Leçons d’un premier tour prometteur

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L’Assemblée générale des adhérents du PS de la 1ère circonscription vient de se terminer. Elle nous a permis un premier tour d’horizon sur le bilan du 1er tour.

1 – Un vote d’adhésion au projet de François Hollande

Avec 34,20 %, le résultat de François Hollande est un record. Ségolène Royal, dont la performance avait alors été légitimement saluée, avait obtenu 30,03 % en 2007 et Lionel Jospin 18,72 % en 2002 ! En cinq ans, nous avons gagné plus de 4 points, soit 2 300 voix supplémentaires, alors même que la participation a diminué de 1 800 voix.

François Hollande a donc très largement rassemblé les électeurs qui attendent le changement. C’est aussi le succès de tous ceux qui au sein du PS se sont pleinement engagés dans la campagne, multipliant les porte-à-porte avec une ampleur inégalée, investissant – depuis janvier dernier – les marchés hebdomadaires de la circonscription, s’impliquant dans les 19 réunions publiques organisées dans toutes les communes.

2 – Un écart qui se creuse avec la droite

Il y a cinq ans, on relevait un différentiel de 3,6 % entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. Dimanche dernier, l’écart s’est nettement accru : + 9,5 %, soit 4 200 voix. C’est évidemment un levier puissant pour construire la dynamique qui doit permettre la victoire le 6 mai.

3 – La sanction sans appel de Nicolas Sarkozy

Quelle que soit la mesure de référence, le résultat du 22 avril est un échec pour le candidat sortant. Echec car il ne recueille que  17 743 suffrages, soit 24,64 %, là où en 2007, il en avait totalisé 19 627, soit 26,43 %. Il perd plus de 1 800 voix ! Echec en comparaison de son niveau national (27,18 %) ou régional (25,66 %).

Seul candidat de la droite parlementaire, il subit donc un désaveu massif – conséquence de son bilan certes, mais aussi d’un axe de campagne très dur, qui le place dans une situation désespérée. Il sait qu’il n’est pas seulement devancé mais surtout isolé. L’agressivité et la brutalité dont il fait preuve depuis dimanche témoignent de son degré d’affolement.

4 – Une gauche forte

Dans la circonscription comme dans tout le pays, la gauche est forte par son score (50,54 %). Nous nous situons 6,7 points au-dessus du résultat national (43,76 %). Et toujours dans la circonscription, la gauche a enregistré en cinq ans une poussée de 9 %, nettement supérieure là encore à celle observée au plan national (+ 7 %).

La gauche est aussi forte de son unité. Dès le 22 avril au soir, elle s’est rassemblée sans négociation, sans tractations et sans conditions. Il faut en remercier les autres candidats et saluer les mandataires locaux de Jean-Luc Mélenchon (dont le résultat fait progresser le total des voix de notre camp de 5 %) ainsi que d’Eva Joly, qui ont su trouver les mots justes pour appeler immédiatement à se réunir derrière François Hollande.

5 – L’installation de l’extrême droite

Nous pensions notre département et notre circonscription rétifs aux idées de l’extrême droite. Le score de dimanche (10,71 %) conduit à revoir en profondeur notre jugement. Comme à l’échelle nationale, la candidate FN dépasse de plus de 2 000 voix dans nos cinq cantons les résultats cumulés de Jean-Marie Le Pen et de Bruno Megret en 2002.

C’est évidemment l’expression d’une colère face à la dégradation des conditions de vie de bien des familles. Porteur d’un bilan marqué par la progression du chômage (+ 2 500 inscrits à Pôle emploi en deux ans en Cornouaille), la baisse du pouvoir d’achat, le recul des services publics (25 postes d’enseignants supprimés en 5 ans dans les écoles primaires et maternelles du public dans la circonscription), Nicolas Sarkozy entrera dans l’histoire comme le Président responsable de la progression de l’influence des idées de l’extrême droite. Par son impuissance à la tête de l’Etat, par la banalisation des idées d’exclusion dont il s’est fait le héraut, par les dérives qui ont marqué son quinquennat, il s’est fait l’instrument de sa propre chute.

6 – Une rétractation du centre

Même si dans la circonscription, contrairement aux résultats nationaux, François Bayrou parvient à s’accrocher à la 3ème position, son score est en nette dégression. Il perd 9 000 suffrages en cinq ans, chutant de 17 768 voix (23,93 %) à 8 669 (12,04 %).

En 2007, une majorité relative (48 %) de cet électorat s’était reporté sur Ségolène Royal, 36 % optant pour Nicolas Sarkozy et 18 % s’abstenant ou votant blanc ou nul. Au nom des communes valeurs humanistes que nous défendons et dans la logique des prises de position sans concession adoptées par François Bayrou à l’encontre de la politique menée par Nicolas Sarkozy ces cinq dernières années, ces électeurs doivent pouvoir accorder leurs suffrages à François Hollande.

7 – Une victoire à portée de vote

En 2007, Ségolène Royal était parvenue à fédérer 55,45 % des voix, soit une progression de 14 points par rapport au premier tour. Cela n’avait pourtant pas permis son élection puisqu’elle n’avait obtenu que 46,94 % des suffrages à l’échelle nationale.

Pour garantir le succès de François Hollande, il faut donc faire encore mieux. La solidité des fondations creusées dimanche dernier nous permet de l’envisager sérieusement. L’engouement suscité par la venue de notre candidat, qui a rassemblé 3 000 personnes à Quimper sous une pluie battante là où son concurrent n’avait réuni que 2 500 participants à l’occasion de son unique meeting régional à Morlaix, témoigne de notre indéniable marge de progression.

Mais la victoire finale ne s’obtiendra pas par la seule participation à une réunion publique, fût-elle concluante. Il faut mener une campagne intensive. C’est l’enjeu des dix jours qui viennent, d’autant qu’une enquête publiée lundi révèle que 26 % des électeurs de François Bayrou ont décidé de leur choix le jour du vote !

Le 6 mai, il n’y aura qu’un seul candidat du changement, François Hollande. Le 22 avril, Nicolas Sarkozy était le candidat sortant. Le 6 mai, il sera le candidat sorti.

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Une réponse à Leçons d’un premier tour prometteur

  1. RR dit :

    Dimanche soir j’étais plus atterré que content.
    Le fait qu’Hollande était en tête aurait dû me réjouir (seul sourire de courte durée de ma part quand j’ai entendu la déclaration d’Eva Joly. Je l’avais peu ou pas écoutée pendant la campagne. Sa déclaration était courte et claire. Un ton juste de quelqu’un qui m’a paru très bien).

    J’étais atterré bien sûr par le score du FN annoncé alors au-dessus de 20%. On annonçait Sarkosy à seulement 5 points de plus et Hollande à 8. La déclaration de Marine Le Pen faisait froid dans le dos. Le triomphe faisait entrevoir derrière le masque « populaire » le remake des heures les plus sombres de l’histoire du 20ème siècle que l’Europe a connu. Je ne pense pas que j’exagère.

    Sinon, indépendamment de savoir si on est de droite, de gauche ou du centre (face à monde devenu si complexe, face aux problèmes que l’on rencontre, en fonction de son histoire personnelle et de sa personnalité, on peut faire des analyses différentes de ce qu’il faut faire), je suis aussi atterré de voir qu’il n’y a pas plus de gens de droite qui se soit détaché de Sarkosy. Sarkosy, c’est mon opinion, n’est pas digne d’être un président. Ses discours qui changent, il dit blanc, puis il dit noir. On ne me fera pas croire qu’il ne prend pas les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.

    Avec Mitterand que je n’aimais pas (son ego tellement ridiculement développé pour demander à Anne Lauvergeon si elle ne voulait pas écrire un livre sur lui), on pouvait, vu sa façon de gouverner, se dire que tant que l’on avait quelqu’un de bien comme premier ministre, cela passait.

    Mais avec Sarkosy, ce n’est pas le cas, il est si présent (à ce niveau, c’est un grave défaut). Réveillez-vous, gens de droite, il y a tout de même des gens biens parmi vous.
    +++++++++++++++++++++

    Même sans les extrêmes menaçants, les nuages sont si sombres : la folie financière, le chomage et l’emploi précaire qui sont depuis 30 ans si élevés (et on peut comprendre que les gens touchés n’y croient plus), les budgets à tenir.

    Tout cela, c’est connu.

    Et on oublie, les écolos se focalisant trop sur le nucléaire, à mon avis, les pénuries certaines comme celles des minerais (26) dont on sait qu’ils vont nous manquer (cuivre, zinc – 20 ans de réserve, phosphore -les engrais et donc l’alimentation , eutopium, terbium, ytrium, …). Tous les équipements qui nous entourent (écrans de télés, retardateur de flammes, panneaux solaires, ..) ont besoin de ces métaux. Sans parler du pétrole qui ne peut que devenir plus cher. … Un collègue me rétorquait que l’on n’avait fait assez de recherche sur la voitures électrique. Elle aussi a besoin pour sa construction de métaux qui touchent à leur fin.

    Je parlais de monde complexe. On ne peut plus se permettre les discours populistes et simplistes. Il faut vite pouvoir traiter de tout cela de façon sérieuse et responsable avec toutes les énergies.

    Il est même à craindre que la science et la technologie qui pourraient proposer des solutions (nouvelles cultures sur terres salées, ..) ne puissent pas pas aller assez vite. La science ne peut pas tout. Aux humains d’agir.

    Je ne dresse pas là un avenir rose. mais je voterai rose comme au 1er tour.
    Kredin memestra en dazont.

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