Archive pour mars 2007

Un sens à l’histoire ?

Samedi 24 mars 2007 | Publié dans Blablabla...

louve.gifCela a commencé par «Spartacus» un groupe de «30 hauts fonctionnaires socialistes» appelant au vote en faveur de François Bayrou. Puis vint «Hannibal», un groupe de «jeunes hauts fonctionnaires socialistes» réfutant l’engagement des premiers parce que «c’est aussi avec des éléphants qu’on peut gagner une campagne». Et c’est maintenant le tour des « Gracques » un autre collectif de hauts fonctionnaires «sympathisants ou militants socialistes» qui ayant travaillé dans les cabinets Rocard, Bérégovoy ou Jospin, appelle à une alliance avec le même Bayrou afin de former « une coalition de progrès ».

Sans intervenir sur le fond, cet usage régulier des références latines au PS m’intéresse. D’abord parce que la connaissance de l’histoire écarte le risque qu’un peuple se refugie dans le mythe et l’ignorance. Le priver de son passé, c’est rendre son présent inintelligible. En cela, l’histoire est une école de la démocratie.

Ensuite et en dépit de ce que je viens d’écrire, cela soulève une éternelle question : l’histoire a-t-elle un sens ? L’évoquer, c’est envisager que le cours des événements constitutif du devenir de l’humanité puisse tendre vers un état final auquel il conduirait. Hegel et Marx le pensaient. Pourtant, à en juger par le manque de confirmation de l’idée qu’ils s’en faisaient, cela est loin d’être évident.

Enfin, pourquoi toujours Rome ? Oublie-t-on que la République s’y est établie sur une alliance des classes, inégalitaire, du Sénat et des Tribuns préservant leur division naturelle ? Oublie-t-on la corruption des mœurs qui y régnait et les troubles sanglants qui, plus que les guerres extérieures, la détruisirent peu à peu, laissant la place au Triumvirat de Pompée, de Crassus et de César ?

VIème République ?

Vendredi 23 mars 2007 | Publié dans Clash !

marianne.jpgSégolène vient donc de brandir l’étendard de la 6ème République. Elle manifeste ainsi sa liberté à l’égard des partis qui la soutiennent et notamment du PS car celui-ci, lors de son dernier congrès du Mans, n’a pas choisi de retenir cette perspective.

J’ai personnellement toujours regardé ce débat avec scepticisme comme je l’ai écrit, avec un ami, en octobre 2005, dans une note électronique de la fondation Jean-Jaurès.

Pour autant, je ne suis pas, par principe, hostile à une VIème République. Notre histoire nous apprend que nos constitutions ont d’abord vocation à répondre aux circonstances. C’est bien ce qu’entendait le constituant Barère qui, s’adressant aux députés en 1791, s’écriait « Vous êtes appelés à recommencer l’histoire ». Et celle de 1958 doit tout à l’insurrection du 13 mai 1958 à Alger ainsi qu’à la figure du général de Gaulle. Alors si Ségolène Royal estime qu’à la crise démocratique doit répondre un nouvel esprit constitutionnel, pourquoi pas ?

Mais les mesures qu’elle propose changent-elles radicalement le cadre de 1958 au point de fonder une « VIème République » ? Sincèrement, je ne le crois pas. De fait, sur les mesures suggérées, trois seulement touchent vraiment la constitution : la suppression du veto sénatorial, le droit de vote des étrangers et l’encadrement du 49-3. Les autres relèvent de la loi : non cumul des mandats, proportionnelle, présidence de la commission des finances à l’opposition…

Au total, elles me semblent dessiner certainement une République nouvelle, mais le cœur nucléaire reste identique : l’irresponsabilité politique du Président et son élection par le peuple. Les citoyens y sont d’ailleurs très attachés !

Très haut débit à Quimper

Jeudi 22 mars 2007 | Publié dans Smack !

fibreoptique.jpgManifestation symbolique hier midi à la pépinière d’entreprise. Avec Alain Gérard, président de l’Agglomération et Pierre Maille, nous avons procédé à la première soudure du réseau numérique à très haut débit de Quimper.

J’ai pu y rappeler l’engagement très fort du Conseil Régional (130 millions d’euros sur 5 ans) autour du programme voté en décembre dernier, intitulé « Bretagne 2.0 » et articulé autour d’une ambition : le très haut débit pour tous à l’horizon 2012.

Cette perspective est cependant à la fois un pari et un challenge. Un pari parce que les décisions se situent dans un contexte éminemment évolutif. D’abord parce que l’apparition permanente de nouvelles formes d’accès ou l’accroissement des performances remettent en cause régulièrement les choix à opérer. Ensuite car, Bruxelles et Paris ont élargi favorablement les possibilités d’intervention des collectivités sans pour autant apporter des repères définitifs. Enfin, la disparition du monopole de l’opérateur historique dont les conséquences ne sont pas stabilisées génère une évolution constante des choix des autres opérateurs difficiles à anticiper.

Un challenge aussi parce que cette stratégie régionale, pour produire toute sa mesure implique la cohésion effective des autres collectivités. En effet, le réseau Bretagne 2.0 ne reliera pas toutes les communes avec de la fibre optique. L’architecture que nous souhaitons construire ressemblera à celle d’une colonne vertébrale entre les principales villes de Bretagne dont Quimper. A ce titre, il était agréable de constater que notre ambition régionale ait rencontré la volonté de l’agglomération quimpéroise, l’appui du conseil général du Finistère et l’intérêt de la société délégataire Axione

Défendre France 3

Mercredi 21 mars 2007 | Publié dans Blablabla...

france 3.jpgIl y a un an, j’avais signé la pétition pour la défense d’un audiovisuel public régional lancée à l’initiative de journalistes de France 3 Ouest.

Cette initiative n’a pas été vaine puisqu’elle avait permis de mettre sur la table la question de la nécessité d’une télévision publique en région. Le sujet reste d’actualité car je lis les projets du président de France Télévision qui semblent vouloir maintenant s’attaquer, et de manière radicale, aux moyens de production régionaux.

Avec une telle politique, c’est inéluctable, la production documentaire va se réduire comme peau de chagrin, les émissions tournées en région également. C’est donc tout un tissu culturel régional qui est aujourd’hui menacé ! Toute une vision de la démocratie locale qui est remise en cause, avec un citoyen mis de plus en plus à distance de ses représentants culturels, politiques ou économiques.

Alors que la décentralisation est partout présentée comme une valeur moderne, la direction de France Télévisions a donc décider de tout re-centraliser vers Paris, laissant ainsi le champ libre aux investisseurs privés, qui eux ne souhaitent qu’une chose : reprendre à leur compte ce secteur de médias régionaux qui est économiquement prometteur. Navrant.