Archive pour mars 2007

Bien vieillir en maison de retraite

Samedi 17 mars 2007 | Publié dans Blablabla...

pa.gifAprès avoir participé à l’inauguration de la 30ème édition du Festival de l’Elevage et consacré mon début d’après midi à la porte ouverte au Pôle universitaire Pierre Jakes Hélias, j’ai présenté les propositions de Ségolène Royal lors d’un colloque à la salle du Chapeau Rouge consacré au « bien vieillir en maison de retraite ».

J’étais opposé notamment à Georges-Philippe Fontaine, médecin et délégué de l’Association Nationale des Amis de Nicolas Sarkozy pour la Bretagne (l’UMP n’existe plus ?) et à Michel Canevet maire UDF de Plonéour Lanvern qui parlait au nom de François Bayrou.

Les 150/200 participants n’ont pas eu de mal, me semble-t-il, à repérer les différences entre nous sur ce défi lancé à notre société : entre le début et la fin du prochain quinquennat, le nombre de personnes âgées de plus de 85 ans augmentera de 500 000, soit une progression de plus de 50 % !

Pour Ségolène Royal l’enjeu est simple : la question n’est pas de savoir si oui ou non le coût de la prise en charge de l’allongement de la vie sera assuré. Il le sera mais comment. Le sera-t-il dans le cadre de la solidarité nationale ou bien chaque famille devra-t-elle, comme beaucoup le font déjà, grever son budget pour soutenir ses vieux parents. Ce risque social doit-il être mutualisé ou laissera-t-on, par passivité, les familles l’affronter seules ?

Nous pensons que l’accueil des personnes âgées dépendantes est une mission de service public, impliquant des établissements publics et un financement par la solidarité nationale. Mes contradicteurs, d’accord entre eux, ne partageaient pas cette conviction.

Encadrement militaire

Vendredi 16 mars 2007 | Publié dans Blablabla... | Crédits photo : Robert Pratta - Reuters

robert Pratta Reuters.jpgSoirée Ségolène Royal hier soir. Tout d’abord une troisième réunion de présentation du pacte présidentiel à la MPT de Kerfeunteun (après la mairie d’Ergué Armel lundi et Pluguffan vendredi). Et puis bien sûr ensuite l’émission de France 2.

Une trentaine de personnes dont la plupart avait eu connaissance de l’information par les tracts distribués depuis deux semaines et par la lecture des communiqués parus dans Le Télégramme. Je regrette qu’Ouest-France n’accepte pas de publier nos invitations.

Nous avons longuement parlé de la lutte contre l’insécurité, la proposition de faire appel à l’encadrement militaire ne recueillant pas l’unanimité des présents.

J’ai rappelé les termes exacts prononcés par Ségolène lors de son discours de Villepinte « développer toutes les formes d’encadrement y compris militaire dans des chantiers humanitaires » et insisté sur l’enjeu essentiel : répondre à la première incartade par une sanction ferme, rapide et proportionnée.

Aujourd’hui, le premier délit n’est pas sanctionné par une justice débordée qui manque de moyens ; ou alors, à l’inverse, on frappe trop lourdement des mineurs qui, en dehors des cas d’atteintes graves aux personnes, n’ont pas leur place en prison et en ressortent à 70% récidivistes. Cette idée d’encadrement n’est donc qu’une possibilité, pas la première et pas la plus importante. L’arbre de la polémique ne doit pas cacher la forêt des propositions.

Que notre candidate rappelle que la sécurité est un droit pour les citoyens et un devoir pour l’Etat me semble parfaitement républicain.

Barre à droite

Jeudi 15 mars 2007 | Publié dans Clash ! | Crédits photo : Jean Ayissi - AFP

jean Ayissi AFP.jpgIl a commencé sa campagne en citant Blum et Jaurès. Il préfère maintenant l’œuvre anti-révolutionnaire et anti-conformiste de Rivarol, écrivain chéri de l’extrême droite. Il parlait des travailleurs, visitait les usines et leur promettait de gagner plus. Il concentre dorénavant son attention sur « la France éternelle ».

Tout cela est logique. Nicolas Sarkozy connaît depuis quelques semaines un effritement de sa position dans les toutes puissantes enquêtes d’opinion (– 4 dans le dernier SOFRES, - 2 dans le BVA, - 1 dans l’IFOP etc…). Il se sent donc menacé tout comme Ségolène Royal par François Bayrou, il lui faut donc assurer sa base et tenter d’attirer les voix extrêmes en relançant son flirt avec les thèmes du FN.

Le changement fut rapide. Dans la version première de son discours de Caen, il prévoyait d’annoncer la création d’un « ministère de l’immigration et du co-développement », ce qui est tout à fait autre chose que « l’identité nationale ». Et hier dans son intervention devant les policiers, il a repris ses slogans sur la sécurité oubliant naturellement que sous ministère les violences contre les personnes, les émeutes, le commerce de drogues et l’économie criminelle sont montées à leur plus haut niveau.

Ces déclarations rappellent la vraie nature de Nicolas Sarkozy. Elles sonnent comme un avertissement : le nationalisme exclusif et cocardier frappe à la porte de l’Elysée.

Médias et politique

Mercredi 14 mars 2007 | Publié dans Clash !

écrans de tel.bmpLors de l’élection présidentielle de 1988, il y avait six chaînes de télévision. Elles sont potentiellement plus de cent cette année.

Il y a vingt ans la politique suscitait la passion et excitait la curiosité. Les rendez-vous médiatiques étaient attendus : Cartes sur table avec Jean-Pierre Elkabbach et Alain Duhamel, Sept sur sept avec Anne Sinclair ou L’Heure de vérité avec François Henri de Virieu. Les responsables politiques avaient alors du temps pour s’adresser aux Français. Aujourd’hui, pour la plupart des candidats, il faut choisir entre la durée et l’audience. Cinq minutes devant 10 millions de téléspectateurs. Ou soixante minutes devant 1 million…

C’est le résultat d’une double mutation : un déclin du politique et une montée de l’économique. D’une part, la politique n’est plus ce qu’elle était : entre la montée de l’abstention, la perte de statut du clivage entre la gauche et la droite et l’accélération des alternances, il y a une véritable mise à distance avec les Français. D’autre part, le système médiatique gère une contrainte commerciale sans précédent : la multiplication des canaux et la fragmentation des audiences conduisent à une redistribution des dépenses publicitaires.

Cela n’entraîne pas la disparition du politique puisque son volume augmente, mais dans les médias de masse, les sujets politiques sont plus courts, moins nombreux et plus tardifs. Une partie de la population voit donc plus de politique qu’avant tandis qu’une autre en voit moins.

Un tel constat renforce la responsabilité des militants politiques qui demeurent les seuls vrais moyens de toucher les électeurs !