Archive pour septembre 2006

Fête de l’Huma

Dimanche 17 septembre 2006 | Publié dans Clash !

affiche_bleue1.jpgLa fête de l’Huma devait être le rendez-vous de tous ceux qui refusent la « starisation préoccupante » de la vie politique. C’est en tout cas ce que le journal affirmait dans son édition d’hier. Je ne suis pas sûr que l’objectif soit totalement atteint.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le bal des prétendants à l’investiture des forces de « gauche antilibérales » bat son plein.

Outre l’altermondialiste José Bové, l’adjointe au maire de Paris Clémentine Autain, les députés PCF Patrick Braouzec et Marie George Buffet, Olivier Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire et Yves Salesse, président de la fondation Copernic, sont sur les rangs. Or ce candidat devrait être théoriquement désigné en novembre par consensus, une fois le programme finalisé à la mi-octobre.

Au soir du 29 mai 2005, ils triomphaient et exultaient. Ils annonçaient qu’un grand mouvement allait entraîner toute l’Europe derrière eux, et qu’en France, ce mouvement allait prendre une ampleur de raz-de-marée. Evidemment, rien de tout cela ne s’est produit.

Attac qui avait encadré le « non » vient de se ridiculiser par des manœuvres de fraude électorale d’appareil, comme autrefois chez les staliniens. Arlette Laguiller s’est éloignée de ses camarades et fera cavalier seul. Jean-Pierre Chevènement regarde plutôt du côté des socialistes. Le PC aimerait investir sa responsable alors que la LCR essaie de le détacher du PS. José Bové, qui ne cessait de proclamer qu’il ne ferait jamais de politique s’offusque aujourd’hui, de ce que tout le monde ne s’efface pas derrière lui. Tout cela s’appelle un fiasco.

Le Monde selon Védrine

Samedi 16 septembre 2006 | Publié dans Smack !

védrine.jpgCet après-midi, Hubert Védrine a littéralement captivé l’amphi de Mescoat où se tenait la 5ème réunion de rentrée fédérale du PS. L’essentiel de son propos portait sur la société « globale » dans laquelle nous vivons depuis l’effondrement du mur de Berlin.

Ce nouvel ordre mondial issu de ces turbulences se caractérise par la suprématie dans tous les domaines des Etats-Unis, la seule « hyperpuissance » autour de laquelle s’ordonnent désormais les 192 autres pays. Mais pour cohérent et lisible qu’il soit, il n’en est pas moins caractérisé par une très grande instabilité, due essentiellement à la menace du nivellement des identités par une dérégulation sauvage, à la prolifération des armes nucléaires et surtout aux écarts économiques croissants entre les pays riches et les pays pauvres.

Dans ce contexte, en développant une analyse sans concession et à rebours des formules toutes faites qu’utilise parfois le PS, il a montré comment la France pouvait espérer jouer les cartes qui sont les siennes (identité homogène, rayonnement culturel, puissance économique, savoir-faire technologique, appartenance à l’Union européenne) pour perpétuer son influence sur le plan international et, surtout, pour imprimer sa marque sur la mondialisation en cours.

Un moment stimulant, qui a permis à Hubert Védrine d’expliquer les fondements d’une action d’un futur gouvernement de gauche : une diplomatie avant tout réaliste, efficace et sans dogmatisme aucun.

Un ordre mondial ?

Samedi 16 septembre 2006 | Publié dans Clic !

Parti_Socialiste.jpgAujourd’hui, la fédération du PS tient sa 5ème réunion fédérale de rentrée au centre des Congrès de Mescoat à Landerneau. Le thème est ambitieux « Quel ordre mondial à l’aube du XXIème siècle » et nos invités prestigieux autour d’Hubert Védrine.

Deux raisons justifient ce thème. Tout d’abord nous ne voulions pas que cette journée soit consacrée au choix de notre futur candidat(e) comme le fait ce matin la fédération du Pas de Calais. Non que le sujet ne nous passionne pas, mais nous aurons largement le temps d’en débattre.

Ensuite, une campagne présidentielle pourrait se dérouler sur fond de crise internationale. Généralement nos confrontations électorales restent très hexagonales et ces enjeux passent au second plan. A tord, car rapidement, le monde et ses problèmes s’imposent à ceux qui gouvernent et contraignent l’action des exécutifs.

Il nous a donc semblé utile de consacrer un temps pour tenter de comprendre, essayer de donner du sens aux faits que nous observons. Car nous vivons une époque paradoxale : la planète s’est libérée des carcans de la guerre froide, l’information circule librement et plus facilement au point que nous sommes bouffis d’images mais dans le même temps sous l’effet de la peur et de l’émotion que ces images suscitent, nous perdons notre capacité à raisonner et à faire des liens.

Banzaï (longue vie à l’empereur !)

Vendredi 15 septembre 2006 | Publié dans Blablabla... | Crédits photo : AFP

princesse Kiko, Toshifumi Kitamura AFP.jpgIl s’appelle donc Hisahito, ce qui veut dire « vertueux, calme et éternel ». Sa maman est la princesse Kiko, belle fille de l’empereur Akihito. J’imagine que cela ne bouleverse pas votre vie mais vous n’êtes pas japonais.

Ce gamin, né le 6 septembre dernier, vient d’être baptisé au cours d’un rite ancestral comme il sied au nouveau prince, premier héritier mâle du royaume. Et c’est là bas un évènement considérable puisque la constitution de 1868 interdit à une femme de prétendre au trône « du Chrysanthème » comme dit Stéphane Bern. Or si le prochain empereur, le prince héritier Naruhito, n’a pour le moment qu’une fille Aiko. Et de nombreuses voix s’inquiétaient pour la lignée qui selon la légende règne sans interruption depuis 2 500 ans.

Car l’empereur est une référence ultime et sublimée de l’ordre politique japonais. De fait, le terme « d’empereur » que nous utilisons ne correspond pas totalement à la réalité religieuse qu’incarne celui que les japonais appellent le « Tennô », c’est-à-dire le « souverain du ciel ».  Seuls leurs empereurs sont appelés « Tennô » car pour nommer les empereurs européens, les japonais utilisent le terme de « Kotei ». Leur Tennô est donc plus proche du souverain pontife que du monarque.

Pour répondre à ce doute, le premier ministre Koizumi s’apprêtait à présenter une réforme constitutionnelle autorisant une femme d’accéder au trône. Le peuple y semblait favorable mais au sein de son propre camp conservateur une fronde menaçait. Il est vrai que la dernière impératrice qui régna Satoka le fit de 1762 à 1770 avant qu’au 19ème siècle une loi n’installe la filiation patrilinéraire. Encore un pays où les femmes ont du mal à accéder au pouvoir…