Archives de l’auteur : Jean-Jacques Urvoas

Rituel

Dans le parcours d’un premier ministre, la déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale est une étape obligée.

Totalement normé, inutilement attendu, médiatiquement annoncé, ce rituel a été aujourd’hui honoré par Jean-Marc Ayrault qui l’a rempli de solide façon.

Seule coquetterie : il a refusé d’employer le mot de rigueur préférant utiliser 22 fois (si j’ai bien compté) celui de « redressement« . J’avoue que je ne comprends pas pourquoi. Où serait la honte de revendiquer de construire un « budget rigoureux » ? N’est-ce pas ce que nous faisons tous quotidiennement dans notre vie ?

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J’ai ici déjà parlé d’elle à quatre reprises.

La première c’était il y a 5 ans, le 27 mai 2007 lorsque la junte militaire avait décidé de prolonger son isolement d’un an, elle qui était assignée à résidence depuis 2003.

La seconde, quelques mois plus tard   27 septembre 2007, quand le général Than Shwe avait décider d’employer la force contre des manifestations pacifiques organisées par son mouvement et que j’avais écrit ma totale condamnation à l’ambassadeur de Birmanie.

Puis une troisième fois le 20 mai 2009 quand le président de l’Assemblée avait officiellement demandé sa libération lors d’une séance solennelle dans l’hémicycle.

Enfin, une dernière fois le 27 mai 2010 pour saluer sa libération après 15 ans d’emprisonnement, elle dont le seul crime avait été de lancer un appel pacifique en faveur de la démocratie.

Chacun imaginera alors mon émotion de pouvoir saluer ce jeudi 27 juin Aung San Suu Kyi alors qu’elle était reçue avec tous les honneurs dus à son parcours par le nouveau président de notre assemblée.

Dans une telle occasion, les mots manquent évidemment. Je n’ai d’ailleurs pas chercher à les retrouver. Elle était là, simple et forte. Un exemple.

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Anticipation

J’ai consacré toute ma journée à préparer le déroulement de la semaine.

Ce sera la première de la législature avec ses rituels : les réunions du groupe socialiste (le mardi et le mercredi matin), les séances dans l’hémicycle (mardi à 15 h la déclaration de politique générale de Jean-marc Ayrault et mercredi après midi un débat sur le prochain sommet européen), ses réunions de commission (mercredi matin pour balayer le programme à venir et jeudi matin pour auditionner Christiane Taubira).

Jusque là rien de très nouveau, mais vient maintenant se rajouter une activité supplémentaire : les rencontres – informelles ou non – avec les ministres soucieux d’une bonne collaboration avec les députés.

Il me fallait donc anticiper ces différents rendez vous : lire les notes préparées sur le premier texte qui sera étudié par la commission des lois (le projet de loi sur le harcèlement sexuel en ce moment en discussion au Sénat), découvrir le fonctionnement administratif de la commission (et notamment la liste des rapporteurs budgétaires qu’il faudra attribuer très rapidement), réfléchir aux questions à poser à la ministre de la Justice…

Je pressens que cela va d’ailleurs être une difficulté nouvelle dans la gestion de mon emploi du temps : je suis le destinataire d’une montagne quotidienne de notes, de documents ou de rapports qu’il me faut lire si je souhaite être suffisamment éclairé sur les sujets qu’il m’appartient de trancher !

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Réorganisation

Pardon pour le caractère erratique de mes notes de blog. Le temps passe trop vite depuis le 17 juin et je peine à poursuivre ce rendez-vous quotidien. J’ai d’ailleurs vu que je n’étais pas le seul (ici le blog de ma nouvelle collègue des Hautes Alpes, Karine Berger).

Comme il y a cinq ans, l’ouverture de la législature impose de régler bien des questions matérielles. En effet, il me faut d’abord recomposer mon équipe de collaborateurs puisque Nicolas Vignolles qui était mon assistant à Paris à été happé par le cabinet de Fleur Pellerin où il exerce maintenant la fonction de « conseiller parlementaire« . Je lui souhaite le meilleur et je ne doute pas qu’il saura dans ce nouveau poste être aussi efficace qu’il le fut à l’Assemblée depuis 2007.

Ensuite, il faut vider le bureau que j’occupais à l’Assemblée puisque je dispose dorénavant d’un autre au sein de l’étage qui accueille la commission des lois. Au passage j’y gagne en superficie :-) .

Enfin, il faut veiller à la place dans l’hémicycle qui va être affectée ce week-end par le groupe. En effet, jusqu’à présent et notamment lors de l’élection du Président de l’Assemblée, nous avons siégé par ordre alphabétique. J’étais ainsi assis entre une nouvelle députée socialiste (membre de la commission des lois) Cécile Untermaeir et Daniel Vaillant (membre aussi de la commission des lois). Mais à partir de mardi, nous aurons notre place définitive, c’est dire si les intrigues sont fortes et que le téléphone va chauffer…

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Président pour quoi faire ?

Je suis régulièrement interpellé, y compris hier soir, lors de la réunion des socialistes quimpérois sur ma nouvelle fonction et sur les responsabilités qu’elle entraîne.

Quand un projet de loi arrive à l’Assemblée, il est obligatoirement déposé devant l’une de nos 8 commissions permanentes. C’est en leur sein que va se dérouler l’essentiel du travail législatif. C’est l’un des députés de cette commission qui va être nommé rapporteur et qui va, à ce titre, piloter le processus de discussion. C’est dans la commission que les principaux changements du texte vont intervenir sous forme d’amendements. C’est enfin dans la commission que le ministre auteur du texte sera le plus longuement interrogé sur la pertinence de sa démarche.

Mon premier devoir sera donc de veiller au déroulement harmonieux de cette étape. Cela veut dire de permettre au rapporteur de disposer de suffisamment de temps pour qu’il puisse mener toutes les investigations nécessaires, de faire en sorte que l’opposition puisse tout autant prendre sa place dans l’enrichissement du texte, que les échanges enfin soient conduits dans le respect des convictions des uns et des autres.

Pour autant, et même si je suis extrêmement attentif à ce rôle de régulateur, cette fonction ne fait pas de moi un député neutre. Socialiste je suis, socialiste je vais rester. Et donc à ce titre, pleinement engagé dans le soutien à l’action du gouvernement. Celui-ci trouvera donc en moi un interlocuteur fiable en même temps qu’un partenaire désireux de permettre au parlement d’exercer la totalité de ses compétences.

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