Sécurité : quelle priorité ?

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J’ai rencontré hier Jean-Marie Hébert, le directeur départemental de la sécurité publique du Finistère. C’était un bon jour pour en parler compte tenu du discours de Nicolas Sarkozy à Nice.

Je voulais me faire une opinion sur le prochain texte contre les bandes. En effet, je lis par exemple dans la bouche d’un dirigeant d’un syndicat policier ou de magistrats que notre code pénal, modifié à 40 reprises depuis 2002 contient déjà tout l’arsenal nécessaire pour réprimer les violences.

De l’autre, d’autres magistrats mais aussi d’autres policiers estiment qu’il existe des failles que le nouveau dispositif pourrait utilement combler, notamment concernant le délit d’association de malfaiteurs définie par l’art. 450-1 du Code pénal qui n’est applicable que pour les délits punis de plus de 5 ans d’emprisonnement.

Mon interlocuteur penchait plutôt dans ce sens, tout en indiquant qu’à ses yeux, l’essentiel résidait dans les moyens dont il disposait pour faire appliquer les textes. En effet, dans le Finistère comme ailleurs, la police voit ses effectifs baisser. Ne serait-ce pas plutôt là qu’il faut faire porter l’effort ?

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6 réponses à Sécurité : quelle priorité ?

  1. Jean RAMBERT dit :

    A-t-on une connaissance exacte des « bandes » ? de leur réalité durable ou pas ? de leurs ressources actuelles ?
    Les gens qui ont connu le « milieu » il y a quelques décennies, disent qu’il n’existe plus sous sa forme connue.

    La part de la délinquence dans les fictions du cinéma de la TV et de la littérature de gare est telle que je crois que l’idée que nous avons de la réalité du sujet est à rapprocher de celle de la politique, vue par tous les citoyens élevés au bon poison des Guignols de l’Info.

  2. yv dit :

    Salut Jean-Jacques,

    Félicitations pour ta nomination au SBN du parti.
    En espérant que tu auras tous les moyens pour un travail fructueux.

    A très vite.

    amitiés
    yves

  3. Bonjour Jean-Jacques,

    je me joins à Yves pour saluer ta nomination. Je suis persuadé que tu aideras le PS à refonder sa doctrine sur la sécurité en y apportant un vision équilibrée entre humanisme et nécessité de préserver la société de ses démons. Tes prises de position, ici ou à l’Assemblée, montrent ton attachement aux principes républicains.

    Je suis également satisfait de constater que tu as assoupli ta position sur le mandat unique parlementaire. Certes, il ne s’agit pas d’un cumul de mandat à proprement dit, mais d’un cumul de fonctions. Mais il n’y a pas réellement de différence, puisqu’un travail de secrétaire national est au moins aussi prenant que celui d’adjoint, de vice-président ou de maire d’une commune petite ou moyenne.

    Amicalement,

    Michel

    Réaction de JJU
    Merci de ces encouragements mais désolé de démentir la seconde partie. Je suis et reste un ferme partisan du mandat unique parlementaire. Je ne mélange pas les sujets. A moins d’estimer qu’être marié et père de famille (ce que je suis aussi et avec grand plaisir !), patron (3.5 personnes travaillent avec moi) et militant associatif (car en plus j’adhère à deux associations) sont encore des « charges » qu’il faudrait intégrer. Le sujet est trop sérieux pour le traiter avec ironie.

  4. Salomé dit :

    Cher Michel,
    Je n’ai pas l’honneur de te connaître, mais ton mot de « félicitations » à Jean-Jacques Urvoas, à défaut de m’éclairer sur tes orientations politiques, a du moins le mérite de me laisser deviner qui tu n’es pas :
    - Tu n’es pas « royaliste » ; tu n’aurais jamais défendu une femme qui a l’inconscience de renoncer à tout mandat parlementaire pour se consacrer à sa région.
    - Tu n’as jamais soutenu l’avènement d’une 6e République qui interdirait le cumul des fonctions électives ; quelle hérésie !
    - Tu n’es pas jeune ; tes propos laissent transparaître la force de jugement du vieux sage qui appréhende sans peine les toquades de ses contemporains.
    – Tu n’as jamais signé sur le net la pétition en faveur du mandat unique ; tu sais trop le prix de l’expérience pour te résoudre à ce que notre parti promeuve le renouvellement de manière inconsidérée.
    Merci donc, Michel, de m’éclairer le chemin, moi qui soutient Ségolène Royal qui, dans sa folie, se reconnaît dans la démarche d’un strauss-khanien ayant renoncé à son siège de conseiller régional pour s’atteler exclusivement à son mandat de député. Sincèrement, tu m’ouvres l’esprit, et je suis sûre qu’avec des militants comme toi, pourvus d’une telle lucidité, d’une telle capacité de résistance aux modes politiques du moment, d’une telle constance aussi dans leurs prises de position, l’avenir de notre parti s’annonce radieux.

  5. Michel L dit :

    Cher « Salomé »,

    Non non ne t’inquiète surtout pas. Je milite toujours en faveur du mandat parlementaire unique et surtout pour une refonte globale des institutions !

    Je suis d’ailleurs heureux de constater que beaucoup ont évolué depuis cette fameuse synthèse du Mans qui glissait sous le paillasson toutes ces belles idées comme de la vile poussière…

    Ah la ferveur des convertis de dernière minute m’arrache quelques larmes émues : ça fait toujours plaisir d’avoir eu raison trop tôt :)

    Je te rejoins aussi sur ma lucidité qui m’amène, comme naguère les « synthétiseurs », à tempérer la passion par un peu de raison (ne ferais-je que suivre inconsciemment le chemin d’Arnaud Montebourg, signataire de la même motion que JJU ?). Figure toi que le monde est cruel, c’est sans doute pourquoi je n’ai jamais détaché le mandat unique du projet de statut de l’élu… inexistant à ce jour !

    Le site de l’assemblée nous montre un joli panel de la sociologie des députés : avocat, médecin, fonctionnaire… Bref tous ceux qui n’ont pas de souci à se faire pour leur retour à la vie civile… (j’ai écrit de belles choses ici ou là sur internet, cherche mieux…). Mais je serais sans doute un peu court si j’en concluais que le mandat unique est pour eux un exercice de style : c’est tout simplement que ceux qui le pratiquent ont naturellement un statut professionnel qui le leur permet.

    Je n’envisage pas non plus le mandat unique à géométrie variable : interdit sur la côte atlantique tandis qu’à Lille, Sarcelle ou Rouen on continuera à le pratiquer avec gourmandise.

    Le non-cumul est certainement un élément constitutif d’une 6ème République. D’ailleurs ton engagement visiblement passionné pour cette cause te conduira certainement à soutenir cette belle idée quand elle reviendra dans le débat public, en espérant que tu ne considères pas comme certains qu’elle se réduit à la question du cumul, facile cache-sexe (?)

    Je suis sûr que non. D’ailleurs ta clairvoyance t’a sûrement fait juger durement ces socialistes qui à coup de tribune dans Le Monde saluaient le projet de révision constitutionnelle de Nicolas Sarkozy, puis, qui une fois adopté, se sont aperçus de leur erreur et n’avaient plus que leurs yeux pour pleurer…

    Ça m’a fait plaisir de débattre avec toi, le débat sur les institutions françaises est tellement absent de la campagne européenne, cette « petite chose » terre-à-terre. Heureusement, grâce à toi, le débat s’élève aux grands sujets de fonds. Ouf ! me voilà rassuré, je saurais quoi dire quand des électeurs me demanderont sur les marchés quel est notre programme pour sortir l’Europe de la crise : le mandat unique des eurodéputés va nous sauver… Amen !

    Je poursuivrais avec plaisir ce débat dans un autre cadre, ce blog n’étant certainement pas le lieu le plus adéquat, mais je ne peux te contacter puisque manifestement tes idées révolutionnaires t’incitent à l’anonymat. Il ne faut pourtant pas avoir peur. Regarde, je signe bien mes textes et aucune officine ne m’a encore espionné. Mais je comprends tes craintes, le courage n’est pas donné à tous.

    Amicalement,

  6. David dit :

    Cher Michel,

    A te lire, je m’aperçois que Salomé a omis de mentionner le trait sans doute le plus saillant de ta personnalité, qui est un sens incomparable de la modestie, bien rare, reconnaissons-le, dans le milieu politique :

    « J’ai écrit de belles choses ici ou là sur internet… »

    On n’est jamais mieux servi que par soi-même, et tu n’es visiblement pas du genre à faire mentir le proverbe…

    Quel dommage en tout cas que tu réserves ces fameuses « belles choses » à la toile, et non aux grands quotidiens nationaux qui, n’en doutons pas, se feraient un plaisir de publier tes pénétrantes analyses.

    Comme dit l’Ecclésiaste, « vanité, tout n’est que vanité ». Puissent tous les Narcisse pénétrés de leur importance qu’accueille notre parti s’inspirer d’une telle sentence, pas très laïque sans doute, mais dont l’intériorisation constitue le plus efficace des remèdes au nombrilisme des petits penseurs de quartier !

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