Retraites : coup de force au Sénat

Publié dans Lois suivies | 6 commentaires

Après avoir braqué le pays en voulant lui imposer une réforme injuste, après l’avoir bloqué en refusant de reprendre les négociations, le Président hier a décidé de mépriser le Sénat et la démocratie en coupant court aux débats.

Si l’expression n’avait pas été aussi usée depuis 3 ans, on pourrait dire qu’avec ce Président, quel que soit le sujet, c’est le coup de force permanent.

Après le débat amputé à l’Assemblée, ce nouveau contournement du Parlement est affligeant. Comment accepter que sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la nation le temps nécessaire au débat ? Cette décision déshonore et discrédite le Président tout comme son gouvernement.

Face aux Français qui ne cessent de se retrouver de journée de mobilisation en manifestation toujours aussi nombreux dans la rue, le gouvernement a longtemps indiqué réserver ses échanges avec le Parlement. Mais quand celui-ci fait son travail, il n’a qu’une obsession : l’en empêcher !

Chacun comprend que ce qui gène le gouvernement, c’est le débat. Parce que plus on débat, et plus la vérité apparaît : le projet du gouvernement est profondément injuste et ne règle rien.

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6 réponses à Retraites : coup de force au Sénat

  1. Pujol dit :

    Est ce le débat qui gêne le gouvernement, où la quantité affolante des amendements proposés par l’opposition ?
    N’était-ce pas la seule solution pour éviter un engorgement non nécessaire à la première pierre d’une réforme de fond ?
    L’opposition a-t-elle rempli son rôle, où n’a-t-elle pas fait que de l’anti sarkosy ?

  2. stephane dit :

    A l’avenir, il reste à espérer que la majorité étudie les amendements de l’opposition et ne les considère pas comme « annexe » au débat… Voilà un sujet de mode de gouvernance nouvelle !

  3. Michel dit :

    C’est un passage en force du gouvernement, une sorte de viol du peuple. Rien d’étonnant de la part de ceux qui nous gouvernent
    Mais 53% des Français ont choisi Sarkozy, et 3,5 millions de français participent aux manifestations et ce n’est pas assez.
    Le risque, maintenant que les 2 chambres ont voté la réforme est qu’il y ait une démobilisation, voir un retournement de l’opinion publique. Surtout qu’en plus, les médias nous rabachent sans cesse que nos amis Anglais sont mis à la diète par leurs gouvernants, et qu’ils ne disent rien. Comme pour nous culpabiliser encore plus…

  4. Jérôme dit :

    Je trouve inadmissible qu’aucun dirigeant socialiste n’ait dénoncé les blocages. Le droit de grève oui mais les blocages non. Le laxisme au PS c’est fini parait-il? Quand Rebsamen dénoncait les « barbares » des cités en 2006 ou cautionne le renvoi des roms, c’est le PS qui montre que la matraque ca le connait. Par contre quand des syndicalistes se mettent hors la loi, sans parler des casseurs, personne ne bronche… Ah c’est un mouvement social avec une opinion publique de gauche qui pousse donc on tolère?
    Bon courage pour la convention sécurité Jean-Jacques.

    « Viol du peuple » Michel faut arrêter les conneries. Et d’autres au PS parlent de « système tyrannique » c’est vraiment n’importe quoi.

  5. seb dit :

    Bon, c’est bien…
    http://www.parti-socialiste.fr/articles/vote-au-senat-sur-les-retraites-martine-aubry-appelle-les-francais-a-la-mobilisation-et-le-

    Mais le PS peut mieux faire.

    C’est bien d’appeler les Français à ne pas se démobiliser…Mais pourquoi ne pas agir plus « directement » encore ?

    Explication :

    Le PS est le premier parti d’opposition du pays…On peut même dire, aux vues de ses succès électoraux récents, le premier parti du pays. Il a, de ce fait, un certain devoir, propre au parti « de Gouvernement ».

    Or, de manière totalement incompréhensible, aucun élu – peut être parce que c’est « habituel » pour les élus – n’explique aux Français qu’un texte ne devient « loi » qu’une fois promulguée ! Autrement dit, même votée par le Parlement, même ratifiée par le Premier Ministre…La « réforme des retraites » n’est pas valide…Avant (au moins) le 15 novembre (dixit le Point) puisqu’il faudra que le CC se prononce sur sa constitutionnalité et que le Président promulgue la loi…Et je ne parle même pas des décrets d’application !

    Quand M. WOERTH explique qu’il n’y a plus de raison de manifester, faire grève, ect. Il ment aux Français. En effet, la DDHC dit bien que les citoyens ont le droit de participer à l’élaboration de la loi, via leurs représentants, mais aussi par eux mêmes. Autrement dit, tant que la loi n’est pas au JO…Et validée par le CC…Il n’y a pas de loi, et la guerre est loin d’être perdue.

    Le PS aurait donc, tout intérêt, à en appeler aux citoyens pour trouver des arguments juridiques solides, à présenter au CC…Et tout intérêt à rappeler aux syndicats que, au moins jusqu’au 15 novembre, les jeux ne sont pas faits.

    Par ailleurs – voilà une belle occasion de montrer la sincérité du PS dans le jeu actuel – le PS, qui ne peut ignorer que les Français ont du mal à se priver d’un jour de salaire…Pourraient demander une contribution de ses élus pour aider les dits travailleurs (après tout, le PS est une association au départ, qui défend des valeurs sociales) et inciter ses alliés « de gauche » à le faire pareillement, et solliciter sa « base » (en montrant l’ex bien sur) pour aider les travailleurs, notamment ceux du privé, dont la pérennité de l’emploi est plus fluctuante que celle d’un enseignant ou d’un avocat à la Cour. Utiliser les fonds du PS, non pas en pub, mais en aides pour les grévistes/manifestants seraient aussi une très bonne chose…Du reste « rentable » électoralement parlant, et je pense aussi, en adhérents in fine. (Pour ma part, je m’inscris si le PS le fait)

    A une époque pas si ancienne, les « Républicains » payaient des « banquets » aux Français, pour lutter de manière concertée contre Louis Philippe. Et bien là, ce serait une manière différente, mais probante, d’aider la « République sociale » en faisant appel aux élus et aux militants/adhérents.

    A cela, il faudrait évidemment que le PS rattache un projet CREDIBLE. M. DE COURSON a fait voler en éclat l’actuel. Pourquoi ne pas se repositionner, en s’appuyant sur l’option 3 du COR…Qui a été validée tant par le COR que par la C de C comme étant égalitaire et…Efficace ? Et « présentée » par M. FILOCHE dans son livre : « 60 ans à la retraite, c’est possible ». Alors ?

    Pour terminer, le PS peut très bien « activer » ses élus locaux. Je veux dire par là que Martine pourrait faire entrer dans la danse lesdits élus…Pour que, eux, fassent pression sur le Sénat. Votée une fois…Des changements sont possibles la deuxième. Le Sénat est élu à 95% par des élus locaux.

    Si le PS montre sa solidarité financière…Il peut très facilement obtenir ses élus généraux. Et comme ceux ci représentent les 5% qui restent pour voter pour les sénateurs, il doit être possible, en faisant remarquer aux « centristes » que l’UMP n’est pas assez bête pour sauver leurs membres avant eux mêmes, qu’un vote « contre » ne serait pas mal !

    Il est, je pense, très possible de « retarder » encore les choses. Par ex, le CES est, il me semble, à renouveller. Un député PS ne peut il demander son « avis » sur la réforme des retraites…Avant le vote final ? Ce qui demandera à l’Elysée et Matignon d’aligner en peu de jours 63 nouvelles têtes…Qui vont avoir besoin d’une semaine minimum pour examiner le texte !
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/10/25/l-assemblee-fantome-de-la-republique_1430833_823448.html

    Les Français comme leurs représentants sont dans l’incapacité d’obtenir l’avis du CES du fait de son non renouvellement. N’est ce pas un argument apte à susciter une controverse sur la sincérité des débats, puisqu’une des prérogatives parlementaires, par ailleurs droit constitutionnel des citoyens, est mise en déroute…Par le gardien de la Constitution lui même ?

    Par ailleurs, n’est ce pas le moment – un peu de courage ! – que le PS lance (via un de ses parlementaires) une procédure auprès de la CJUE pour faire reconnaitre « la coutume constitutionnelle » de la France, concernant l’aspect social ? Si la procédure est lancée avant le 15…C’est encore une manière de « reculer » les problèmes !
    http://www.droitconstitutionnel.org/congresParis/comC1/JossoTXT.pdf

  6. Michel dit :

    Non, je confirme, ce passage en force ressemble bel et bien à un viol. Même si ça vous choque mon cher Jérôme

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