Cale de Beg meil

Publié dans Articles | 22 commentaires

Je suis très surpris – pour ne pas dire plus – des propos prêtés hier dans le Télégramme aux gendarmes de Fouesnant : « samedi : on va saigner tout ce qui bouge ».

Personne ne nie la réalité des nuisances notamment sonores que subissent les riverains de la cale de Beg Meil en raison de la présence nocturne de jeunes qui s’y rassemblent. Pour autant, je doute qu’une telle déclaration puisse faire avancer dans un sens positif le sujet.

Au pire, on pourrait en conclure que peu importe l’alcoolisation des jeunes du moment qu’elle se déroule dans un espace privé !

En réalité, il ne s’agit ici pas que d’un problème d’ordre public mais tout autant d’un enjeu de santé public et donc de prévention. Tous les spécialistes savent que la consommation d’alcool chez les adolescents présente des spécificités qu’il faut traiter autrement que par la répression si l’on veut éviter le passage vers la consommation excessive et la dépendance.

Et pour s’y attaquer, rien ne vaut le dialogue intelligent.

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22 réponses à Cale de Beg meil

  1. Jean Rambert dit :

    Je ne connais pas la cale de Beg Meil à Brest, mais fort bien (depuis plus de 40 ans) la rue Saint Michel à Rennes, phénomène sans doute semblable.
    Seule l’existence des médias de notre temps change la perception sociale de ces événements dont l’origine est très ancienne.
    Quelles pulsions poussent des jeunes gens à s’arsouiller ensemble dans une fraternité improbable mais fortement recherchée ? Kerouac et ses compagnons de route noctambules devaient fonctionner ainsi y compris quand il passait à Rennes. Le Rat Pack de Boggy devait aussi avoir des points communs avec ces soirées trop arrosées.
    Une bonne analyse sociologique des participants à ces «raouts» donnerait un éclairage sur le moyen de canaliser autrement les envies de ces jeunes en dérive éthylique.
    Cependant est-il indispensable de vouloir régler tous les comportements des citoyens en référence à un code de conduite socialement correct? Qui sommes – nous, pour parler comme Savonarole plutôt que comme Bukowski?

  2. RR dit :

    Beg Meil (La pointe du Moulin)
    Beg Meilh. Beg Milin, on dirait dans le Nord Finistère (cf Porz Milin à l’entrée de la rade de Brest).

    Ce n’est pas à Brest, c’est sur la commune de Fouesnant. On y voit Concarneau (Konk Kerne) au fond de la baie, et en face la pointe de Trevignon.

  3. Nous avons tous les ans un rendez-vous devenu institutionnel sur la commune de Clohars-Carnoët : les fêtes du bac qui regroupent parfois plusieurs centaines de jeunes sur la plage des surfeurs du Kerou.

    Le dialogue intelligent (tant que le dialogue est possible…) est bien sûr la meilleure des préventions.

    Mais bon, on a tous fait la fête non?

  4. Pas comme cela , le but ce n’était pas s’enivrer le plus vite possible, mais de faire la fête et l’alcool était un moyen et une habitude .
    Non les comportements changes , perso , cela me fais un peu peur!
    quand j’entend parler mes jeunes à la maison , on a l’impression d’être des vieux cons , en plus (je te remercie JJU) il parait que le shit est plus fort qu’il ya 30ans , est-ce vrai?

  5. Bob Tanguy dit :

    Au delà des propos démesurés retranscrits par la presse locale, les rassemblements des jeunes produisent toujours des réactions de compréhension ou d’exaspération.
    Soyons attentifs à ce que l’espace public soit partagé et reste un lieu de confrontation sociale au sens positif du terme. Soyons vigilants à ce que les jeunes soient acteurs de cet espace public et que leur visibilité nous rassure plutôt que nous inquiéter.
    Je suis inquiet de l’évolution de la politique sécuritaire qui s’amplifie depuis quelques années, qui laisse penser que la répression soit la réponse adaptée pour maintenir la tranquillité publique. Le travail de prévention s’inscrit dans la durée et s’appuie sur la construction d’une relation de confiance avec les jeunes. Ne baissons pas les bras !

  6. je pense aussi (sans leurs avoir demandé) que les jeunes se sentent cernés de partout. ils non pas d’avenir (ils le disent) , la retraite ils ne la connaitrons pas (ils le disent) . et quand j’y réfléchie , je me demande si c’est eux qui non pas raison , ils se sentent flikés , surveillés , méprisés ! Bon en plus les propos des fliks ne vas pas arrangés les choses . surtout qu’il parait que l’on trouve une kalachnichow pour 400 euros .
    Mais aussi si les riverains sont toujours emm.. par des jeunes , ils faut bien aussi qu’il se passe quelque chose ! Hier comme aujourd’hui quand ça dérape on appel le 17 !
    Mais bon , j’ai décidé de ne plus employer la langue de bois, donc c’est vrai que partout maintenant il ya des radars, des contrôles ,la sécu ,les assedics et tout les autre services qui sont chargés de la protection , qui se transforme petits à petits en auxiliaire de police , cela ne ma pas échappé , ni aux jeunes !
    Les radars on fait du bien , mais le reste.. ?
    quand la protection sociale se transforme en insécurité sociale , faut pas s’étonné que les jeunes mettent le feu! JE NE LES EXCUSES PAS!

  7. Jean Rambert dit :

    @Tanguy et Canevet
    Ces « manifestations » avaient aussi lieu pendant les Trente Glorieuses et l’on ne parlait pas de crise !
    On ne peut pas tout réduire aux effets de la crise ou des inégalités sociales.
    Il doit y avoir des problèmes existentiels que nous ne saurons sans doute pas mieux traiter qu’un chamane des temps très anciens.
    La modestie devrait nous conduire à être attentif au rôle des travailleurs de rue et des ONG présentes sur les raves.

  8. Oh oui Jean ,loin de moi l’idée de trouver le truc miracle , c’est plus compliqué que cela en a l’air.
    mais bon on m’en lèvera pas l’idée que des grands-frères ou des amis payés par la collectivité (même si ils font un travail formidable) ne remplacerons un père , une mère , de bons amis !

  9. manifestations” avaient aussi lieu pendant les Trente Glorieuses et l’on ne parlait pas de crise !
    Par contre là je dit non , car la consommationt est différente. j’ai étudié cela en étant administrateur représentant la cpam à la croix d’or, les jeunes depuis quelques années se shout à l’alcool . de mon temps on sortait on buvait, on s’amusait , on était bourré , MAIS CE N’ETAIT PAS LE BUT !

  10. ReunigKozh dit :

    J’ai été jeune, je me suis alcoolisé, je me suis regroupé….
    Et la blague du lundi était : « On s’est bien marré ce week-end. On était saoul. On ne se souvient de rien sauf qu’il y a eu une bagarre »
    Aujourd’hui je suis vieux, je bois rarement de l’alcool et toujours avec parcimonie et je préfère les groupes de deux maxi car après je comprends plus ce qui se passe… :)
    Aujourd’hui y a-t-il des changements de comportement chez les jeunes ou des changements d’appréciation chez les forces de l’ordre ?
    Ce qui me pose problème aujourd’hui ce serait plutôt la crise économique et l’augmentation du chômage
    En conclure que certains de nos dirigeants préfèrent évoquer la grippe A, l’alcoolisation des jeunes et ne pas parler de la crise et du chômage, est tout à fait mon intention même si ça s’apparente plutôt à la « théorie du complot » qui ne devrait pas déplaire au lieutenant Rivière, commandant de la brigade de gendarmerie de Fouesnant, qui est devenu notre spécialiste en excès de langage :)

  11. Je suis désolé , et là je sors de fouesnat qui n’est pas plus qu’ailleurs touché par ce problème (punaise je suis heureux qu’on aborde des sujets comme cela), mais rapprocher vous des jeunes ou des personnes qui s’en occupent !LA CONSOMMATION EST DIFFÉRENTE! il veulent en 1/4 d’heure être dans un état qui normalement met plusieurs heures!
    donc il ya bien un problème DIFFÈRENT aujourd’hui !

  12. ReunigKozh dit :

    La consommation est peut-être différente mais les effets sont-ils différents et surtout est-ce que cela justifie les propos de cet officier de gendarmerie mais aussi le comportement des forces de l’ordre qui voudraient nous faire croire que nous sommes en Afghanistan ou en Irak. Il faudrait leur faire prendre une douche froide toutes les heures pour calmer leurs ardeurs guerrières… :)

  13. quidam dit :

    Boire un coup de trop et faire chier le bourgeois, qui ne l’a tenté…….Brel a expliqué l’infini recommencement de l’affaire.
    Ce qui me pose question c’est le désir intense d’avoir des sensations fortes et tout de suite. L’alcool, le shit, même les attractions des fêtes foraines, doivent procurer d’emblée la décharge d’adrénaline.
    Pour en entendre parler à la maison, les toilettes des manifestations musicales débordent de filles venues vomir tripes et boyaux. Et manifestement ce n’est pas que du plaisir.
    Alors pourquoi??. Hypothèse, hypothèses, notre societé n’a plus de rites de passage avant 18 ans, ils sont remplacés par le paquet de cigarette qui devrait être fumé avant la sortie de l’école primaire, la première alcoolisation sérieuse au niveau de la cinquième,et il est de notoriété qu’ à l’arrivée dans un internat le « bizutage » qui n’existe plus bien sur, se fait avec un bonne dose d’alcool. Enfin, pour avoir trainé, sur les bancs de la fac il n’y a pas si longtemps, les conversations du lundi matin entre les étudiant(e)s sont édifiantes.
    La position: on a tous fait ça, et il faut bien que jeunesse se passe, la tradition de la « piste »; n’est pas spécifique aux bretons mais j’ai vraiment l’impression qu’elle est bien ancrée ici.
    Quand aux discours sur l’éducation des jeunes par rapport à l’alcool; sur ce sujet précis:eh bien cause toujours mon lapin!!!!!!

  14. Hum-hum , hier au soir minuit , comme par hasard j’ai une fille qui est en satge à Beig-meil , je vais la chercher pour sa journée d’aujourd’hui . hier soir aucun problème , mais quelques jeunes éméchés dehors c’est tout et sans « bordel » !
    par contre , il parait que le chef gendarme ou policier à dit aux jeunes qui allait discuter avec eux, il n’est jamais venu?
    ah oui les jeunes de là-bas picole plus que chez moi ; Voila j’en sais un peu plus!
    Quidam et les comas étlyque , les gamins entre la vie et la mort , à 12 , 13 ans c’est normal ?

  15. Jérôme dit :

    « On va saigner tout ce qui bouge !!! » A Clohars cela ne se passe pas comme ça :

    http://ps.clohars-carnoet.over-blog.com/article-33544479.html

  16. le mot de jacques Juloux est juste .

  17. Vali dit :

    Je me rappelle des bars où dès que ça abusait, le rôle du barman ou du patron était de couper le robinet. Disons qu’ils avaient « aussi » un rôle de modérateur…

    Mais la concurrence déloyale qui fait que, acheter sa boisson (ou faire des réserves) dans l’épicerie du coin, permet d’en avoir dix fois plus que dans un bar, pour le même prix ! Et aucune barrière aux débordements.

    La solution ne serait-elle pas de commencer par revoir cette incitation aux « bars clandés » ambulants.

    Pourquoi ne pas diminuer les taxes dans les bars et compenser cela par une augmentation chez les distributeurs ?

  18. quidam dit :

    Je suis d’accord avec les propos de J Canevet et l’action de J JUloux et je dis bravo à eux et à leur action. Reste que pour quelques personnes qui luttent contre ce fléau (oui fléau) combien de parents sont laxistes et ferment les yeux sur les débordements de leur progéniture.
    Quant au coma éthyllique , j’ai le souvenir qu’un voyage scolaire d’élèves de 4 ème parti d’un collège du Morbihan pour Paris, qui s’est arrêté en catastrophe à Ponchaillou rennes pour soigner un gamin dans le coma Il avait bu du TGV (tequila, gin, vodka), c’est transparent comme de l’eau claire…..
    Et l’année suivante ils ont essayé de faire de même, malgré les mises en garde et le désastreux exemple. La vigilance des encadrants (ils ont ouvert les sacs oooooooh!!!! et flairé les bouteilles d’eau) a mis fin à l’essai

  19. et oui Quidam on voyage dans le même train !

  20. Jean Sairien dit :

    A Beg Meil, il y a des jeunes qui se mettent le compte le soir à la cale et qui font du bruit, faut faire « queq chôse » ma pauv dame, sinon y vont mal finir, faut les aider, les soigner, les dialoguer intelligemment.

    A la cale, il y a toujours eu des jeunes à faire du bruit le soir et dans la journée aussi, il faut avoir connu les booms du club de voile dans les années 70, il y avait déjà de la répression à l’époque et pas la moindre, beaucoups de crs, moi j’étais mineur jusqu’à 21 ans et quand, avec mes copains, on voyait arriver leurs véhicules, on se cachait pour pas s’en prendre une, les anciens nous apprenaient à boire, on avait un avenir, c’était les « trentes ».

    Beg Meil, aujourd’hui, c’est plein de grincheux, on leur a construit plein de maisons neuves, Beg Meil ressemble maintenant et de plus en plus, à une station de trous de ballenéaire, le bruit, l’alcoolisation et la drogue des jeunes à la cale est un faux problème qui cache autre chose, un nettoyage social de la population estivale, une mise au pas sélective entre le bon et le mauvais consomateur, facile, il y a de moins en moins de Beg Meillois natifs, station morte l’hiver, sous tranquilisants l’été, la répression, c’est le tranquilisant des propriètaires de villas de bord de mer, pour le bruit, on a déjà viré le manège pour enfants qui gênait sur la place de l’église, bien fait, la racaille, ça commence tôt et puis, il y a certaines plages où tu ne peux pas aller, c’est pas marqué Privé dessus mais on te fait comprendre que tu es tolléré, à condition de ne pas faire de bruit, alors on peut imaginer qu’un jour, il faudra un badge spécial pour rentrer dans Beg Meil, on nous dira que c’est à cause des jeunes qui boivent de l’alcool et qui usent de la drogue pour faire du bruit à la cale.

  21. J’applaudis Jean , je suis bien d’accord !

  22. ewen dit :

    moi je pense qui faut de tout pour faire un monde, et il faut que jeunesse se passent, comme sa a tjr été le cas, dc on s’en fout un peu si le monde tourne pas rond selon certains (1000excuse si jen choc plus d’un mais…)

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