Mayotte une île où rien n’est simple

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Je rentre d’une semaine passée à l’invitation de la gendarmerie à Mayotte pour découvrir les multiples difficultés rencontrées dans la lutte contre l’immigration clandestine.

Dans cette petite île, tout est disproportionné et l’Etat paraît bien mal armé pour répondre à tous les défis. Ainsi avec ses 212 600 habitants officiellement recensés en 2012 pour 375 km², la densité de population est de 575 habitants au km² !

Le premier employeur est le secteur public : il représente 54 % de l’emploi total, 51 % du PIB et l’on estime que chaque fonctionnaire pourvoit aux besoins de 6 à 10 personnes sur l’île.

La pression migratoire alliée à une natalité élevée (près de 7000 naissances annuelles) se traduit par une croissance peu ordinaire des effectifs scolarisés qui, depuis 10 ans, augmentent chaque année de près de 3000 élèves environ. Et 54 % de la population a moins de 20 ans… Pour faire face aux besoins, il faudrait construire une classe par jour, un collège par an et un lycée tous les deux ans…

Et évidemment l’effet d’attraction suscité par un niveau de vie et de protection sociale considérablement plus élevé que la république voisine des Comores (distante de 70 km) se mesure à chaque instant. C’est pourquoi la maîtrise de l’immigration est un enjeu majeur pour le développement économique, mais aussi pour la préservation de l’ordre public et des équilibres sociaux. Mes interlocuteurs estiment en effet que la population en situation irrégulière est estimée à près de 35 % de la population totale de Mayotte et les infractions à la législation des étrangers représentent 77 % du total des infractions constaté par les services de police et de gendarmerie. Certes ces derniers remplissent leurs missions en reconduisant aux Comores ceux qui sont interpellés (13 214 personnes en 2012) mais une forte proportion revient à Mayotte à court ou moyen terme.

Je reviens de cette immersion assez circonspect pour ne pas dire pessimiste.

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27 réponses à Mayotte une île où rien n’est simple

  1. Boina dit :

    Bonjour
    A chaque fois qu je lis des articles et des commentaires sur l’île de Mayotte je suis stupéfait par l’ignorance de cette question par la population française métropolitaine. Je vais donc vous éclairer les esprits afin que vous sachiez la réalité juridique de cette île comorienne, pas française comme vous le dites.

    Les Iles Comores forment un Etat souverain et indépendant depuis 1975 composées de quatre Iles : MAYOTTE, ANJOUAN, MOHELI et GRANDE COMORES. L’indépendance de cet Etat est reconnue et validée par les instances internationales dont l’ONU selon plusieurs résolutions, conseil de sécurité et Assemblée générale, la principale étant la 3385 reconnaissant l’ETAT comorien composé de quatre Iles MAYOTTE, ANJOUAN, MOHELI et GRANDE COMORES. Plusieurs résolutions ont condamné l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France ainsi que l’annulation de tout référendum ou consultation organisés sur le territoire indépendant de Mayotte depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, y compris la départementalisation de Mayotte qui est illégale et non reconnues ni par l’ONU ni par l’UA ni par aucune instance internationale. Ceci est donc l’aspect juridique qui est la base même du conflit FRANCE/COMORES sur l’île comorienne de Mayotte.

    Les conséquences sont catastrophiques sur tous les plans : humains (plus de 10 000 morts entre Anjouan et Mayotte à cause du visa Baladur mis en place par la France)
    Des enfants orphelins dans les rues et dont les parents ont été déportés ou déplacés de force vers Anjouan (la France parle d’expulsion de « clandestins »)….une population comorienne qui n’a pas le droit de circuler sur son propre territoire.

    Conséquence économique : la France continue d »injecter plusieurs millions d’Euros malgré la crise sur l’île comorienne de Mayotte dans le but de déséquilibrer l’économie de celle de autres îles . Ce qui incite la population des autres Iles à vouloir venir s’installer à Mayotte.

    Conséquence politique : la France a destabilisé les Comores en organisant et soutenant plusieurs coup d’Etat qui ont fragilisé la paix, l’économie et les relations dites « amicales » entre LA FRANCE ET LES COMORES. La plus part de ces coup d’Etat étaient préparée sur l’île comorienne de Mayotte occupée, par Bob Denard.
    A travers ces coup d’Etat, la France a fait assassiner 3 présidents comoriens , Ali Soilihi, Ahmed Abdallah, Djohar, sans compter les assassinats de personnalités politiques s’opposant à la présence illégale de la France à Mayotte.
    La France s’immisce en tout temps et en tout lieu aux affaires de jeune Etat pour ses propres intérêts et sous la couverture d’une coopération militaire, économique qui n’ont jamais réellement contribué à développer ces Iles mais au contraire les ont enfoncé chaque année dans l’abîme.

    Conclusion
    La France doit reconnaître que Mayotte est une Ile comorienne et non pas française. Le fait qu’une partie de la population comorienne de Mayotte soit française n’implique pas nécessairement que l’île doit être annexée. Le choix de la citoyenneté et d’une nationalité appartient à chaque individu en revanche la souveraineté et l’Intégrité territoriale, ou simplement le territoire appartient à l’Etat. La sauvegarde des frontières, ici issues de la colonisation, est assurée par l’ONU. Par conséquent, le droit français n’est pas au dessus du droit international, la France pays de droit de l’homme doit le respecter et montrer l’exemple au monde entier.

    • Dedieu dit :

      Incroyable, la morgue de cette cinquième colonne de binationaux, qui nous assène les avis discutables de l’ONU comme autant de vérités universelles parce que, pour ces gens-là, diaboliser Mayotte française ne peut présenter que des avantages.
      D’abord l’ennemi extérieur (dont on a la nationalité soit dit en passant)permet de masquer l’impéritie, la gabegie, la corruption des dirigeants comoriens, ce que reconnaît le président actuel, d’ailleurs (sources disponibles)! Ainsi une élite aussi dévoyée qu’inqualifiable ose prétendre vouloir le bien de son peuple alors qu’historiquement elle l’a toujours exploité au nom d’une organisation féodale de la société.
      Ainsi, alors que les dirigeants vivent dans l’opulence (demandez combien de BMW se vendent aux Comores), détournent l’aide internationale, se livrent à des trafics lucratifs (ces derniers jours encore, un trafic de passeports), viennent se faire soigner en France, y envoient les enfants pour les études,les gens modestes, manipulés, souffrent du manque de structures de santé, d’éducation. Ceux qui passent ou qui meurent parfois entre Anjouan et Mayotte ne sont pas de votre bord, Boina, vous qui savez si bien réciter la petite leçon hypocrite. Parce que ces petites gens, par vous instrumentalisées sans que la conscience ou la morale ne vous arrêtent, permettent, de votre part un chantage méprisable (ces derniers jours encore 6 millions d’euros aux escrocs de Moroni!).
      Un jour, quand le masque tombera, ce ne sont pas les Mahorais qui auront à baisser les yeux !
      PS : Monsieur le député, si la situation de Mayotte vous interpelle, je tiens une modeste page Mayotte en Danger » (facebook). Le dernier article reprend intégralement un édito de Mayotte Hebdo, à sa lecture vous comprendrez qu’on ne peut pas laisser ces Comoro-français nous cracher ainsi à la figure. Et puis, m’adressant au représentant du peuple, je demande pourquoi on laisse perdurer le principe amoral de la binationalité.

    • biard dit :

      oups je suis juste une française contre le racisme , qui vous envie pour votre soleil et une maman de deux enfants !!! mon rève est le soleil , votre soleil !!!

  2. ABOUBACAR dit :

    M.Boina,
    Parlez de l’intégrité des frontières issues de la colonisation sous entend qu’il ai existé avant la colonisation une entité comorienne.Or vous le savez ou vous feignez de l’ignorer que ces îles ont été le terrain de jeu des sultants batailleurs venus du golfe persique et des pirates en tous genres et notamment des côtes malgaches.Il a faut attendre 40ans après l’annexion de Mayotte pour que la France colonise les autres îles progressivement et les rattache à l’administration installée à Mayotte. Vous omettez de dire qu’avant la création par la France du territoire des Comores, Mayotte faisait partie de l’ensemble « Madagascar et dépendances », dans dépendances était compris l’île de Mayotte et l’île de Sainte Marie. A l’indépendance annoncée de Madagascar, les mahorais réclamaient (1958)la départementalisation de l’ile, demande refusée par la France,certainement au regard de sa géopolitique de l’époque. Donc Monsieur BOINA, cette logique des frontières issues de la colonisation c’est la vôtre pour masquer vos incapacités et vous victimisez comme tout être qui ne s’est pas libéré des chaînes qui entravent ses pieds. Laissez moi vous dire que ces frontières fabriquées par les colons ont été le malheur de l’Afrique. je n’ai pas besoin de vous rappeler les génocides qui y ont eu cours. Moi, mahorais, je me sens libre de mes choix et fiers d’être français et européens à la fois. Vous au contraire comme beaucoup de ceux qui ont épousé la nationalité française par intérêt, vous vous sentez mal car vous n’avez pas choisi. toute la différence est là. Si vous êtes honnête, vous devriez prendre le premier avion pour les Comores et défendre votre population contre ceux qui l’affament. mais vous n’en ferez rien car vous n’aimez pas suffisamment votre pays au point de verser votre sang. Moi j’ai été sous les drapeaux et la Nation pourra compter sur moi car je fais le choix d’appartenir à cette nation qu’est la France « Pays des libertés ». Entre « frère » issue de la même région nous vous tendons la main pour que cesse enfin ce génocide dont vous êtes seul responsable. nous voulons construire une région de paix, de fraternité et de prospérité dans cette zone de l’Océan Indien mais pas à n’importe quel prix. lorsque vous aurez admis que les mahorais sont des hommes libres et personne ne peux décider à leur place fusse-t-il ce « grand machin » inopérant que vous osez appeler O.N.U et dont le Général de Gaulle avait une certaine méfiance et cela se vérifie de nos jours, alors vous ferez un grand pas vers l’avenir car pour le moment vous vivez dans un passé féodal. Mayotte est résolument tournée vers la modernité et le développement économique et social et j’en suis fier. Vive Mayotte dans la France, Vive la France.

  3. ralku dit :

    Eh oui , Mayotte ile grande ouverte a l’immigration incontrolée

    PS – UMP je vous tiens pour personnellement responsable de tous les massacres inter communautaires ou religieux a venir dans quelques années , non pas a mayotte , mais dans l’europe entière !

  4. ralku dit :

    Post scriptum : mon message sous entend la balkanisation d’un continent entier , avec des politiques qui ferment les yeux sur tout ceci.. a vivre dans de beaux appartements , on voit pas ceux qui se passe dans les basses couches populaires..tout va vous sauter a la gueule un jour ou l’autre

  5. KERGUELEN dit :

    Mr Urvoas,
    Vous avez certainement du sang breton et comme moi, vous etes forcement attaché au respect des identités. Alors faites en sorte que le malheur de mayotte cesse. Cette comedie n’as que trop dure. Si Brest est en Bretagne, alors Mayotte est aux Comores. Il y a des gens qui meurent de trop d ‘espoir. Arretez le massacre et rendez Mayotte a l’Afrique.

    • Hous dit :

      Mayotte n’est pas n’appartient pas à l’Afrique et encore moins aux Comores.
      Que les Comores fassent en sorte que leurs frères, leurs sœurs, leurs mères, leurs pères et leurs enfants ne meurent pas dans l’océan.

    • Dedieu dit :

      Et Kerguelen à l’Antarctique !

  6. Hector dit :

    Monsieur,

    Bravo pour votre franchise et votre courage… Si Hollande avait été à l’origine du changement de statut de ce département (français?), voyant votre commentaire, il vous aurait supprimé publiquement, à la soviétique.

    Pensez-vous pouvoir mener une action visant à dévoiler le coût faramineux que représente l’entretien de ce territoire qui aime la France comme on aime celui nous donne à manger, ni plus ni moins?

    Bien à vous,

  7. Jean dit :

    La départementalisation de Mayotte, votée de concert par l’UMP et le PS, fut une décision criminelle. Vous l’avez votée en votre âme et conscience. Honte sur vous.

    • Dedieu dit :

      Voulue si fort par les Mahorais depuis 1958. Ne croyez-vous pas qu’on l’aurait larguée sinon ?
      A titre d’exemple, pour Djibouti, territoire stratégique s’il en est, à la même période, l’indépendance a été « fortement encouragée » quitte à payer ensuite en loyer pour l’armée française, l’équivalent de la moitié du budget annuel.

  8. Le Guen dit :

    Jean-Jacques
    La France n’a rien a faire à Mayotte. L’outremer ainsi qu’une immigration massive en provenance de l’Afrique contribue au déclin de la France….
    Vous êtes circonspect et pessimiste…peut-être realiste. Mais qu’allez vous faire? Comme d’habitude rien.
    Ce sont des gens comme vous qui m’ont poussé a quitter la Bretagne et la France…Je suis Breton mais je vis au Michigan depuis 25 ans…Jamais je n’ai regretté ma décision…

    En passant, les socialistes dont vous faites partie détruisent la France…en tant que Breton, peut-être c’est ce que vous voulez faire: détruire la France pour faire en sorte que renaisse sur ses cendres une Bretagne plus indépendante

  9. De Gaulle dit :

    En son temps De Gaulle a eu le courage en 1960-62, contre le consensus mou, de décoloniser l’Afrique. Il estimait qu’avec l’évolution démographique la France deviendrait sinon « la colonie de ses colonies ».

    Aujourd’hui, il faudrait un nouveau De Gaulle pour bazarder les ultimes confettis de l’Empire, dont la démographie a proliféré comme la végétation tropicale et que la métropole surendettée ne peut plus assumer.

  10. dujardin dit :

    Monsieur le député,

    Suite à votre séjour sur l’ile de Mayotte, devenu département français par idéologie, vous avez pu constater les effets néfastes de l’immigration, sachez qu’en France la situation est identique: colonisation non-européenne légale et illégale de masse et continue de millions d’exiles sociaux couteux, agressifs, conquérants et incompatibles avec notre identité, islamisation de notre société, existence de + de 1000 ZUS/ZSP/ZEP = enclaves islamiques dont 40% des jeunes sont au chomage, comptes sociaux dans le rouge à cause de ces colons non-européens qui en sont les grands bénéficiaires (AME, CMU, RSA, CAF…), population carcérale composée à 70% de musulmans (Washington Post 2008), taux de natalité des femmes non-européennes de 4-5 enfants comparé au 1.6 enf./femme européenne = remplacement de population…

    De plus, Mayotte n’est ni française/européenne génétiquement et culturellement parlant donc je réclame l’abandon de ce territoire qui pèse sur les dépenses de l’état et donc du contribuable.

    Pour conclure, la DECOLONISATION est la seule solution pour que les peuples autochtones puissent vivre librement. C’est pour cela que je prone la DECOLONISATION de la France/de l’Europe, pour que nous, les peuples autochtones, puissions retrouver notre bien-être, sécurité, liberté, identité et destin.

  11. mnemosyne dit :

    Et voilà , vous êtes venu et maintenant allez vous demander un référendum national pour décider si Mayotte reste Française ou on décolonise ? hein faut se décider mon gars, maintenant çà suffit !!!!

  12. spart. dit :

    Je connais bien la France et je connais bien les Comores pour y avoir vécu y compris Mayotte. Ce que je peux dire c’est que Mayotte et les mahorais ne sont pas français, qu’ils ne veulent pas être comoriens est un autre problème. M. le député, je peux également vous dire que ce que vous avez vu des problèmes de Mayotte n’est rien comparé à l’énormité du problème. La départementalisation de Mayotte est un anachronisme abominable et je pèse mes mots commis par vos cliques irresponsables et incompétentes. Si vous êtes pessimiste cela est bien triste, mettez vous plutôt au TRAVAIL, remontez vos manches et ASSUMEZ vos erreurs.

  13. ralku dit :

    se remettre au travail ? lol ..il a pas le temps trop occupé a faire voter des lois sur les vélos circulant en ville

    j’espere au moins que le jour ou ça pétera , les élus et leurs enfants et leurs petits enfants en verront de toutes les couleurs.. solidarité après tout , non ?

  14. Michel Launey dit :

    Monsieur le Député
    Veuillez me permettre d’intervenir ici, suite à votre voyage à Mayotte, mais aussi dans la logique de votre action en faveur des langues régionales.
    Pour éviter les passions, je ne me prononcerai pas sur le statut actuel de Mayotte, ni sur la politique migratoire menée depuis 1995 et surtout depuis 2007. Je n’interviendrai qu’en tant que linguiste atterré, ayant une certaine expérience des langues d’Outre-mer, et qui se désole de voir que la France semble incapable d’étendre à Mayotte un certain nombre de mesures intelligentes en vigueur dans les autres DOM et dans les territoires océaniens.
    C’est en effet à Mayotte que l’on trouve la plus forte proportion d’enfants français allophones, cas de figure disparu de l’Hexagone et moins largement présent dans le reste des Outre-mer. C’est encore à Mayotte que les tests de maîtrise du français en CM2 donnent les résultats les plus mauvais, et de très loin.
    La démarche préconisée par tous les chercheurs en sciences du langage et en sciences de l’éducation, appuyée par des expérimentations dans de nombreux pays, mais aussi en Océanie et en Guyane, est que l’accueil des élèves dans les petites classes se fasse en langue maternelle, et que la langue nationale et officielle soit introduite de façon croissante au cours de l’enseignement primaire. L’objectif est de promouvoir un bilinguisme harmonieux qui se répercute favorablement sur l’ensemble des apprentissages, dont celui du français. Au lieu de quoi l’Education nationale envoie à Mayotte des fonctionnaires qui raisonnent de façon purement symbolique : aucun mot de la langue locale ne doit pénétrer dans les écoles. Toute connaissance et toute observation sont légitimes, sauf celle-là.
    Une timide expérience de médiateurs bilingues, sur le modèle des Intervenants en Langue Maternelle guyanais, avait été menée à l’impulsion du vice-recteur Couturaud à partir de 2006, mais elle a été étouffée par ses successeurs. Lors d’un colloque international en 2010, des intellectuels et élus mahorais ont exprimé leur frustration de ce qu’ils ressentaient comme un mépris d’Etat.
    Le shimaore et le kibushi sont citées dans le rapport Cerquiglini de 1999, et sont du ressort de l’article 34 de la loi LOOM de 2000 et de l’article 75-1 de la Constitution. Parmi les langues de France, elles sont peut-être les mieux transmises, et au moins dans le primaire le corps enseignant et largement locuteur. Il y a un espace pour une politique intelligente de bilinguisme, qui est refusée sur place par l’idéologie monolingue, alors qu’ailleurs les responsables éducatifs semblent avoir mieux compris la dimension non seulement identitaire mais aussi cognitive de la langue maternelle
    Comme vous l’aurez compris, la problématique des langues régionales rejoint à Mayotte celle des langues maternelles.
    J’espère avoir par ce message attiré votre attention et votre bienveillance.
    Avec l’expression de ma très haute estime
    Michel Launey
    professeur honoraire de linguistique, Université Paris-7
    directeur de recherches honoraire, IRD-Guyane

    • Dedieu dit :

      Merci monsieur Launey pour la pertinence de votre intervention concernant les langues régionales, encore méprisées par le jacobinisme franco-français.
      Sachez que loin de réfléchir dans ce sens, c’est la réforme Peillon que nos fonctionnaires dignes héritiers du « Nos ancêtres les Gaulois » viennent imposer à la hussarde… pour finir de couler l’école de la république déjà bien plombée !

  15. Boina dit :

    Bonjour
    A chaque fois qu je lis des articles et des commentaires sur l’île de Mayotte je suis stupéfait par l’ignorance de cette question par la population française métropolitaine. Je vais donc vous éclairer les esprits afin que vous sachiez la réalité juridique de cette île comorienne, pas française comme vous le dites.

    Les Iles Comores forment un Etat souverain et indépendant depuis 1975 composées de quatre Iles : MAYOTTE, ANJOUAN, MOHELI et GRANDE COMORES. L’indépendance de cet Etat est reconnue et validée par les instances internationales dont l’ONU selon plusieurs résolutions, conseil de sécurité et Assemblée générale, la principale étant la 3385 reconnaissant l’ETAT comorien composé de quatre Iles MAYOTTE, ANJOUAN, MOHELI et GRANDE COMORES. Plusieurs résolutions ont condamné l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France ainsi que l’annulation de tout référendum ou consultation organisés sur le territoire indépendant de Mayotte depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, y compris la départementalisation de Mayotte qui est illégale et non reconnues ni par l’ONU ni par l’UA ni par aucune instance internationale. Ceci est donc l’aspect juridique qui est la base même du conflit FRANCE/COMORES sur l’île comorienne de Mayotte.

    Les conséquences sont catastrophiques sur tous les plans : humains (plus de 10 000 morts entre Anjouan et Mayotte à cause du visa Baladur mis en place par la France)
    Des enfants orphelins dans les rues et dont les parents ont été déportés ou déplacés de force vers Anjouan (la France parle d’expulsion de « clandestins »)….une population comorienne qui n’a pas le droit de circuler sur son propre territoire.

    Conséquence économique : la France continue d »injecter plusieurs millions d’Euros malgré la crise sur l’île comorienne de Mayotte dans le but de déséquilibrer l’économie de celle de autres îles . Ce qui incite la population des autres Iles à vouloir venir s’installer à Mayotte.

    Conséquence politique : la France a destabilisé les Comores en organisant et soutenant plusieurs coup d’Etat qui ont fragilisé la paix, l’économie et les relations dites « amicales » entre LA FRANCE ET LES COMORES. La plus part de ces coup d’Etat étaient préparée sur l’île comorienne de Mayotte occupée, par Bob Denard.
    A travers ces coup d’Etat, la France a fait assassiner 3 présidents comoriens , Ali Soilihi, Ahmed Abdallah, Djohar, sans compter les assassinats de personnalités politiques s’opposant à la présence illégale de la France à Mayotte.
    La France s’immisce en tout temps et en tout lieu aux affaires de jeune Etat pour ses propres intérêts et sous la couverture d’une coopération militaire, économique qui n’ont jamais réellement contribué à développer ces Iles mais au contraire les ont enfoncé chaque année dans l’abîme.

    Conclusion
    La France doit reconnaître que Mayotte est une Ile comorienne et non pas française. Le fait qu’une partie de la population comorienne de Mayotte soit française n’implique pas nécessairement que l’île doit être annexée. Le choix de la citoyenneté et d’une nationalité appartient à chaque individu en revanche la souveraineté et l’Intégrité territoriale, ou simplement le territoire appartient à l’Etat. La sauvegarde des frontières, ici issues de la colonisation, est assurée par l’ONU. Par conséquent, le droit français n’est pas au dessus du droit international, la France pays de droit de l’homme doit le respecter et montrer l’exemple au monde entier.

  16. cassemarmite dit :

    Effectivement rien n est simple
    Combien de noyés entre les iles des comores ?
    Mayotte est dans une impasse historique .
    Jusqu a quand pourront nous eviter le drame ?

    • Dedieu dit :

      Ce n’est certainement pas facile mais à voir comment notre triade (oui une association de malfaisants… politiques, fonctionnaires, patrons) mène la France métropolitaine droit dans le mur sans qu’il y ait quelqu’un, depuis 40 ans, pour donner un coup de volant, que peut-on attendre pour un petit territoire aussi lointain et oublié que Mayotte !

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