Le FN tient ce week-end au Bourget, sa « convention présidentielle » avec en point d’orgue, dimanche, le « discours programme » de son candidat Jean-Marie Le Pen.
Je ne sais pas s’il sera candidat car il lui faudra franchir l’obstacle des 500 parrainages nécessaires. Selon ses dires, il dispose de 250 à 300 promesses comprenant les 150 élus FN, mais j’ai lu que le président du groupe UMP de l’Assemblée, Bernard Accoyer, avait dit ne pas être opposé à ce que des maires UMP ou divers droite lui apportent leur signature.
J’avoue avoir du mal à me faire une idée sur ce sujet. Figurant dans la liste des candidats, Jean-Marie Le Pen peut réaliser un score élevé comme le prouve la dernière enquête réalisée par l’IFOP. Mais absent, il peut faire vaciller la démocratie. Le précédent de 2002 le prouve : les électeurs lepénistes utilisent le bulletin de vote non pas dans l’espoir de porter le FN à l’Elysée, mais pour exprimer une colère, voire une haine.
Comment agiraient-ils s’ils étaient privés de cette arme ? De plus la compétition s’en trouverait modifiée dans la dernière ligne droite. En particulier, pour Nicolas Sarkozy, réceptacle probable d’une partie des électeurs frontistes. Son décalage vers la droite changerait la donne du second tour. Jean-Marie Le Pen pourrait bien, encore une fois, prendre en otage l’élection suprême.
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de Villepin a dit la même chose concernant les signatures.
Le but je pense, c’est de récupérer un max d’électeurs au second tour en donnant des signatures à JM Le Pen au premier, du donnant-donnant en quelque sorte.
Les vases communiquants seraient bien validés.
Pour nous, ce n’est pas la même chose. Si Chevènement se lance, je pense que c’est une traîtrise, quant à l’extrême gauche, qu’ils n’aient pas les 500 signatures ne me gêne pas, ils ne font qu’un bruit de brouillage parasite qui trompe l’électorat de gauche. Pourvu que tous ceux-là n’atteignent pas les 5%.
Je ne vois pas en quoi l’absence de Le Pen pourrait faire vaciller la démocratie.
Je suis totalement indifférent à son absence lors de l’élection présidentielle, voire satisfait que les relais que sont les élus locaux ne lui accordent que peu de parrainnages.
Il faut avoir lu le programme du FN pour se rendre compte que ce parti qui n’est guère démocratique ne vise jamais le développement des libertés. C’est une machine à restreindre et à contraindre, à rétrécir le pays, à opposer les citoyens entre eux, à défaire mais jamais à construire.
Jugeons-en à travers quelques énoncés de son programme :
- retour du Franc
- sortie de l’Union européenne
- supression de l’impôt sur le revenu
- interdiction de l’avortement
- abrogation du pacs
- inscription de la préférence nationale dans la constitution
- « démantèlement des guetthos ethniques de banlieue »
et bien d’autres propositions irréalistes, invraisemblables, dangereuses ou seulement stupides.
Que le FN soit absent du débat permettra au moins que la globalité de ses idées ne soit pas discutées et popularisées.
Reste que la droite sarkozienne tente et tentera la récupération des 5 millions d’électeurs frontistes du 2ème tour de 2002.
On pourra voir ainsi son vrai visage…