Plagiat ?

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logodossierpresse.gifLe ton plus que le fond ? Etonnante polémique entre Bernard Poignant et Ségolène Royal décrite sur le site internet du Nouvel Obs à la veille de sa venue à la Fête de la Rose de la circonscription de Quimperlé demain.

L’objet du litige : dans son livre publié en 1996 « La vérité d’une femme », la députée livre douze principes pour illustrer les règles qui la guident dans la vie politique. Or, les neuf premiers sont identiques aux « dix commandements » politiques écrits par Bernard Poignant, lors de sa campagne municipale de 1989 qu’il publia alors dans Le Télégramme.

Cette récente découverte vient de le conduire à adresser une lettre ouverte à la députée des Deux Sèvres dans laquelle il écrit «l’idée que je me fais de la fonction présidentielle m’interdit de penser que la morale de l’action se réduit à un papier-collé. Que cela date de 1996 ne change rien à l’affaire ».

Interrogé par les journalistes de l’hebdomadaire, Bernard Poignant y précise son intention «Il faut toujours rétablir la vérité sur les personnes quand celles-ci aspirent à la charge suprême».

J’avais déjà été étonné par le nombre de citations (23 auteurs) compilées dans « Le désordre démocratique: premier diagnostic», texte publié sur son site internet et qui préfigure l’ouvrage que Ségolène Royal prépare pour l’automne. Christophe Barbier, aujourd’hui directeur de la publication de l’Express aurait-il raison, lui qui s’interrogeait le 25 mai dernier « Quelle que soit l’appellation, sa doctrine se résume-t-elle au blog et au Stabilo Boss, comme le communisme était «les soviets plus l’électricité»?

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5 réponses à Plagiat ?

  1. Sylvain dit :

    C’est énorme… on peut trouver le texte de Bernard quelques part ?

  2. Sylvain dit :

    Mise à jour : le nouvel obs a tout repris. J’espère que Bernard ne m’en voudra pas de republier son texte de l’époque.

  3. scorff dit :

    Incroyable!

    Il y a quelque temps, la fondation Jean Jaurès a été obligée de publier un démenti comme quoi la République des Idées n’avait pas vocation à soutenir Ségolène Royal, tant d’emprunts figurent dans son « livre », notamment sur la rénovation du parti.
    http:// www .republique-des-lettres.fr/1242-republique-des-idees.php

    Mais là, c’est vraiment fort!!!

  4. scorff dit :

    La République des Idées

    Le think tank La République des Idées ne roule pas pour Ségolène Royal.
    L’historien Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France et directeur de La République des Idées, se démarque de Ségolène Royal. Dans un texte de « mise au point », il a tenu à préciser que ce cercle de réflexion qu’il co-anime depuis 2002 avec Olivier Mongin et Thierry Pech n’a « aucune relation de travail » avec la candidate à l’investiture du Parti Socialiste pour l’élection présidentielle de 2007, ajoutant que le travail des chercheurs de La République des Idées n’est pas destiné « à promouvoir un programme, un mouvement ou une personnalité ».
    Dans le pré-programme de campagne qu’elle élabore actuellement sur son site interactif Désirs d’avenir, Ségolène Royal s’inspire largement des publications de ce groupe de jeunes intellectuels de gauche. Plusieurs observateurs de la vie politique ont souligné dans la presse les nombreuses références et points communs entre les travaux de Désirs d’avenir et ceux de La République des Idées. Les « documents de travail » constituant les deux premiers chapitres du livre en cours de rédaction de la députée socialiste, consacrés l’un au Désordre démocratique et l’autre aux Désordres de l’emploi et du travail, semblent en effet paraphraser et compiler plus ou moins ouvertement les divers textes sociopolitiques publiés dans le cadre de la revue et de la collection d’ouvrages publiés par La République des Idées. On y retrouve notamment des références évidentes aux travaux de Louis Chauvel, Thierry Pech ou encore Philippe Eskenazy.
    Créée en 2002 par Pierre Rosanvallon, le penseur de la « deuxième gauche », à la suite de la dissolution en 1999 d’un autre think tank, la Fondation Saint-Simon, La République des Idées se définit comme un « atelier intellectuel » dont la vocation est d’oeuvrer à une « nouvelle critique sociale » et au « renouvellement intellectuel de la gauche française et européenne ». Il se veut à la fois un « lieu de production et d’échange d’idées neuves en Europe et dans le monde » et un « lien entre les personnalités, les organisations, les publications qui défendent la force des idées comme moteur de l’activité humaine ».
    La République des Idées organise régulièrement des colloques tels par exemple celui sur La nouvelle critique sociale qui a rassemblé en mai dernier à Grenoble une centaine de chercheurs et d’acteurs sociaux et plus de huit mille participants sur le thème du malaise de la société et de la démocratie française. Elle publie aussi une revue mensuelle de débat intitulée La Vie des Idées, sous la rédaction en chef de Wojtek Kalinowski, ainsi qu’une collection de livres, La République des Idées, aux éditions du Seuil. Cette collection d’essais compte entre autres des titres comme La Nouvelle Critique sociale sous la direction de Pierre Rosanvallon, L’École des chances de François Dubet, La fin de la télévision de Jean-Louis Missika, Les désordres du travail de Philippe Askénazy, Le Ghetto français de Eric Maurin, Classes moyennes à la dérive de Louis Chauvel, L’Islam de marché de Patrick Haenni, L’Insécurité sociale de Robert Castel, La Fatigue des élites de François Dupuy, L’inflation scolaire de Marie Duru-Bellat ou encore La République et sa diversité de Patrick Weil.

    Copyright © La République des Lettres
    dimanche 11 juin 2006

  5. Pierre Kanuty dit :

    Sur mon blog un certain Michel indique que le texte dont Poignant réclame la paternité est lui-même très « inspiré » d’une notre des Clubs Témoins » dont S. Royal était membre… Mais vrai ou pas, (on ne va quand même pas se taper maintenant les œuvres complètes des deloristes !), il est juste que le stabilotisme est fulgurant. C’est que notre parti, en période de basses eaux idéologiques, comme la société produit peu sur le plan intellectuel et nourrit peu de controverses. Alors ça pompe grave.

    Sur le rapport entre royalisme et intellectuels, pas étonnant que cette partie de la culture française ne soit pas séduite puisqu’aujourd’hui ce qui compte c’est de gagner. Voilà la différence avec DSK pour qui le sens de la victoire et son utilité sont aussi fondamentaux que la victoire elle-même.

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