De Gaulle, Seguin, Mitterrand

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Hier le décès de Philippe Seguin, aujourd’hui l’anniversaire de la mort de François Mitterrand.

L’occasion pour moi, en pensant évidemment à la pratique de Nicolas Sarkozy, d’évoquer nos institutions.

De Gaulle, que Seguin révérait, qui se considérait à juste titre comme le père la Vème République, n’hésita jamais à en interpréter l’esprit à sa façon, à le pétrir comme une glaise, selon son intérêt, selon les circonstances.

François Mitterrand adversaire acharné de cette Constitution sut réussir un pari faustien : accepter la logique d’un système dont il contestait l’essence démocratique sans cesser de se comporter lui-même en démocrate.

En résumé, De Gaulle avait une certaine idée de la France, Mitterrand une certaine idée de la République.

Et Sarkozy ? Difficile encore de répondre. A mi-mandat, il semble n’avoir qu’une conviction : pas question de diluer, si peu que ce soit, la puissance et l’autorité.

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5 réponses à De Gaulle, Seguin, Mitterrand

  1. baillergeau dit :

    Plus le temps passe, plus la gauche trouve des vertus à de Gaulle.

    Je ne lui retire pas le mérite d’avoir été un monarque éclairé, mais à côté de cela, que reste-t-il de positif de ses orientations ?
    Il faut chercher…

    Par ailleurs, son obsession à finir à n’importe quel prix la guerre d’Algérie pour se lancer dans la force de frappe héxagonale et faire la nique aux ricains, a sans doute privé les français et les algériens de bâtir une stucture d’association positive pour tous, pieds noirs compris.
    Cela fut une erreur historique et l’anniversaire de la mort de Camus remue le couteau dans la plaie.

  2. Rodolphe BOURLETT dit :

    « On vit dans la fiction d’un RPR créé de toutes pièces en décembre 1976. N’oublions pas que cette date marquait seulement un changement de sigle. On est passé de l’UDR au RPR.C’est le mouvement gaulliste qui continuait et qui continue aujourd’hui.Ce parti a donc autre chose à dire et à faire que de soutenir les candidatures présidentielles de Jacques Chirac. D’ailleurs, si c’est un mouvement pour et par Jacques Chirac, nous sommes hyperdémocratisés. Si c’est un comité de soutien permanent, ça ne sert à rien d’élire des présidentset de faire des réunions ! En revanche, si c’est un vrai mouvement politique, notre fonctionnement n’est pas assez démocratique. Mais puisqu’on nous assure qu’on va rénover le mouvement, on attend et on regarde.Simplement, on ne pense pas qu’il fallait commencer la rénovation par la désignation du secrétaire général. »
    Philippe SEGUIN, Nouvel Observateur du 12 août 1988 cité dans « Philippe Séguin, une certaine idée de la politique » de Daniel Pierrejean.

    Il serait facile de remplacer « RPR » par « UMP » si ce n’est le passage sur la rénovation. Le parti kidnappé par la bande des Hauts-de-Seine méconnait ce mot. Et pour cause, il pourrait lui être synonyme d’échec.

    Philippe Séguin n’est plus. Un grand républicain, un homme pour qui « social » n’était pas un slogan s’est éteint. Le dernier des gaullistes peut-être.
    Et si ceux qui peuvent se revendiquer n’avait d’autre choix que d’assumer leurs principes et de s’investir dans une gauche républicaine et à l’écoute des Français, de la société ?
    Plus aucune place pour ceux qui ont cru en Séguin à l’UMP. Le combat doit continuer. Mais peut-être son d’autres couleurs….

  3. Hervé dit :

    C’est avec beaucoup de tristesse que tous ceux qui se réclament de l’héritage gaulliste ont appris la mort de Philippe Seguin. La République perd un grand serviteur de l’Etat.

    Philippe Seguin, c’était une voix.

    La voix d’un idéal, toujours au service non seulement de la France, mais au service d’une certaine idée de la République…

    La vision qu’il avait du « Pacte Républicain » impliquait pour lui que chaque citoyen français se sente appartenir à la Nation, qu’il soit de droite, qu’il soit de gauche, français de souche ou issu de la génération black-blanc-beur…

    Le Pacte Républicain devait être, selon lui, empreint de solidarité et d’un réel humanisme.
    Il incarnait le gaullisme social, qui par ces temps de crise est plus que jamais le « socle » sur lequel devrait s’appuyer une nouvelle gouvernance mondiale.

    Il mettait l’Homme au cœur de son projet politique, dénonçant même en 1993, un « véritable munich social » pourfendeur du chômage et des déficits publics.

    Philippe Seguin, fut aussi l’Homme du non à Maastricht car pour lui, l’Europe ne pouvait se concevoir en dehors de l’Europe des Patries.

    C’était un homme de valeurs et de tolérance, mettant un point d’honneur à toujours préférer ses convictions, refusant les compromis ou les coups bas, mais respectant ses adversaires. Ce fut, pour cela, un Président de l’Assemblée Nationale très respecté.

    Philippe Seguin rentre dans l’Histoire debout !
    Car c’était un passionné… un Hussard, passionné de la REPUBLIQUE.

    Une fois de plus Rodolphe je suis en parfait accord avec toi et il suffit juste de lire ces quelques mots de Philippe Seguin ce matin dans Le Télégramme pour en avoir la preuve : « L’UMP couronne une lente mais irrésistible dérive droitière du mouvement gaulliste. Je n’ai rien à faire dans une formation de la droite classique »…

    Et si comme disait Malraux « Le Mouvement Gaulliste c’est le métro à 5h du soir » il est peut être temps de se poser la question : sur l’échiquier politique actuel ou se situe le véritable « RASSEMBLEMENT du PEUPLE FRANCAIS » !

  4. Rodolphe BOURLETT dit :

    L’actuelle dérive droitière de l’UMP n’est que la nouvelle illustration d’une certaine droite anti-républicaine qui a eu ses heures de gloire avec la Restauration, l’avènement de Louis-Napoléon Bonaparte, les évênements du 2 février 1934 et Vichy.

    A l’heure où le PS est en déconfiture, les tenants d’une droite sociale et républicaine n’auraient-ils pas à s’interroger sur leur participation à la rénovation d’un parti moribond mais dont les valeurs républicaines et humanistes restent fortes ?

    Pour ma part, ne pouvant cautionner ni collaborer à la politique menée par l’actuelle majorité, et ne voyant aucune régénération viable de la droite que j’ai servie durant douze années, je profiterai de cette nouvelle année pour m’engager auprès de personnes dont les valeurs me sont proches et qui, malgré certaines divergences, partagent l’essentiel des principes marquant mon engagement politique.

  5. Hervé dit :

    « L’avenir n’est interdit à personne. »

    Léon Gambetta

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