Le culte de Sarkozy

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8530132.jpgC’est un livre, paru en 2004, que je n’avais pas encore lu. Nicolas Sarkozy y est confessé, si j’ose dire, par un dominicain et par Thibaud Collin, membre de la rédaction de la revue « Liberté politique », une des rares vitrines officielles de l’Opus Dei en France.

Ce que j’y ai lu m’inquiète car c’est le programme le plus clairement anti-laïcité jamais écrit par un responsable politique de premier rang. Je vous en livre quelques morceaux choisis.

On y trouve des descriptions ironiques des laïques quasi-systématiquement qualifiés de « laïcards sectaires » quand ils ne sont pas jugés « intégristes ». Les athées, quant à eux, se voient carrément qualifiés « d’hommes sans aucune espérance » !

Il y enchaîne les paradoxes voire les contradictions. Il explique par exemple vouloir contrôler l’Islam de France en le finançant (ce qui nécessiterait de remettre en cause la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat), mais refuse d’envisager la même politique pour les prêtres et le catholicisme.

Il y reconnaît « la légitimité de certaines des nouvelles religiosités » estimant même que le mot secte « est parfois utilisé abusivement contre des mouvements spirituels nouveaux ». Une complaisance qui éclaire sa médiatique rencontre avec Tom Cruise, porte-parole de la scientologie.

On peut enfin y relire qu’il était favorable à l’inscription de l’héritage religieux dans le préambule de la constitution européenne et qu’il estime que « la religion est un élément civilisateur ». S’il vous fallait une raison supplémentaire pour éviter de voter pour lui…

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15 réponses à Le culte de Sarkozy

  1. René dit :

    Bonne raison mais je n’avais vraiment pas, mais vraiment pas envie de voter pour lui.
    Mais je pense qu’il serait temps que la loi de 1905 soit revue pour que la collectivité se débarrasse de toutes ces églises et cathédrales qui sous couvert de conservation du patrimoine nous coutent beaucoup trop et ne servent qu’à accueillir les quelques cathos qui fréquentent encore ces lieux et qui pour la plupart sont de fervent soutien de Ph. de Villiers.

  2. Antoine dit :

    Etonnant de trouver encore des gens qui pensent comme René !

    Si les Chateaux sont entretenus par l’Etat, pourquoi les Eglises ne le seraient-elles pas? Au delà de l’aspect religieux, ces momuments ont un grand intérêt historique et architectural. Il est vrai que dans certain pays d’Europe de l’Est, des chefs d’Etats ont jugé utile de raser les momuments historiques pour repartir sur de nouvelles bases : »du passé, faisons table rase! »!

    René nous aura également appris que tous les catholiques sont d’extrême droite ! No comment.

    En ce qui concerne la référence aux racines chretiennes de l’Europe dans le traité constitutionnel, je n’est aucun avis tranché. Il me paraît tout de même assez difficile de contester que l’Europe a des racines Chrétiennes, c’est un fait. Certain proposait d’y faire référence de la même façon qu’à la philosophie des Lumières.

  3. Roger dit :

    Bravo René ! Continue comme çà. Je n’y avais pas pensé mais on aurait pourrait suggérer à Ségolène de faire une telle proposition, histoire d’animer un peu la campagne et de rassembler autour d’elle la gauche. La vraie. En éliminant tous ceux qui fréquentent ces églises et ces cathédrales et qui malgré tout ont l’intention de voter pour elle. Si, si, j’en connais, ils ne votent pas tous pour l’agité du bocage.

    Réaction de JJU :

    Moi aussi Roger j’en connais et même pire, je les apprécie !

  4. Ah les petits gars les nerfs lâchent, et pourquoi pas non plus raser les musées ?
    Et brûler les picasso et autres oeuvre de l’esprit, cela ne te rappellerait-il pas une certaine époque René.
    Jean-Jacques si tu te fait pêcheur ne jette pas tes filets n’en n’importe quelle eau ! Tu ne fera pas grandir le PS en salissant une partie de ces adhérents !!

    Réaction de JJU :

    Rassure toi Jacques, je ne suis engagé que par mes écrits pas par les commentaires qu’ils suscitent…  

     

  5. Un autre paradoxe Jean-jacques!

    Permettre aux maires d’autoriser l’ouverture des commerces le dimanche, sous réserve du volontariat et de la juste rémunération des salariés concernés, pour que chacun soit libre de consommer ou de travailler le dimanche.
    Alors que le Dimanche est « sacré » pour les « Cathos »!
    Jacques Canevet
    Militant catholique à l’ACO et au CCFD. Syndicaliste, et militant Socialiste.
    Je crois à la vie éternelle et en un Être bon qui est à l’origine de la Vie et qui ne m’a jamais laisser tomber tout en me laissant libre !

  6. noël dit :

    A coup sûr, Sarkozy n’est pas un fédérateur, c’est l’homme d’un clan, il ne fait que de l’agit-prop, drapé de républicain comme Thiers peut être; et nous pouvons tous être des roger Salengro en point de mire! Réjouissant.

    Je comprends bien René, il n’est pas le seul à penser comme ça, et forcément il représente la tolérance, fruit de la laïcité! Il est préférable d’en sourire.

    Le problème, c’est que la laïcité ne founit pas la clé face aux délocalisations.

    Le PS dans le finistère est un aggrégat d’un grand nombre de chapelles, il y a les historiques et puis des strates diverses et variées. Des études ont été faites sur le sujet; l’apport des chrétiens dits de « gauche » a été déterminant sur les 30 dernières années; l’année dernière, on en a parlé au colloque des 100 ans de socialisme à Brest. En 72, la section de Lorient avait planché une soirée pour savoir si un prêtre ouvrier pouvait rentrer au PS, le vote en section avait été acquis de justesse, ( ah, la SFIO!).

    Nous avons la chance d’être dans le parti de la transformation sociale, et de l’émancipation (si possible); restons-y.

  7. Nous avons la chance d’être dans le parti de la transformation sociale, et de l’émancipation (si possible); restons-y.
    tout a fait d’accord avec toi Noël!

  8. Je suis rassuré Jean-jacques, hier pardonnez moi mes c’est moi qui avait les nerfs à vif « mea-culpa »!

  9. Rodolphe dit :

    Les citations que vous nous offrez permettent au moins de dégager une logique chez Nicolas Sarkozy.
    Le mécanisme – le mot « réflexion » est inapproprié » – est simple : d’un côté le Bien, de l’autre le Mal. En tant que ministre de l’Intérieur, il n’a eu de cesse d’opposer un élément contre un autre.
    Il n’y a, pour le candidat UMP, que « racaille » contre « braves gens », « profiteurs » contre « travailleurs », « fraudeurs » contre « payeurs »…
    Lorsqu’il s’essaie à la politique internationale, le constat est identique. Nous nous retrouvons dans un monde cloisonné, divisé en deux : l’Occident contre l’Orient, les « amis » contre les « ennemis », « les défenseurs de la démocratie » contre les régimes dangereux »…
    Et donc, naturellement, Nicolas Sarkozy intervenant sur les questions de spiritualité ne peut donner que le tableau suivant : les croyants, chrétiens (ou judéo-chrétiens) contre musulmans. Sauf qu’apparaît – fait peut-être plus marquant en France qu’ailleurs – un élément perturbateur : l’athée, le laïque. Le choc Bien-Mal se trouve perturbé par un troisième élément. Or, ce dernier ne peut être classé dns le Mal puisque rejeté et rejetant celui-ci et il n’est encore moins question de l’incorporer dans le Bien, pour les mêmes raisons. Alors ce perturbateur sera brocardé, diabolisé si besoin. Et donc, nous en arrivons aux « laïcards sectaires, « intégristes », « hommes sans aucune espérance ».
    Nous sommes en plein monde huntingtonien. Mais alors pourquoi ?
    Tout simplement parce que le candidat de la rupture souffre d’un manque de culture, de capacité d’analyse et de réflexion. A titre d’exemple, son souhait de voir l’héritage religieux inscrit au Préambule de la Constitution européenne. Puisqu’il s’agit d’Europé, que faire de ces 3 000 ans d’Histoire pré-chrétienne ? Que faire de l’apport grec pour la démocratie, de l’apport romain dans le Droit, entre autre ?
    Europe, toi noble princesse de Tyr, faudra-t-il réécrire ton perfide enlèvement par le Dieu des dieux ? Et ce pour plaire à quelques partisans de « princes romains » !
    Ceux qui, comme Nicolas Sarkozy, revendiquent l’origine de notre civilisation – terme qui mériterait définition – savent-ils que le Code d’Hammourabi existe, connaissent-ils les connexions culturelles, scientifiques entre les mondes arabe et grec ? Ceux-là ont-ils déjà lu Cicéron et savent-ils qu’il vécut avant la naissance de Jésus ?
    Mais le schéma Bien-Mal est aisé. Il évite de se poser des questions. Il apporte même des réponses sans poser de questions. Et puis, et surtout, politiquement, il rapporte plus, et tout de suite, par sa force attractive. En effet, ce discours est instantanément audible.
    Enfin, comment Monsieur Sarkozy ne trouve-t-il pas paradoxale de fustiger les « laïcards », alors qu’en même temps il s’offre les service d’un ancien Grand-maître du Grand Orient de France ?
    Quant aux « hommes sans aucune espérance », notre ancien ministre de l’Intérieur fait fausse route. Car quelle belle espérance que celle qui fait croire en l’Homme, tout simplement. Quelle belle espérance que celle de se poser une seule question, de se donner un unique but : la recherche de la Vérité.

  10. momo dit :

    ce type me fait peur! j ai souhaite allez voir de visu son meeting pour etre objectif. AIE AIE ! 2 maitres chiens a l entree accompagnes de deux molosses, 5 ou 6 vigiles habilles de noirs en surveillance, AMBIANCE!!!!!dans la queue onj distribue des sacs plastiques transparents…..priere d’y deposer tous les objets metalliques avant le passage sous les portiques de securite. entree dans la salle …je m installe silencieusement ….Josselin de Rohan attaque, mais les les micros sont regles pour le Boss et on entend quasiment rien….marche avant, point mort, marche arriere.. allusion a segolene et bayrou…il n ose surement pas deregler la hauteur des micros de sarko. suivi de Pierre Mehaignerie….18H36 arrivee de l orateur. stress….fatique…nervosite les debuts sont laborieux. Puis le discours s enchaine, les mots maintes fois repetes: nation France voyous tricheurs travailler plus assistanat tva carbone violences voitures brulees emeutes ……
    un poeme de son enfance qu il dit se rappeler, ca sonne faux et on repart voyous honnetes gens fraudeurs assistanat.. …..ce type me fait decidement tres tres tres peur!!!!!!!!!!!!

  11. Au contraire. Sarkozy ouvre un débat essentiel. Près de 20 % des Français pratiquent une religion de manière suivie. Il est temps de ne plus avoir peur des religion et de comprendre qu’elle sont essentielles à la société car elles y apportent de la Charité : Soeur Emmanuelle, tous les curés qui oeuvrent dans les banlieues etc.

  12. Rodolphe dit :

    « Il est temps de comprendre qu’elles sont essentielles à la société car elles y apportent de la Charité… »
    Elles apportent également un cloisonnement, dans cette même charité, par exemple. En effet, le fait religieux va conduire à aider en premier lieu le membre de sa communauté – et ce, même si je connais de très honnêtes croyants -, dresser des barrières où il n’est pas nécessaire d’en avoir. Pourquoi, si les religions sont bonnes et « essentielles », sont-elles alors multiples ? Pourquoi cette concurrence pour savoir de tel ou tel mouvement cultuel lequel aura le plus d’adeptes ? Pourquoi ces crimes en leur nom ? A cette dernière question, je ne vois que deux réponses : soit les hommes qui parlent en leurs noms les détournent de leurs buts, et alors elles sont complices de ces agissements. Soit elles sont le masque de ces crimes et elles n’ont dès lors plus d’objet, plus de raison d’être.
    Si je suis loin d’avoir autorité pour trouver les réponses aux questions qui peuvent se poser, si je prend acte du fait que la croyance puisse être une source d’épanouissement pour un grand nombre d’humains, en revanche il me semble que la religion est à l’humanisme ce que la démocratie est à la République, pour reprendre une image de Pierre Bouretz. En effet, cet auteur place la République sur une « marche » supérieure à celle sur lauqelle se situerait la démocratie (in « La République et l’universel », éd. Folio), en ce sens qu’elle en est une forme plus achevée, plus « universelle ».
    Donc, si, me revendiquant humaniste – mais ne l’étant que reconnu comme tel par ceux qui se qualifient de la sorte -, je peux comprendre le caractère « essentiel » des religions, il serait également bon que les croyants prennent acte du bénéfice de la libre-pensée.

  13. noël dit :

    Aux cathos de l’UMP.

    Je suis singulièrement étonné (et en même temps pas trop) qu’on puisse dire que les religions apportent de la charité, comme si c’était la valeur première de la religion en particulier catho et romaine.

    Chers cathos de l’UMP, tel n’est point là, le premier message de l’évangile du nouveau testament; il propose la préemminence de la justice. Certes, la charité n’est point ignorée, mais elle vient derrière, en seconde position.

    Mais dans le fond, cela ma fait sourire, parce que j’y vois bien là toutes les valeurs de la droite: la charité maîtresse de tout.

    Cela me rappelle des débats du cercle Jean XXIII de Nantes. Une chilienne, grande propriétaire terrienne n’avait jamais rien refusé à ses employés; tout le temps prête au nom de l’évangile à tout donner, sa chemise s’il le fallait; mais un salaire à ses employés? Ah, ça jamais. J’ai un peu résumé pour faire court.

    Vous méditerez bien ce que vous voudrez, comme les paraboles. Merci

  14. Pensez-vous que l’Abbé Pierre, s’il n’avait pas eu la foi, se serait levé en cet hiver 1954 ?
    On peut débattre pendant des semaines sur « qu’est-ce que la Charité ? », « est-ce une vertu de l’Eglise ? » mais voyez-vous, la religion Cathloique est une religion d’action et d’engagement.
    Secours Catholique, Petits Frères des Pauvres, Soeur Emmanuelle, Mère Teresa, Abbé Pierre, action auprès des enfants handicapés… pour ne citer que les plus médiatisés. Voilà ce qui changera le Monde : la Charité. Je rappelle qu’en latin Caritas veut dire amour et que dans la Bible le mot Charité veut dire Amour. Comme l’a rappelé Benoît XVI dans sa dernière encyclique : « Deus Caritas est » : Dieu est Charité.

    « Si je n’est pas l’Amour, si je n’est pas la Charité, je ne suis rien » (Saint Paul, 1 Corinthiens 13)

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