Hirsch et le RSA

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281944.jpgHier matin, Martin Hirsch a été auditionné par notre groupe. C’était une première. Jamais un membre du gouvernement n’avait été invité à s’exprimer devant un groupe d’opposition. De notre point de vue, cette initiative contribue à redonner au Parlement son rôle de contrôle et d’évaluation de l’exécutif.

Sur le fond ses propos n’ont pas dissipé nos inquiétudes concernant l’avenir du RSA (revenu de solidarité active) et notamment sur son étendue, sa prise en charge et son financement.

Il a confirmé sa volonté de fusionner en une même allocation les grands minima sociaux (RMI, ASS…) ainsi que la prime pour l’emploi (PPE) qui est un dégrèvement d’impôts pour huit millions de Français à petits et moyens revenus.  Nous lui avons alors rappelé que cette fusion risquerait d’exclure plusieurs centaines de milliers de revenus modestes des bénéfices de la PPE. Martin Hirsch ne l’a pas démenti…

Sur la prise en charge du RSA, en réponse aux inquiétudes exprimées par certains de mes collègues, sur le risque de défausse des dépenses sociales de l’Etat sur les collectivités locales, il a garanti que le RSA n’engendrerait aucune augmentation des charges pour les collectivités

Sur le financement, Martin Hirsch a reconnu qu’il était engagé « dans une course de vitesse » au sein du gouvernement pour obtenir les fonds nécessaires à la généralisation du RSA en 2009, fonds qu’il estime entre 2 et  3 milliards… Mais pour le moment, nous ne constatons que des décisions qui rabotent les programmes sociaux.

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6 réponses à Hirsch et le RSA

  1. Michèle dit :

    « Nous ne constatons que des décisions qui rabotent les programmes sociaux »…

    Hélas oui et nous savons que c’est loin d’être fini…Pour le gouvernement en place, « Liberté, Egalité, Fraternité » ne concernent que les riches et puissants de ce monde.
    Quels choix effectuerait le parti socialiste, quelles mesures prendrait-il, s’il était au gouvernement ?
    Il proteste, à juste titre, mais quelle analyse fait-il de la situation réelle de notre pays? Imagine-t-il vraiment une politique alternative à celle que nous subissons actuellement ? Ou se réjouit-il de ne pas avoir à faire lui-même le « sale boulot »?

  2. catherine dit :

    Personnellement je ne vois pas ce qu’apporte le RSA, je suis au rmi j’ai deux contrats à temps partiel un en tant qu’entrepreneur salarié, un autre en tant qu’animatrice je vais sans doute cumuler avec de l’interim . Bref avec les ajustements trimestriels mon RMi baisse. Mais ne suffit-il pas d’assouplir ce dernier ?.. je ne vois pas ce qu’apporte ce RSA si ce n’est une vision moralisatrice sur le chômage, avec cette idée sous-entendue que les chomeurs seraient dans « l’obligation » d’avoir une activité .. mais quel type d’activité professionnelle ? quels types de contrats ? La plupart des personnes en inactivité forcée n’ont qu’une envie c’est d’avoir une activité professionnelle normalisée, dans un souci de respect et d’inpendance.. Le RSA serait une compensation au developpement des contrats à temps partiel ? La dignité passe aussi par la reconnaissance du travail quoiqu’il soit et quelque soit le type de contrat , pas seulement sous l’ aspect financier mais aussi l’aspect humain, RSA ou autre je ne pense pas que cela changera grand chose. Il y a aussi une telle envie de se faciliter la conscience à travers des raccourcis sur les publics concernés. Mais je pense que réellement le contexte est bien plus compliqué et le RSA tel qu’il est présenté ne me parait aller qu’à la surface du problème

  3. Stéphane dit :

    un exemple concret si le projet ne s’améliore pas… Je déclare 2/3 de mes revenus en frais réels (je travaille à 50 kms de mon domicile…) et touche donc le prime pour l’emploi. Si elle disparait de ma feuille d’impôt, je devrais payer 450 euros de plus d’impôt sur le revenu (avec un salaire bien faible…) !
    Il me semble que ce n’était pas le projet de Martin Hirsh !!! S’il est en désaccord, qu’il démissionne… ou alors qu’il soutienne en perdant son âme !!!

  4. yh dit :

    bonjour,

    attention: l’essentiel de la proposition de mr hirsch réside dans la possibilité de cumuler pour une période définie le rmi et un emploi salarié.
    c’est à mon avis une très bonne idée ,qui rappellons le, figurait dans le programme du ps aux présidentielles.
    la question du fiancement est posée.que propose le ps?

    je voudrais aussi intervenir sur ce fameux paquet fiscal.selon le ps 15 milliards de cadeaux aux riches.doit-on comprendre que dégrèvement des intérets immobiliers pour la résidence principale ou le paiement d’heures sup ( sans imposition) soient selon vous des cadeaux aux riches?
    je rappelle que ces mesures représentent la moitié du fameux paquet.
    sur le reste , je partage l’analyse;l’exonération des droits de succession et le bouclier fiscal sont effectivement des mesures scandaleuses.
    mais méfions nous des postures caricaturales qui n’honorent pas le ps et peuvent jeter le trouble parmi les français ,qui faut-il le rappeller , ne considèrent pas à ce jour le projet ( existe t’il?) du ps comme porteur d’espoir au niveau du pays.
    étant de gauche, tout ceci me déconcerte de plus en plus.

  5. catherine dit :

    Oui mais cela existe déjà ..c’est ce que je dis cumul de rmi et activité salarié pour un temps donné avec diminution progressive ?? Ne suffirait il pas d’en modifier certains critères ?
    Où est la différence, le RSA s’accompagnerait t’il de formations qualifiantes voir diplomantes (pourquoi pas) tout au long du parcours professionnel ? Lorsque l’on rentre dans cette poche de pauvreté, on rentre dans un discrédit tabou en sortir c’est mission kamikaze.
    Mais sans parler du rmi qui n’est absolument pas à remettre en cause, (à moins que l’on veuille voir la prolifération de nouveaux bidons villes) le fait est que l’on met en place année après année des solutions tampons contre le chomâge qui annulent toute possibilité de progression, de tuc en sivp en ces cec rmi cette zone de travail sous payé ne profite pas aux premiers concernés: au bout de ces contrats ils se retrouvent en général dans la même situation. Donc si le RSA est une progression ce ne peut être qu’en permettant aux individus concernés de progresser, la possibilité de se former de façon correcte et complète (il y aurait un gros travail à ce niveau à faire). Il faut oublier un peu l’image d’épinal négative, les accidents de vie entrainent de plus en plus de personnes dans cette impasse , pauvreté matèrielle n’est pas forcément pauvreté mentale :-) j’aimerais vraiment que l’on m’explique en quoi la solution de Hirch était meilleure.
    « La création d’un Revenu de solidarité active répond à trois objectifs :

    1. Faire en sorte que quelle que soit la situation de départ, le produit de chaque heure travaillée puisse améliorer le revenu final de la famille en supprimant les effets de seuil.
    2. Garantir, même pour une activité à temps partiel, lorsque les revenus du travail sont discontinus le long de l’année ou que la reprise d’activité correspond se réalise par le biais d’un contrat d’insertion, que les ressources globales permettent de franchir le seuil de pauvreté.
    3. Simplifier radicalement le système des aides pour le rendre plus lisible pour les bénéficiaires, les revenus plus prévisibles pour les familles, les transferts plus faciles et à adapter pour les accompagnants sociaux.

    Ces objectifs ont été défendus par la commission « Familles, vulnérabilité, pauvreté » en 2005 qui a associé, sous la présidence de Martin Hirsch, les partenaires sociaux, les représentants du mouvement familial, et les associations de solidarité.

    17-10-2007″

    Ce sont des solutions d’urgences je n’y vois pas de perspective. Vous me direz l’idée est abandonnée … cette solution est efficace un temps donnée et ensuite ?

    http://www.premier-ministre.gouv.fr/chantiers/solidarite_911/un_engagement_national_pauvrete_1175/

  6. yh dit :

    bonjour catherine,

    absolument en phase avec vous sur le volet formation; c’est bien le pb majeur: permettre à ces personnes d’obtenir une qualification en phase avec le marché du travail.
    pour avoir été drh pendant 9 ans dans le secteur public, j’ai pu observer la gabégie des aides accordées de façon non continue rendant impossible la définition d’un vrai parcours.
    le pb :trop d’interlocuteurs différents( état, conseil général, hôpital, autres administrations ou entreprises.)
    je suis personnellement convaincu que la mutualisation des ressources d’aides à la formation de ces différentes structures permettrait d’aboutir à des projets réellement structurants pour ces personnes; ceci à condition de casser les cloisonnements et querelles de terrritoire.
    je me suis épuisé au niveau de mon administration ( hôpital) à promouvoir un projet en ce sens , sans aucun écho.pourtant un réel projet de gauche.

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