitain.
      La VÉRITÉ VRAIE, vous-même, M. Le Fur et tous vos collègues du Groupe êtes trop fins et trop intelligents pour ne pas l’avoir vue : sur ce territoire de Métropole, seule une infime minorité de personnes âgées et quelques cercles de militants pratiquent aujourd’hui leur langue régionale, tandis que l’immense majorité des citoyens électeurs s’en désintéressent, même ceux qui les parlent encore.
      Vous jugez inopportun de PARLER VRAI, mais c’est pour des raisons électoralistes, quel que soit votre bord, et vous en faire grief réciproquement ne trompe pas grand monde.

      On peut certes faire quelque chose pour ces débris de langues, à condition de ne pas en faire un instrument politique et d’avoir le soutien réel d’une part importante de la population.

      On peut en faire davantage pour l’histoire de chaque région, c’est même pour moi un préalable : instruits de leur histoire, les gens s’intéresseront probablement un peu plus à ces langues dans lesquelles elle s’est souvent écrite.

      Pour les « culture régionales », c’est bien plus délicat : il s’agit souvent d’usages liés à une ruralité disparue, avec ses danses, ses jeux, ses chansons et ses habits de fête, voire d’expressions et dictons exprimant souvent le fond chrétien ou des superstitions venues du paganisme. Des partis de progrès peuvent-ils s’en faire les zélateurs ?

      En conclusion, je rejoins les précédents intervenants : pour sauver ce qui peut être sauvé de l’héritage du passé de la France, vous, M. Le Fur et tous vos amis devez pouvoir vous rencontrer autour d’un PARLER VRAI retrouvé, et bâtir un projet viable, parce que financièrement réaliste et compatible avec la Constitution et l’héritage républicain.

      Je suis prêt à vous y aider.

      Jean Lafitte
      Fontenay-aux-Roses

  2. Régis Blain dit :

    Monsieur le Député,

    J’imagine que votre attaché(e) parlementaire ou votre permanence a lu ce post et surtout les commentaires des citoyens : http://www.marclefur.com/article-langues-regionales-si-m-urvoas-avait-voulu-reunir-les-conditions-d-un-echec-il-n-aurait-pas-mieux-fait-61146797.html

    Quelque soient les raisons de cette polémique, votre mission conjointe ne peut pas s’arrêter là.

  3. Christophe LE GALL dit :

    Monsieur le Député, ressaisissez-vous. Des dizaines de milliers de Bretons attendent votre succès ET celui de Marc Le Fur à propos du projet de loi sur les langues régionales. Vous n’avez tout simplement pas le droit d’échouer pour de si FUTILES motifs.

    Vous et M. le Fur êtes toujours députés, mais nous, aujourd’hui, nous sommes plus que dépités. Révoltés de ce pauvre spectacle, révoltés de la triste instrumentalisation politicienne à laquelle tous les deux rabaissez les langues régionales. Votre devoir de représentant du peuple est de retourner au charbon, de renouer le dialogue avec M. Le Fur. Et réciproquement.

  4. Ronan dit :

    Ridicule et honteuse querelle politicienne ! Hag ar brezhoneg da c’houzanv diwar an tabut sot-man !

  5. Jean Lafitte dit :

    Erreur ne fait pas compte : j’ai écrit tout à l’heure au sujet de l’« occitan » « langue régionale des deux tiers du territoire métropolitain. »
    Mea culpa : c’est UN TIERS, pas deux, ce qui n’est déjà pas négligeable !
    Avec mes excuses.

    J.L.

    • Christophe LE GALL dit :

      Des « Débris de langue » qui, cher MOnsieur Lafitte, nomment nos villes, bourgs, villages, rivières, lieux-dits, qui font encore nos noms, nos prénoms, nos expressions, nos chants, notre littérature et nos éclats de rire. Avec un peu d’empathie, que liriez-vous dans vos propres propos sinon mépris et ignorance ?

      • Jean Lafitte dit :

        Rassurez-vous M. Le Gall. Je n’envisageais que les langues parlées, pas les vestiges que sont tous les toponymes et anthroponymes, les archives sur lesquelles j’appuie beaucoup de mes travaux, et aussi le « français régional » qui est notre connivence, et bien d’autres encore.
        Je ne méprise personne, même pas ceux qui m’injurient, et qui se salissent plus qu’ils ne me touchent !
        Boune noéyt, Moussu Le Gall, comme l’on dit en gascon (ou béarnais), Kenavo pour ce que je sais dire en breton.

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