Archive pour mai 2008

La fête à Dati

Dimanche 18 mai 2008 | Publié dans Clic !

dati7.jpgJ’ai passé ma journée à écrire mes arguments pour le débat qui commence mardi sur les institutions. Au hasard de mes recherches, je suis tombé sur les sites des professions juridiques. Quel tollé contre Rachida Dati !

Je vous invite par exemple, à regarder le propos du président de la Fédération Nationale des Unions de Jeunes Avocats, Olivier Bureth lors du congrès qui vient de se tenir à Lyon. Il y juge la méthode de la ministre « inadmissible, irresponsable et indigne d’une démocratie » et estime que “Madame Dati n’a clairement pas pris la mesure de sa fonction et il est urgent qu’elle modifie son mode de gouvernance“.

Lisez le communiqué de l’Union Syndicale des Magistrats sur le prochain Conseil supérieur de la magistrature où est dénoncé « une grave menace pour l’avenir, sur la neutralité et l’impartialité des nominations des magistrats » et sur l’accroissement « considérable du risque de politisation desdites nominations »

Retrouver celui du Syndicat de la Magistrature sur le nombre de postes ouverts à l’école de la magistrature, témoin de la rigueur à l’œuvre aussi dans ce service public.

Journée mondiale contre l’homophobie

Samedi 17 mai 2008 | Publié dans Blablabla...

acc_homophobie2008.jpgAujourd’hui c’est la journée mondiale contre l’homophobie  à laquelle je m’associe évidemment.

Peu de groupes minoritaires ont été aussi malmenés que ceux des gays et des lesbiennes. L’homophobie est un phénomène insidieux qui a su se frayer des chemins subtils, discrets et habituellement invisibles. Il n’y a personne à l’abri de manifestions hostiles envers l’homosexualité.

Certes, des progrès phénoménaux ont été accomplis et on pourrait croire qu’il n’y a plus de problèmes et que tout est réglé. Les médias se montrent réceptifs, des personnalités publiques assument leur préférence sexuelle, des téléfilms présentent des gays et des lesbiennes dans des scènes de la vie courante.

Et pourtant la réalité est tout autre, beaucoup de personnes sont incapables de vivre leur homosexualité, la vivent difficilement ou adoptent des modes de vie pour se protéger. C’est pourquoi ce combat reste d’actualité et qu’il était important que la nouvelle déclaration de principe du PS dans son article 14 affirme que « Le Parti socialiste combat les atteintes à l’intégrité et à la dignité humaines en raison du sexe ou de l’orientation sexuelle ».

Butor

Vendredi 16 mai 2008 | Publié dans Clash !

jean-luc_melenchon-3.jpgVoilà un élu qui n’honore pas sa fonction. Il y a quelques jours, nous avions découvert l’étendue de ses connaissances concernant les relations sino-tibétaines. Il vient de démontrer, lors d’un débat au Sénat, qu’il était tout aussi compétent en matière de langue bretonne.

Dans cette subtilité qui n’appartient qu’à lui, et qu’heureusement personne ne songe à lui disputer, il vient d’émettre un jugement à l’emporte-pièce dont il est certes coutumier, mais qui ne le rend pas pour autant recevable.

« La langue bretonne, a-t-il assené est celle qui résulte du dictionnaire dit unifié de 1942, qui se substitue aux cinq langues bretonnes existantes. » Il s’ensuit fort logiquement à ses yeux que le breton dont il est aujourd’hui fait usage dans la région est la langue de la « collaboration », et que les écoles qui l’enseignent, à l’instar de Diwan, sont des « sectes »…

Que répondre à ce tissu d’insanités sinon que ce petit monsieur, à dessein ou non, confond langues et dialectes, que le breton unifié n’a pas plus de raison d’être marqué au fer rouge de la collaboration que la fête des mères, instituée par le maréchal Pétain en mai 1941, et que si les écoles Diwan devaient être qualifiées de sectes, ce seraient bien les premières qui n’honoreraient ni idole, ni gourou.

Ces propos diffamatoires n’engagent évidemment que lui, et démontrent à nouveau, l’irrationalité d’une idéologie nationaliste qui, d’où qu’elle vienne, mérite d’être condamnée sans détours. Je regrette qu’il ne se soit pas trouvé une voix socialiste, par exemple, bretonne pour lui répondre.

Institution : un échec et un succès

Jeudi 15 mai 2008 | Publié dans Blablabla...

an7.jpgJe vais consacrer une grande partie de mon temps d’ici mardi à peaufiner nos arguments en faveur de nos amendements.

Le débat dans l’hémicycle est prévu pour mardi et doit durer jusqu’à vendredi… Enfin théoriquement parce qu’avec l’état du groupe UMP, tout est maintenant possible !

Hier, j’ai essuyé un échec et connu un petit succès. L’échec concerne les langues régionales. Comme prévu, j’ai défendu devant la commission des lois l’amendement (dénommé « CL 161 » dans le jargon de la commission) indiquant que l’art. 2 de la constitution est complété par ces mots « dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine ».

La bataille fut âpre. Nous étions 4 à monter lourdement au créneau, outre votre serviteur, François Bayrou, Claude Goasguen (UMP – Paris) et Michel Hunault (Nouveau centre – Loire Atlantique). Je note que François Goulard, pourtant membre de la commission et ardent défenseur des langues devant la presse n’avait pas jugé bon de venir… Le rapporteur était totalement hostile. Le vote est intervenu donnant selon les comptes du Président 20 contre et 19 pour. Nous avons violemment contesté la sincérité du vote car selon nos chiffres nous étions 23 pour et 20 contre. En dépit de nos protestations, le président a refusé de faire procéder à un nouveau vote de confirmation… Nous avons exigé une suspension de séance mais à la reprise, nous avons été contraints de constater l’inflexibilité de Jacques Alain Bénisti (UMP Val de Marne) qui hier présidait la commission.

Le succès concerne le cumul des fonctions. Si sur le cumul des mandats, j’ai plaidé dans le désert (à droite mais aussi à gauche…) par contre sur le cumul de la fonction de ministre et d’élu local, cela a fonctionné.

Avec René Dosière (PS - Aisne), nous avons défendu le fait que ministre était un travail à plein temps et qu’il était donc impossible d’être en même temps responsable d’un exécutif d’une ville de plus de 20 000 habitants, d’un conseil général ou d’un conseil régional. A notre surprise, quelques députés de droite nous ont rejoints et l’amendement est devenu celui de la commission avec donc quelque chance d’être adopté en séance…