Archive pour juin 2007

L’effet d’optique de l’UMP

Mardi 12 juin 2007 | Publié dans Clash !

017.JPGInvité en direct au journal de France 3 Ouest hier soir, j’ai souhaité insister sur l’effet d’optique que cachent les résultats des candidats de l’UMP, à Quimper comme ailleurs.

En effet, le premier réflexe est de comparer les chiffres de dimanche avec ceux du premier tour de l’élection présidentielle, voire avec ceux du second. En réalité, le contexte est différent.

D’une part, ils ont bénéficié d’une prime institutionnelle. Il est logique que les Français qui ont choisi Nicolas Sarkozy lui donnent une majorité. Je le regrette mais j’ai déjà écrit ici combien cette logique était prévisible.

Ensuite, la stratégie de l’actuel chef de l’Etat était basée sur l’aspiration des voix du FN. Cela a marché au-delà de ses espoirs. Les mêmes causes reproduisant les mêmes effets, les candidats de l’UMP ont vu leurs scores gonflés de ce fait.

Enfin, une partie des électeurs de François Bayrou ne suit pas la stratégie du MoDem. Et ils sont revenus dans le giron de la droite… Tout cela était attendu, et n’apporte pas la réponse pour l’issue du scrutin de dimanche !

Créer les conditions du succès

Lundi 11 juin 2007 | Publié dans Blablabla...

ourouk_0145.jpgJouable. Rien n’est fait. Tout est ouvert. Toutes les formules sont justes. Cela rend d’autant plus passionnante la folle semaine qui s’annonce !

Evidemment, vous pouvez d’abord trouver ici les résultats. Ils sont sans véritable surprise. Ce premier tour n’était pas le 3ème de la présidentielle. Il portait sa propre logique, celle de nos institutions. Il est donc normal qu’une partie des électeurs ait voulu donner une majorité à Sarkozy.

Pour autant, la gauche est en bonne position. Le total est quasiment identique à celui de 2002 et j’obtiens le même résultat que Ségolène Royal le 22 avril…. sans vote utile ! Les électeurs verts, communistes et de l’extrême gauche ont retrouvé leur vote habituel et au total, c’est toute la gauche qui en conjuguant ses forces pourra battre la droite.

Il m’appartient pour cela de réunir trois conditions : rassembler cette gauche, voter massivement et construire le pluralisme. C’est le défi des prochaines heures.

Course contre le temps

Lundi 11 juin 2007 | Publié dans Blablabla...

PICT0040.JPGLundi début d’après midi. Petite pause, sans doute la première depuis hier matin 8 h, heure à laquelle j’ai entamé la tournée des bureaux de vote de la circonscription….

Evidemment, à partir de 19 h, quand les premiers résultats me sont parvenus, le temps a filé. Il a fallu analyser les chiffres, repérer les dynamiques potentielles, isoler les bureaux où se construira la victoire de dimanche. Puis un passage en mairie où j’y ai retrouvé Daniel Le Bigot et André Paubert et répondu aux nombreuses sollicitations des journalistes. Enfin, à 22 h réunion du collectif de campagne.

Ce matin, ce fut d’abord une interview sur France Bleu Breiz Izel. Un passage ensuite pour déposer ma candidature pour apprendre que la préfecture avait repoussé à demain cette formalité indispensable ( !), un bureau fédéral du PS avec les autres candidats et enfin tout à l’heure l’écriture de la profession de foi !

Entre exaltation et détermination, sérénité et rigueur, la campagne du second tour se construit maintenant avec un seul objectif : faire élire un député de gauche pour faire barrage à la droite absolue.

Secret du vote

Dimanche 10 juin 2007 | Publié dans Smack !

C008900_105_8.jpgComment aujourd’hui ne pas rappeler que ce fut une longue et grande conquête ? En 1848, alors que la IIème République vient d’adopter le suffrage universel direct (mais réservé aux hommes !), on vote encore dans un contexte qui ne favorise pas le secret.

D’abord parce que les électeurs attendent l’appel de leur nom dans des files d’attente où s’exerce une forte pression. Ensuite parce que l’électeur ne glisse pas son bulletin dans l’urne mais le remet, simplement plié en deux, entre les mains du président de bureau. Ce dernier le palpe afin de vérifier qu’il n’y a qu’un seul papier mais rien ne l’empêche de lire son contenu. Imaginez la situation de l’ouvrier dont le bureau de vote est présidé par son patron…

A la fin du XIXème siècle, la Grande Bretagne, la Belgique ou la Norvège ont adopté l’isoloir mais la France résiste. Les notables craignent de perdre leur emprise sur l’électorat. L’Eglise catholique mettra très longtemps à se rallier à l’idée du vote secret. Tout au long du siècle, s’il est vrai qu’elle mobilise fortement les électeurs, elle le fait sur une base collective et non individuelle, soucieuse de contrôler le vote des fidèles.

En 1913, une majorité finira par se dessiner à l’Assemblée en faveur de l’enveloppe et de l’isoloir. L’Assemblée est alors le reflet d’une société en pleine évolution. L’urbanisation qui va de pair avec une moindre prégnance des groupes d’appartenance, l’éducation civique (obligatoire depuis 1882), le recul de l’influence de l’Eglise : tout concours à individualiser le comportement électoral. La loi s’appliquera pour la première fois en 1914 et la gauche l’emportera massivement…