La semaine la plus difficile

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L’actualité impose des ingratitudes. Il faudrait en effet consacrer bien plus de lignes que je ne vais le faire pour féliciter tous ceux, militants ou proches sympathisants du PS, qui ont permis par leur engagement durant toute la journée à ces dizaines de milliers de Finistériens de venir participer au scrutin.

Il faudrait aussi se féliciter de la validation par l’intensité de la participation de cette audace que fut la décision d’organiser les primaires voulue par les adhérents du PS qui l’approuvèrent massivement par un vote le 1er octobre 2009.

Il faudrait enfin tenter de tirer les conclusions pour une organisation politique comme le PS d’avoir initié cette procédure. A l’évidence, en transmettant aux citoyens eux-mêmes une souveraineté et un monopole politiques qu’il n’est plus en mesure d’exercer de manière satisfaisante, cela va logiquement renforcer notre dimension d’animateur du débat politique.

Mais les résultats limitent la prospective à la semaine qui s’ouvre. C’est ici une affaire de tempérament. On peut soit se féliciter de l’incertitude de l’issue qui va renforcer l’intérêt pour le scrutin de dimanche, soit s’inquiéter des tensions que va générer cette encombrante indécision.

Ceux qui me font l’honneur de me lire connaissent mon pessimisme actif. Parce que la politique est encore trop souvent terre de l’irrationnel et de l’émotion, je crains que la semaine soit marquée par l’accentuation artificielle des différences. Rapidement, les risques de déchirures vont poindre sous l’effet des postures ce qui pèsera quand viendra l’heure du rassemblement final indispensable.

Les prochains jours sont donc délicats notamment parce que les deux finalistes étaient, avant- hier encore,  présentés par celui que la presse appelle le « faiseur de roi», comme de parfaits clones, impossibles à distinguer. Alors sur quoi se fera la différence ? Sur une ligne, un caractère, une expérience? Ce duel entre les « deux enfants de Delors » est d’autant plus périlleux que les électeurs socialistes rêvent d’un ticket et que l’UMP espère une guerre fratricide.

Je connais bien notre appétence pour des alliances qui se font, se défont et se refont, pour ces danses que pratiquent bien des socialistes bien qu’elle ait fait tomber plus d’une fois le PS dans l’ornière et conduit la gauche à l’échec.

Dans une présidentielle, le second tour se gagne en général en lorgnant vers les électeurs indécis souvent qualifiés de centristes. Au PS, c’est la gauche du parti qui va être cajolée. Pour ma part, je ne perds pas de vue que la victoire de dimanche doit ouvrir la capacité à rassembler pour l’emporter le 6 mai 2012. Bref, qu’il faut rassembler sans perdre sa cohérence.

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24 réponses à La semaine la plus difficile

  1. seb dit :

    L’équation me semble moins problématique, du coté de Martine que de celui de François. Celle ci a plus les coudées franches. Du fait du soutien (sans condition) de Valls à M. HOLLANDE, ce dernier va avoir beaucoup de mal à susciter l’adhésion chez les soutiens de M. MONTEBOURG.

    • Bloggy Bag dit :

      Montebourg s’est opposé à MA sur l’affaire Guérini, il aurait du mal à faire passer la pilule du côté des bouches du rhone s’il se ralliait à AM.
      A contrario, Montebourg a travaillé avec Moscovici dans le cadre de Besoin de Gauche et cela s’est plutôt bien passé.

  2. Bloggy Bag dit :

    J’ai choisi de soutenir François Hollande depuis plusieurs semaines déjà et je ne le regrette pas. Finalement, mon principal reproche vis-à-vis de Martine Aubry concerne sa façon de manager les gens, de leur parler. Elle est trop dirigiste pour moi, pas assez ouverte à la discussion, à la contestation et surtout à l’innovation. Or nous sommes dans une époque où la contestation monte et où l’innovation, le changement, la transformation sont nécessaires.

    Et puis, il y a une dernière chose qui ne passe vraiment pas, et qui concerne la politique locale. Dans ma circonscription du Finistère (3ème circonscription – Iroise), Martien Aubry a décidé qu’il n’y aurait pas… de candidature PS à la législative au nom d’un accord arbitraire et obscure avec EELV. C’est doublement insupportable : d’abord parce que si un candidat PS aurait des chances raisonnables d’être élu, un candidat écolo n’en n’a strictement aucune (en Iroise on est plutôt centre-droit, artisans, entrepreneurs et surtout agriculteurs), ensuite parce que cela m’agace suprêmement de me démener avec mes camarades pour réussir des primaires démocratiques pour la présidentielle et de me voir retirer ma citoyenneté pour la législative. Pour les législatives comme pour les présidentielles, je me bats pour plus de démocratie, pour refonder la gauche, ses idées comme ses pratiques. Dimanche fut une belle bataille, il est hors de question que nous nous arrêtions là !

    • PierKa dit :

      intéressant comme point de vue. Refus de l’alliance avec les Verts, ça va être pratique pour gouverner…
      Pour ce qui est du fléchage vers un vert sur la 3ème, l’accord n’est pas arbitraire ou obscur, il a été négocié par le PS, adopté par le Conseil fédéral du PS29, et l’ensemble du dispositif a été adoptée à l’unanimité par le bureau national, sans réserve, et donc par les 5 candidats socialistes, dont François Hollande. Etrange d’en tenir grief à Martine Aubry.

      • bloggy bag dit :

        pas un refus d alliance mais une alliance pour le second tour en faveur du candidat arrive en tete comme c est l usage. au nom de quoi nous refuse t on le droit de presenter un candidat ?

  3. Florian dit :

    Pour l’innovation, je pense que Martine Aubry a bien montré ce dont elle était capable depuis qu’elle est la tête du Parti Socialiste
    - mise en place des primaires
    - non cumul des mandats dès 2012
    J’en passe.

    Sur le plan programmatique : sortie du nucléaire, le mariage et l’adoption pour tous. J’en passe encore.

    L’innovation, c’est bien de la réclamer, mais ça doit revêtir un contenu.

    Quant à sa façon de parler, m’ouais, je préfère ça à quelqu’un qui me dit oui-oui pour me poignarder plus tard.

  4. Bloggy Bag dit :

    Les primaires viennent plutôt de Terra Nova et de Montebourg.
    Le non-cumul n’est pas en place et c’est un vieux débat.
    Mariage / adoption idem : c’est une avancée largement partagée au sein du PS, Hollande a dit qu’il l’appliquerait.
    La sortie du nucléaire est un sujet que j’ai personnellement travaillé au sein de B2G, je persiste et signe sur le schéma de sortie qui par nature ne peut fixer de date.

    Enfin, le poignard dans le dos, en Iroise il a une couleur plutôt verte et nous ne nous laisserons pas faire. La démocratie n’est pas à géométrie variable.

  5. Florian dit :

    Il fallait quelqu’un pour que les primaires soient entérinées, et c’est Aubry qui a permis qu’elles soient présentées au vote des camarades. François et quelques uns de ses soutiens n’ont guère été prompts pour cela.
    Le non-cumul ça devra être fait, et le plus vite possible, les militants n’en peuvent plus.
    Pour l’adoption, chez françois, ça ne me paraissait pas aussi clair que cela.

    Sur le nucléaire j’entends pourtant encore quelques quolibets un brin suffisants…

    Quant aux poignards, je ne parle pas de l’Iroise, bien sûr, mais nous parlons de la France.

    On ne se convertira pas l’un et l’autre je pense, mais je sais que nous sommes tous et avant tout socialistes.

    • Bloggy Bag dit :

      Je ne nie pas que Martine ait fait du bon boulot de 1er secrétaire.

      Sur le non-cumul des mandats, à ta place j’éviterais d’appuyer là-dessus sinon tu vas fâcher Montebourg…

      • Florian dit :

        Mais je ne cherche à draguer ni fâcher personne.
        Je n’ai pas peur d’affirmer des choix que j’ai effectué dès 2008 quand j’ai choisi Martine, comme je ne me priverais pas pour dire à Arnaud que je n’approuve pas certains de ces choix.

  6. Pnyx dit :

    Bloggy Bag, gardez votre sang froid ! Il reste une semaine avant le rassemblement ! Comme le dit Florian, nous sommes tous socialistes. Vous ne servez pas votre cause en agissant de la sorte. Ne paniquez pas, les électeurs ont fait leur choix : le changement est en marche !

    • Bloggy Bag dit :

      Qu’ai-je dit d’excessif ou de faux ?

      J’ai il me semble donner un élément fort de choix concernant un point essentiel à mes yeux : la capacité de management et d’écoute.

  7. Pnyx dit :

    Bloggy Bag mettez plutôt en avant les éléments positifs du programme de votre candidat.

  8. Serge dit :

    J’attends une réponse claire pour sortir du nucléaire dans un délai de 20 à 25 ans, avec des mesures concrètes comme celles des économies d’énergie, mises en pratique « pour de vrai » et du développement de toutes les énergies renouvelables, complémentaires.

    C’est un élément important pour gagner en 2012.

    Lire d’abord :
    http://www.negawatt.org/scenario-negawatt-2011-p46.html : scénario négawatt, économies d’énergie et sortie du nucléaire en 22 ans.

    Et aussi : http://energeia.voila.net/nucle/reacteurs_trop_chers.htm : le coût de production de l’électricité par les nouveaux réacteurs (genre EPR) est supérieur à celui de l’éolien ou du photovoltaïque, y compris en France.

    Outre ses dangers, dont on a eu une nouvelle démonstration au Japon, le nucléaire n’a plus de viabilité économique face aux énergies renouvelables. Pourtant, le nucléaire a reçu de faramineuses subventions depuis six décennies.

    Pendant cette période, il faudra assurer la reconversion des salariés du nucléaire qui ne seront pas arrivés à la retraite, en leur conservant salaire et avantages acquis.

  9. Stink dit :

    Après ce premier tour des primaires, je n’ai qu’une crainte que la machine à perdre ne se remette en route… Je reste sur mon choix, car il ne suffira pas de se payer de mots, de flatter une gauche trop à gauche pour être réaliste.
    Il faut être rassembleur au-delà de son propre camp.
    Francois Hollande sait le faire.

  10. jm dit :

    « une gauche trop à gauche pour être réaliste »…La « gauche moins à gauche », ça colle alors ? ou « la gauche un peu au centre » ?, ou la « gauche presque à droite » ?, ou celle qui entre autres, s’oppose à la retraite à 60 ans et qui veut maintenir les quotas d’expulsions..qui heureusement ne semble peser que 6% dans ce parti…

    N’ayons juste pas peur de notre ombre, mais pas non plus de notre histoire si nous voulons regarder devant…

    Il s’agit d’une séquence politique, et ainsi d’aller jusqu’au bout de cette séquence dans le respect absolu de notre base commune. Pour le reste, que chacun s’exprime, soit clair et … aux urnes citoyens.

  11. seb dit :

    En fait, plus j’y pense, et plus je me dis que – en dehors des rapports tendus de M. HOLLANDE avec M. MONTEBOURG, qui font le pendant avec ceux de Mme AUBRY et le même MONTEBOURG – le brave HOLLANDE est capable de « garder une cohérence » sans pour autant s’aliéner les électeurs de MONTEBOURG.

    **Prenons le pilier 1 du programme MONTEBOURG : « Mettre sous tutelle les banques ».

    On comprend très bien que le très, très, très carthésien HOLLANDE soit hostile à un dirigisme en opposition avec les thèses européennes et peut être aussi avec ses valeurs de « gauche démocrate » à l’allemande.

    En revanche, M. HOLLANDE peut, tout à fait défendre une position visant à « empêcher les banques de nuire ». Car ce que dénonce, surtout, M. MONTEBOURG, n’est ce pas (in fine)…Le fait que les banques soient convaincus que, quelles que soient leurs erreurs, les Etats viendront toujours les secourir ?

    Pour commencer, M. HOLLANDE pourrait critiquer (parce que le silence se fait pour l’heure sur le sujet) les tractations pour « sauver les banques » entre M. SARKOZY et Mme MERKEL. Pour ce faire, il n’a qu’à reprendre l’argumentaire ci dessous.
    http://blog.turgot.org/index.php?post/L%E2%80%99affaire-Dexia%2C-symbole-de-l%E2%80%99incomp%C3%A9tence-des-%22%C3%A9lites%22-dirigean

    Cette critique (sincère) permettrait à M. HOLLANDE de montrer qu’il sait faire la différence entre l’idée européenne et ses dirigeants (1) et qu’il a pris conscience (si ce n’était pas déjà fait avec le bilan de la Cour des Comptes sur le premier « plan ») que cette « solution » était du suicide, justement, pour « l’Europe » et pour les citoyens européens, sans oublier les banques elle même (2) On peut même penser que les agences de notation gratifieront le pays d’une meilleure note (encore) après un tel discours responsable ET lucide.

    La critique étant une chose, la proposition une autre…M. HOLLANDE (s’il veut « rassembler » et pas seulement pour débouter M. SARKOZY de l’Elysée) pourrait proposer (puisqu’il se prétend le champion de la gauche, qu’il assume dès à présent) pourrait proposer un « plan beaucoup plus effiscient et responsable » (de quoi mettre une baffe à SARKOZY, se démarquer (sur le plan des idées) de Mme AUBRY, et se crédibiliser auprès de l’électorat)

    En matière de dettes dites « souveraines » :
    http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-dettes-souveraines-vers-l-heure-de-verite-quelles-solutions

    En matière de « banques » :
    http://www.objectifeco.com/economie/economie-politique/article/vincent-benard-gerer-des-grandes-faillites-bancaires-en-bon-ordre-la-methode-dinkic

    F. HOLLANDE pourrait, par ce biais, faire pousser un « ouf » de soulagement aux banques (youpi, on ne sera pas sous la tutelle de l’Etat !) tout en donnant raison à M. MONTEBOURG sur un point non négociable : moralement et économiquement, il n’est pas normal que les contribuables financent les bétises des banquiers ou que les banques se voient attribuer un privilège (la non faillite) jusqu’à présent réservé à l’Etat (mais pour des raisons régaliennes que les banques ne peuvent, à l’évidence, se donner)

    Pour les autres piliers – la VI République par ex – M. HOLLANDE peut très bien accorder un référendum…Et pour bien montrer que les mots qu’il dit ne sont pas du vent…Donner à sa lettre à MONTEBOURG, un caractère juridique, au sens où dès lors qu’il deviendrait le « candidat de la gauche » il ne saurait revenir sur ses engagements, tout reniement se payant en espèces sonnantes et trébuchantes.

    • Bloggy Bag dit :

      Pour pouvoir mettre les banques sous tutelle il faut d’abord reprendre le contrôle de ses finances. Tant que l’on sera obliger de se financer sur les marchés, nous serons forcer de nous plier à leurs critères.

      La France peut parfaitement, pour un temps au moins, se financer elle-même. Pour mémoire, le déficit est peu ou prou égal à notre épargne annuel (15% de nos revenus). La question serait alors : acceptez-vous de passer un an d’épargne en prêt à l’État pour vous libérer de la tutelle des marchés ?
      C’est un cas d’école, mais il a le mérite de donner un ordre d’idée à ce que chacun de nous peut et veut faire.

      Alors, vous accepteriez ?

    • Bloggy Bag dit :

      Dexia est en état de faillite.

  12. seb dit :

    Je pensais pouvoir être éclairé par le dernier débat mais, en fait, pas du tout.

    **Les banques :

    Pendant le débat, Mme AUBRY a parlé nationalisation (je cite Martine Aubry : « Réellement, on ne peut pas dire qu’on nationalise sans les titres de propriétés. Ce n’est pas possible ») quand le journaliste lui parlait de mise sous tutelle des banques, ce qui dénote une méconnaissance du sujet et qu’elle n’a pas travaillé ce point sérieusement.

    François Hollande de son côté affirmait : « s’il y a des banques qui font des pertes et d’autres qui font des profits, parce qu’il y a des banques qui continuent à faire des profits : il faut que les banques qui ont fait des profits financent les banques qui ont fait des pertes » ce qui est une nouveauté dans son projet.

    Le truc c’est que M. HOLLANDE n’a sans doute pas lu le traité de Lisbonne ! Ou la DDHC de 1789 ! En vertu de quoi des banques ayant fait des profits payeraient elles les dettes de leurs consoeurs ? Etrangement, le « bon sens » ne lui a pas traversé l’esprit, que les banques, qui ont des actionnaires, pourraient sans doute vendre quelques uns de leurs actifs immobiliers ! Et suivre la méthode citée plus haut.

    **La dette :

    A propos de la dette, je dois dire que ni l’un ni l’autre n’ont évoqué la mise en place de la taxe sur les transaction financière en France même si l’Europe ne la mettait pas en place (rappel pour l’Europe : il faut l’unanimité des membres de de l’union européenne pour la mettre en place ce qui a peu de chance d’être fait : Irlande contre, Angleterre contre, co Prince d’Andorre : contre).

    Cette taxe Tobin, en matière de désendettement, ne ferait pourtant pas supporter aux Français le poids du remboursement de la dette. Même avec une réforme de la fiscalité que tous les deux ont évoqué, ce sont bien les Français de toute nature qui paieront et cela n’est pas acceptable. Je rappelle volontiers qu’une taxe de 0,1% rapporterait en Europe 240 milliards d’Euros. Et puisque la France a été prometteuse pour la TVA…Pourquoi ne pas agir de même pour la taxe TOBIN…Au lieu d’attendre que la City donne son accord ?

    Le montant annuel des transactions financières dans le monde représente 60 fois la richesse mondiale. Cela montre bien que l’essentiel des richesses aujourd’hui sont des richesses financières, réparties de manière très inéquitable, et que c’est là que la fiscalité doit peser.

    **Le déficit :

    François Hollande et Martine Aubry de concert sont d’accord pour respecter, en temps de crise, les 3% du traité de Maastricht alors même que ce critère n’était respécté que par 2 pays européen avant la crise. C’est là absolument incroyable puisque ces critères créés il y a 20 ans sont totalement désuets !

    Au surplus, pourquoi 3% ? Promettre, soyons logique, des budgets sans déficits ni dettes, seraient beaucoup plus intelligents ! Et je note un total manque d’idée : pourtant, on pourrait promouvoir le « don au désendettement » dont j’ai déjà parlé. Par le passé, cela a très bien marché, 0% d’intérêt pour l’Etat, et un retour rapide de la croissance (méthode Charles V et Thiers)

    Au lieu de se jeter des « petits mots » (même pas des phrases) les candidats devraient argumenter sur leur projet. Pas convaincant pour l’heure.

    **Démondialisation :

    Martine Aubry évoque le juste échange qui figure dans le projet socialiste, alors qu’Arnaud Montebourg parle de démondialisation ce qui n’est absolument pas la même chose.De plus sa méconnaissance grossière du sujet l’amène a faire des parallèles douteux, je cite Martine Aubry « je crois qu’aujourd’hui entre le libre-échange et ce que propose finalement madame Le Pen, c’est-à-dire fermer les frontières, c’est-à-dire faire en sorte que tous ceux qui travaillent actuellement pour l’exportation ne puissent plus le faire, qui est une fausse réponse, et bien nous avons une réponse qui passe par la concertation, la réciprocité et l’obligation si on n’arrive pas à avoir des accords. Plus loin elle précise : « Quand Arnaud Montebourg parle de démondialisation, on ne va pas revenir sur la mondialisation et je le dis, moi, heureusement »

    Arnaud Montebourg n’a jamais parlé de fermer les frontières et il est parfaitement,t scandaleux de comparer ses propositions en matière de démondialisation et de protectionnisme européen à celles de l’extrême droite.

    Au surplus, le programme – même – du FN ne prévoit pas la fermeture des frontières…Seulement le contrôle d’icelles. Avant d’arnaquer le citoyen, lire les programmes des concurrents serait bien !

    François Hollande lui confirme aussi « Moi, je n’ai jamais été pour le protectionnisme, mais je suis pour une stratégie offensive. Je ne suis pas pour me mettre derrière des barbelés. En même temps, je ne veux pas être naïf non plus et innocent en disant : « Venez, Venez, produits chinois, prendre nos emplois ». Non, mais je veux une stratégie offensive, sur les nouveaux secteurs industriels, sur ceux qui vont être dans les biotechnologies, ceux qui vont être dans la recherche sur les transitions énergétiques, bref tout ce qui va faire l’industrie automobile, l’industrie aéronautique, tout ce qui fait le fleuron de notre industrie d’aujourd’hui et de demain, je suis pour que l’État définisse avec les grandes entreprises, avec les PME, avec les régions cet acte de stratégie industrielle.

    François Hollande n’apporte donc aucun espèce de réponse concrète en matière de protectionnisme européen…Ni même en terme d’initiative industriel. Au cas où cela aurait échappé au brave Hollande, nous avons un commissaire européen à l’industrie. Il l’ignorait ? Et nous avons déjà un grand plan européen nommé Stratégie de Lisbonne II. Seulement, comme le reconnaissent tous ceux qui ont pris connaissance dudit plan, ce dernier ne vaut pas un clou en matière de prospérité économique.

    Rien d’étonnant à cela, puisque ladite Stratégie découle des propositions « sociales » de M. BARROSO, qui se résument à « il faut permettre aux entreprises de supprimer leur excès salarial ». Oui, vous avez bien lu : une personne humaine est un « excès salarial » pour M. BARROSO. A l’évidence, cela ne dérange guère les finalistes du PS que les salariés d’un pays soient réduits à une telle comparaison !

    **La 6ème république :

    Pour Martine Aubry je n’ai pas noté dans sa réponse d’éléments qui me font penser qu’elle a fait de gros effort autre que de reprendre le projet PS, elle parle de d’une réduction des trains de vie avec 30% de réduction du salaire du président de la république (il y aura donc toujours une augmentation de 162% par rapport à 2007 ! Bel effort !) quand on attend qu’elle détaille une réforme des institutions.

    Pour François Hollande les idées sont plus claires : « il faudra faire le statut pénal du chef de l’État. Il n’a pas à être irresponsable. »

    Bon point…Mais un peu à coté de la plaque : l’irresponsabilité du Président n’est pas forcément un souci, si l’on considère ses pouvoirs constitutionnels. Ce qui l’est, c’est l’impossibilité, pour des citoyens ou des députés « non amis » de saisir une Cour de Justice, quand le Président :
    –viole la Constitution
    –viole la DDHC
    –viole les engagements pris par le pays
    Bref, « fait preuve de manquements à ses devoirs, dans l’exercice de ses fonctions ».

    « Deuxième réforme à faire, il n’a pas à faire pression sur la Justice. Il y aura donc l’indépendance de la magistrature et la fin de la nomination des parquets, des procureurs comme c’est le cas aujourd’hui. »

    Là encore, très bien – ne serait ce que pour être respectueux de la Charte des Droits – mais quid de la manière pour le faire ? Parce que M. HOLLANDE n’a pas l’air de le savoir mais…Il ne peut octroyer un pouvoir à la Magistrature. Le seul moyen de le faire, c’est un référendum. Car seul le Souverain est dépositaire des trois pouvoirs.

    « Il faut que ce soit une République exemplaire également sur le plan des nominations. Le conseil constitutionnel, je vais faire la proposition d’une réforme du conseil constitutionnel. Ce n’est plus possible que ça se fasse avec des nominations qui viennent du président de la république ou des présidents de chacune des assemblées. Il faudra que ce soit contrôlé par le parlement. »

    Qui serait moins politisé ? Soyons sérieux, il nous faut des personnes correspondantes à la DDHC, avec auditions parlementaires et validation citoyenne.

    « Et puis République exemplaire également sur la question de la réforme des modes de scrutin parce qu’il faut qu’il y ait un Parlement qui puisse augmenter la diversité de notre pays, le pluralisme de notre pays. Et enfin, République exemplaire sur l’audiovisuel, il en sera terminé de la nomination par le chef de l’État du président de l’audiovisuel. Deuxième principe que je veux poser, c’est la République contractuelle. C’est-à-dire que le président de la république ne peut pas décider pour tous, de tout, partout. C’est quoi la république contractuelle ? C’est premièrement avoir un contrat avec les collectivités locales, la décentralisation mais aussi le rapport avec les élus locaux.  »

    Beaucoup de choses floues la dedans. Un « contrat » il y en a déjà un : le pacte républicain. Maintenant, pourquoi ne pas prévoir un « saut » fédéraliste, au sens où l’on doterait les collectivités – via un référendum (oui, on peut les « gagner ») du pouvoir d’émettre des impôts ? Ceci pour que celle ci ne dépendent plus du bon vouloir gouvernemental ? Bien sur, les citoyens, en contrepartie, se verraient octroyer le droit…De refuser ces impots, s’il apparait que leur utilité n’est pas prouvée et que leur usage n’est pas conforme aux devoirs des élus.

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