Comment saboter la télé publique

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Alors que l’Assemblée discute du « nouveau service public de l’audiovisuel », j’ai été alerté par la CGT sur les conséquences pour les éditions locales et régionales de France 3.

En effet, le PDG de France Télévision vient tout simplement de décider de les sacrifier au nom de l’impératif publicitaire. Comme la publicité va être interdit après 20, il fallait donc bien la caser juste avant pour faire plaisir aux annonceurs.

Du coup, l’édition locale de 19 h 57 saute, remplacée par un long tunnel de spots. Et comme le dit le syndicat, « pour maquiller le crime, Patrick de Carolis a décider de rallonger – à moyens constants, ça va de soi ! – la malheureuse édition locale qui subsiste ».

Sauf qu’elle est à 18 h 48 et qu’elle rassemblait beaucoup de spectateurs ! Comment ne pas y voir une manifestation de mépris pour le travail des équipes de France 3 en région et aussi pour leurs téléspectateurs ?

NB : pour le plaisir un petit clip contre le projet de la télé Sarkophage

http://www.dailymotion.com/videox6rfa9
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6 réponses à Comment saboter la télé publique

  1. Ronan dit :

    Les fonctions régaliennes sont elles d’informer ?

    Gardons France 3 et France5 public et quelques radio …France Info.et les radios locales.

    Le reste devrait être privatisé : Pourquoi pas un quotidien public tant qu’a faire ? quelle gabegie financiere : l’Etat fait un peu de tout mais il le fait mal. Il doit maigrir et se muscler.

  2. Abel dit :

    Réponse au commentaire précédent, de Ronan :
    Alors que la taille de TF1 et M6 ne cesse de croître vous souhaiteriez voir réduire celle de France Télévisions ? Privatiser une ou plusieurs chaînes ? Fusionner des rédactions nationales ? Réduire le nombre de régions de France 3 pour d’énormes régions sans réalités sociale et historique ? Liquider l’outil de production de France 3 / France Télévisions ? Ce n’est pas muscler le service au public mais, bien au contraire, l’affaiblir.
    Combien faudra-t-il supprimer de postes à France Télévisions pour compenser le manque à gagner de la suppression de la publicité ? France Télévisions parviendra-t-elle à retrouver un modèle économique pérenne ? Plutôt que de perdre des emplois je préfère garder la publicité (à un niveau raisonnable, cela va de soi).
    Le Président de la République s’est engagé à compenser « à l’euro l’euro » la perte des recettes publicitaires, pourtant sa majorité (M. Kert) se rend déjà au chevet de TF1, grande entreprise malade, pour lui apporter le réconfort en divisant par deux la taxe sur la publicité… et en oubliant les centaines de millions d’euros de publicité transférée qui viendront grossir son chiffre d’affaires et ses produits. C’est un marché de dupes. C’est bien TF1 et M6 que l’UMP veut muscler au détriment de la télévision de service public, dont elle organise le déficit pour la démanteler.
    Les premiers effets de la réforme sont déjà là. France 3 Iroise perd sa diffusion de 19h57 dès janvier prochain au profit d’une page publicitaire juste avant 20h (puisqu’il est désormais interdit de diffuser de la publicité après 20h). Cette seconde édition de France 3 Iroise rassemble quelque 84000 spectateurs finistériens. Elle est davantage regardée que celle de 18h48 dont l’horaire ne correspond pas aux modes de vie des actifs, or cette première édition se verrait elle encore avancée, à 18h40. On voudrait condamner définitivement les éditions locales de France 3 qu’on ne s’y prendrait pas autrement. France 3 renonce ainsi à sa mission de service public d’information de proximité, au risque d’un pire fonctionnement de la démocratie locale et au risque d’appauvrir le pluralisme de l’information aux niveaux locale et régional.
    Vous qui parlez de gabegie financière, sachez que la redevance audiovisuelle en France est bien inférieure à la moyenne européenne, qui s’élève à quelque 155 euros, et que nous sommes loin derrière l’Allemagne, à 204 euros (un modèle au niveau de la télévision régionale publique ; les télévisions publiques n’y diffusent de la publicité qu’en journée), la Grande-Bretagne à 195 euros, ou l’Autriche à 324 euros.
    Je ne souhaite pas voir en France une télévision publique aussi mauvaise que la télévision publique italienne. C’est aussi une question de démocratie.

  3. Abel dit :

    Ronan,
    Votre jugement à l’emporte-pièce est ridicule. Comment l’énervement a pu me pousser à étayer autant ma précédente réplique ?
    Vous verrez que la nouvelle télévision publique, bien qu’appauvrie et aux programmes de qualité forcément dégradée, coûtera plus cher au contribuable et au consommateur. Le citoyen quant à lui ne connaîtra plus le pluralisme d’aujourd’hui. Belle avancée démocratique !
    Seules TF1- »Télé Sarko » et M6 profiteront de cette réforme.
    Au lieu de commenter mal à propos, relevez plutôt l’incohérence entre le nouveau cahier des charges de France Télévisions – établi par le Ministère de la Culture et de la Communication – qui prévoit que France 3 « s’attache à développer l’information régionale et locale et à accroître le nombre d’éditions de proximité » (art. 2), et la suppression pure et simple de la tranche d’éditions locales la plus populaire de la chaîne à 19h57, remplacée par de la pub, pour que la chaîne puisse répondre aux exigences de la loi qui interdit la publicité sur l’antenne nationale après 20h. Une politique suicidaire !

  4. castillo.g dit :

    ce qui est étrange dans toute cette histoire sur la télé publique, c’est qu’en son temps, la gauche française si pleine de générosité et d’idées, était pour la supression de la pub sur les chaînes publiques… La droite le fait! la gauche crie son effroie et à la prise des communications par le sarko-Land ! qui se renie, la 1ere qui voulait la fin de la pub, ou le second qui étais pour le pub et les privatisations de certaines chaînes ??? les deux mon capitaine ;-) mais la gauche devrait se réjouir alors du choix présidentielle et le président être honteux de na pas sacrifier l’audiovisuel publique aux ogres de la publicité ;-) étrange, étrange….

  5. Abel dit :

    Je ne suis encarté nulle part et je ne roule pour aucun parti. Ce que je sais c’est que si jamais la gauche a pensé à supprimer la publicité sur la télévision publique, elle ne l’a pas fait. Si on ne veut pas porter la redevance à 280 euros, et l’indexer chaque année sur l’inflation, je pense alors que la publicité est un mal nécessaire à la télévision publique.
    Aujourd’hui Sarkozy, via la collaboration de Carolis, plonge délibérément France Télévisions, une entreprise qui jusqu’au 8 janvier dernier avait toujours été à l’équilibre, dans une spirale financière déficitaire. Une spirale qui s’aggravera en 2009 avec un déficit programmé dans le budget de 135 Millions d’euros, une trésorerie de clôture prévue à moins 294 Millions d’euros, et des capacités d’autofinancement négatives de 26 Millions d’euros ! Cette situation engendrera des frais financiers à la hauteur record de 28 Millions d’euros.
    Ainsi l’Etat aura provoqué une crise financière, économique et sociale sans précédent à France télévisions, une entreprise.
    Où est l’intérêt public ?
    Localement, le résultat de la politique Sarkozy est déjà là : France 3 n’a plus les moyens de répondre aux missions que lui fixe le gouvernement dans son cahier des charges. La disparition des infos locales de France 3 à l’heure de plus forte audience ne peut qu’affaiblir davantage la chaîne et la condamner au pire.
    A qui profite le crime ? A TF1 et M6.

  6. Abel dit :

    Plus de 90% de grévistes aujourd’hui dans les Locales de France 3 pour protester contre la suppression de leur édition la plus regardée. A Brest, tous les titulaires, journalistes et techniciens, sont grévistes.
    La suppression de ces éditions dans le créneau où l’audience est la plus forte est la première conséquence concrète de la loi d’asphyxie financière décidée par le Président de la République. Si la Direction ne bouge pas malgré le refus des salariés de voir leur travail méprisé, les téléspectateurs auraient droit à partir du 5 janvier 2009 à des écrans publicitaires en lieu et place de leurs informations locales de proximité. Incroyable retournement de situation pour un Président qui prétendait libérer la télévision publique du diktat de l’audimat !
    Des parlementaires de gauche, comme vous Monsieur Urvoas, et d’autres de droite, comme les 5 UMP des Pyrénées Orientales, s’adressent au PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, pour que les éditions locales restent visibles à une heure de grande écoute, un créneau entre 19h et 20h40. Nombreux sont aussi les spectateurs à réagir.
    Quelle démocratie locale voulons-nous ?

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