Défaite socialiste au Portugal

Publié dans Articles | 4 commentaires

Hier soir, les Portugais ont mis fin à six ans de gouvernement socialiste, et leur vote s’entend comme une sanction contre le Premier ministre sortant, José Socrates.

Avec la défaite lors des municipales du 22 mai en Espagne des socialistes espagnols, une nouvelle fois on est bien obligé de constater que le continent européen dérive vers la droite. Sauf erreur de ma part, et en tenant compte du fait que José Luis Zapatéro est en sursis, il ne reste plus que la Grèce,  l’Autriche et la Slovénie où le gouvernement est dirigé par un social démocrate.

La dimension européenne de notre projet pour 2012 est pourtant évidente. Contrairement à ce qu’écrivent certains, y compris à gauche, l’idée que nous pourrions faire sans l’Europe est fausse comme d’ailleurs celle qui veut que nous pourrions continuer avec l’Europe actuelle. La crise confirme que seule l’union des Etats européens peut garantir à chacun d’eux une voix dans le concert des grandes puissances du 21ème siècle.

C’est aussi pour cela que les victoires des conservateurs sont inquiétantes. Il sera difficile de les convaincre de réorienter les politiques actuelles de l’union pour par exemple faire avancer l’harmonisation fiscale et sociale indispensable à la compétitivité de nos entreprises..

Cette entrée a été publiée dans Articles. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à Défaite socialiste au Portugal

  1. Marc dit :

    Hier soir se tenait un débat sur BFMTV entre Bernard Maris et François Hollande.
    Dès les 5 premières minutes, Maris faisait clairement exposer à Hollande que son action face au dumping fiscal et social mondial était soumis au bon vouloir des instances internationales et qu’il s’agissait pour nous de convaincre, pas de décider et, effet, avec très peu d’espoir de succès. Cela va être difficile à vendre…. Cela me rappelle comment, en septembre dernier, il était compliqué de discuter, même en interne, du morceau de projet PS sur les « écluses tarifaires ». Ce que j’en comprends, c’est qu’on est coincé, mais chut….

  2. Centriste dit :

    Heureusement qu’il n’y a pas d’harmonisation fiscale. C’est une crise de la dette que l’on voit. Trop de bureaucratie et les dépenses publiques trop grandes. Je préfère payer pour ce que l’on consomme avec des services publics de qualité mais réduit aux fonctions régaliennes. C’est un peu l’image des low cost dans le transport aérien ..les gens choisissent air france ou la concurrence

    C’est malheureux mais un défaut de paiement d’un pays européen semble nécessaire pour se rendre compte de la crise : fonctionnaire et retraites pas payées un mois comme aux Etats Unis.

    C’est mieux que cela soit un social democrate qui gère la crise en Espagne et Grèce.

  3. MAB dit :

    Les élections portugaises mettent surtout en évidence un taux d’abstention historique, qui jette au tapis la représentation des partis et ouvre la porte à toutes les aventures ?
    N’allons nous pas avoir en 2012, un président de droite ou de gauche, élu avec « rien »?
    C’est la représentation démocratique qui est en jeu, l’hyper-personnalisation des pouvoirs éloigne le citoyen et fait des politiciens des demi-dieux bien fragiles, même si certains gardent toute notre estime – je pense à Dominique…

  4. seb dit :

    « Hier soir, les Portugais ont mis fin à six ans de gouvernement socialiste, et leur vote s’entend comme une sanction contre le Premier ministre sortant, José Socrates. »

    Bien évidemment, puisque ce dernier envisage comme mesure « sociale » la rigueur budgétaire, essentiellement pour ceux qui ne sont pas responsables de la « crise » !

    « Avec la défaite lors des municipales du 22 mai en Espagne des socialistes espagnols, une nouvelle fois on est bien obligé de constater que le continent européen dérive vers la droite. »

    Ca ne date pas d’hier. Et la réponse, c’est les « think thank » qui y répondent : la « gauche » ne cherche plus à conquérir l’électorat populaire, celui qui (accessoirement) fait l’élection présidentielle…Et les législatives !

    « Sauf erreur de ma part, et en tenant compte du fait que José Luis Zapatéro est en sursis, il ne reste plus que la Grèce, l’Autriche et la Slovénie où le gouvernement est dirigé par un social démocrate. »

    Ces pays sont peut être dirigés par des « sociaux démocrates » mais leur politique est la même que celui des gens de « droite » : il s’agit de la stratégie de Lisbonne, échec complet !

    « La dimension européenne de notre projet pour 2012 est pourtant évidente. »

    Ha oui ?

    « Contrairement à ce qu’écrivent certains, y compris à gauche, l’idée que nous pourrions faire sans l’Europe est fausse comme d’ailleurs celle qui veut que nous pourrions continuer avec l’Europe actuelle. »

    La question la plus intéressante est sans doute de se questionner sur le sens que les socialistes – les vrais – donnent au mot « Europe ». Parce que, je suis désolé de vous l’apprendre M. URVOAS, mais quelque soit le candidat socialiste à la présidentielle, on aura toujours un BARROSO à la Commission Européenne, lequel fait la pluie et le beau temps en matière de « législation » européenne…Depuis que les faux socialistes se sont ralliés au traité de Lisbonne, qui confère au PE…Un rôle aussi important que le « Parlement de Paris » de 1788, à la différence près que deux siècles se sont écoulés depuis !

    Pour agir au niveau européen, il y a des solutions. La question est : comment la « gauche » compte t elle être crédible sur des sujets qu’elle ne maîtrise pas ? Ou se refuse à maîtriser ?

    J’entends par là que les peuples ont été nourris de promesses « sociales » depuis (disons) le choc pétrolier de 1973. Et depuis cette époque, la « gauche » européenne promet, promet, promet…Mais n’agit jamais ! Tout au contraire, les « socialistes » se rallient aux « libéralistes » lobbytisés.

    En témoigne l’absence de débat national sur – par ex – cette fameuse Stratégie de Lisbonne ! Dix ans d’étapes pour autant d’échecs, cela aurait peut être mérité une petite réflexion sur : « et si on essayait autre chose » ? Non ?

    Ou l’inertie des « socialistes » sur des sujets de société. Le PS a semblé découvrir la « réforme des retraites » alors qu’il sait très bien que cette « réforme » vient des propositions d’un lobby industriel puissant au niveau européen !

    Au lieu de dénoncer – en amont – le problème, il a fallu attendre des millions de personnes dans la rue pour que le PS se réveille ! Et sans un projet CREDIBLE en remplacement en plus !

    « La crise confirme que seule l’union des Etats européens peut garantir à chacun d’eux une voix dans le concert des grandes puissances du 21ème siècle. »

    Tout au contraire, M. URVOAS. La crise a révélé le rapport de force des « puissants » contre ceux qui ne le sont pas. Vous croyez (naivement ?) que les 27 s’entendent ? Certes pas. La France, l’Allemagne, l’Angleterre décident, les autres suivent, et point barre !

    Si l’on veut avoir une voix dans le concert des nations, il faut se faire entendre. Et pour cela imposer un rapport de force. La diplomatie ne sert à rien dans l’affaire, les « gentils » n’obtiennent jamais rien. Vous l’avez bien vu, non, au moment du traité de Lisbonne ? Les « gagnants » ont été ceux qui ont réussi à imposer des opt out à l’UE ! Le Président Tchèque, notamment, a parfaitement compris que sa « décision » était un danger pour ses partenaires, lesquels lui abandonneraient n’importe quoi pour obtenir sa signature !

    Tout au contraire, la France a vu son personnel politique fait amende honorable pour cause de « peuple mauvais votant » ! Alors, évidemment, on nous a refilé le TCE déguisé…Sans que la « gauche » bronche, du reste ! Etonnez vous après des « défaites » !

    « C’est aussi pour cela que les victoires des conservateurs sont inquiétantes. »

    Non, elles sont logiques. Les « conservateurs » ont un atout : les pouvoirs régaliens. Ils donnent l’impression de pouvoir agir. La gauche dit « on va faire çà »…Mais pour ce faire, il faut l’aval des 27 ou plus ! Alors, que voulez vous…Les Français veulent des politiques, pas des diplomates, Napoléon pas Louis XVI !!

    « Il sera difficile de les convaincre de réorienter les politiques actuelles de l’union pour par exemple faire avancer l’harmonisation fiscale et sociale indispensable à la compétitivité de nos entreprises. »

    Faux, M. URVOAS. Le problème de la « gauche » c’est qu’elle n’a pas compris qu’elle est instrumentalisée. Vous confondez « l’Europe » – idée noble – avec les membres de l’UE (BARROSO et cie)

    Vous voulez l’harmonisation fiscale et sociale ? Et bien qu’attendez vous pour exercer un rapport de force ?

    C’est facile. Il suffit que M. HOLLANDE – et cie – déclenche une très grande peur dans le « camp européen ». A savoir : demander à la CJUE de reconnaître le CARACTERE SOCIAL DE LA REPUBLIQUE française (je vous renvois vers le CC) au titre de TRADITION CONSTITUTIONNELLE.

    On sait que, par le passé, la Cour de Karlsruhe a défendu des spécificités du droit allemand, et que l’Angleterre a demandé qu’on considère les membres du Commonwealth comme des citoyens européens. Suite à ces décisions, la CJUE a harmonisé la définition « nationale » des concepts au plan européen.

    Si la France – via votre personne (ou le PS) – défendait ce point là, la CJUE ferait de même. Elle s’appuirait sur une tradition constitutionnelle nationale – comme elle a utilisé la protection de l’environnement en Allemagne pour harmoniser le droit européen sur la question d’où les directives REACH et cie – pour l’étendre à tous les citoyens européens.

    Ce serait d’autant plus « simple » que la CJUE est une « amie » de la France, comparativement à la Commission Européenne.

    Je ne vois – malheureusement – aucune proposition de ce genre dans le projet !

    Pour étendre le pouvoir de force – il faut parfois bluffer – votre candidat à la présidentielle pourrait dire quelque chose comme : « si l’on ne me rends pas satisfaction sur la question, et bien je négocierais des bilatérales avec l’UE, comme en Suisse ».

    Il est évident – l’UE a trop a perdre (son budget du départ) si la France quitte l’UE – que l’on donnera vite raison au candidat du PS, et que l’harmonisation sera – dès lors – possible. Tant il est vrai, et les vrais socialistes le savent, que le rempart des citoyens, c’est avant tout…La loi !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>