La gratuité est-elle payante ?

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musee_photo_court_172_quim3.jpgJ’ai vu les décisions du gouvernement de rendre gratuit l’accès à 14 musées à titre expérimental. Dans le cadre du programme municipal que vient de présenter ce jour Bernard Poignant, nous avons aussi travaillé sur cette question.

La seule étude sérieuse réalisée sur ce sujet est celle réalisée de 1996 à 2000 par Claude Fourteau, chargée de la politique des publics qui travailla 18 ans à Beaubourg et 10 au Louvre. Elle est publiée par la Documentation Française sous le titre « la gratuité des musées et des monuments publics ».

Elle est passionnante car contrairement à la première impression, elle montre ce qui ressort de cette mesure c’est à la fois l’évènement, le cadeau et l’initiation. Pour le public interrogé, la gratuité doit être exceptionnelle et régulière donnant ainsi naissance à de nouvelles formules, des nouveaux programmes de visites. Elle doit rester une incitation, un jour à ne pas manquer. Ainsi au Louvre, le public fut multiplié par 3 les jours de gratuité.

A l’inverse, une gratuité pérenne induit des effets pervers. Elle peut notamment donner une représentation négative de la visite puisque supprimant l’effort financier, elle met au premier plan d’autres contraintes : temps passé, agacement lié à la foule,…. Il n’est pas non plus démontré qu’elle entraîne un nouveau public vers les musées.

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2 réponses à La gratuité est-elle payante ?

  1. Damien dit :

    Nous avons aussi eu ce débat dans le cadre de l’élaboration de notre programme.

    Même si chacun s’accorde pour dire que les mesures doivent être adaptées aux mentalités et comportements du temps présent, force est de constater que là aussi, on se heurte aux dogmes et aux gardiens du temple …

    Les arguments développés dans ce « post » sont tout à fait pertinents.
    On peut en ajouter d’autres.

    Peut-on responsabiliser sans une participation financière, ne serait-ce que symbolique ?
    Ce qui en coûte rien n’est-il pas (malheureusement) perçu comme ne valant rien ?
    Peut-on concilier une politique du respect des biens avec la gratuité de ces biens ?
    La gratuité d’un accès (exemple : à un musée) va-t-elle à l’encontre de la valorisation du travail (pour peindre, estimer, acquérir, conserver, présenter, expliquer, …) ?
    Et enfin, last but not least, si c’est gratuit, où va-t-on chercher l’argent nécessaire ?

    Contre vents de certitudes et marées intégristes, je reste persuadé que l’on peut répondre à ces questions en conciliant accès pour tous et participation financière. Evidemment, faut s’creuser la tête et s’bouger l’derrière …
    Bref, on est pas arrivés …

  2. castillo.g dit :

    la gratuité de l’accès à la culture à bien sure un effet pervers, banaliser celle-ci! la rendre obligatoirement payante, la réserve à une élite intelectuelle ou une partie de population qui peut se le permettre.La gauche à toujour voulue la démocratisation de la culture me semble-t-il?! et c’est tant mieux…car cela est juste.la compréhension de l’art, quel qui soit, est un enrichissement pour l ‘individu, une liberté.tout ceux et celles qui connaissent un artiste et son oeuvre, découvre que explosion et d’ouverture d’esprit cela apporte.réchignez aujourd’hui sur la l’accès d’un large publique à celle-ci serait regrettable.celui qui ne sait pas, qui ne découvre pas reste dans l ‘ignorance.et l’ignorance produit les intégristes.Alors d’une manière ou d’une autres, évitons le deux excès, mais laissons le plus possible, et pourquoi pas l’accès permanent à la culture, à l’art pour l’ensemble de la population.car, il y aura toujours des « acheteurs » pour les oeuvres…..mais de grâce laissons au moins à la population la gratuité de s’enrichir, de s’ouvrir, de s’épanouir en pouvant contempler et comprendre ce que réent les artistes! Le plaisir de l’oeil, de l ‘ouie, de l’odorat ou du toucher doivent être libres de toutes considérations financières.Les mécènes et autres potentiels « acheteurs » des oeuvres pourviennent à la vie des artistes.sans doute pas la majorité d’entres eux certes!mais l ‘etat et les collectivités sont là aussi pour pourvenir à la protection des artistes.une très grande partie de la population ne peut s’acquitter d’un effort financier pour avoir accès à la culture.trouver le juste milieux n’est pas chose aisée!mais ilme semble qu’il ne faut pas confondre l’accès à la culture et le financement de celle-ci.la faire sait créer un intégrisme , un élitisme déplaisant…

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