Réforme des retraites, suite

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Belle réunion hier soir avec Jean Mallot, député de l’Allier sur la réforme des retraites. 

Notre invité a notamment développé les 4 axes autour desquels s’organise le projet du PS.

D’abord, l’horizon de la réforme. Il est raisonnable de se projeter à l’horizon 2025, tout en se dotant des instruments qui permettront de poursuivre au-delà l’action engagée. C’est pour cela qu’il est criminel de siphonner le fonds de réserve des retraites mis en place pour faire face au pic démographique de la prochaine décennie ! Nous demandons non seulement qu’il soit préservé mais qu’il soit abondé par une taxe exceptionnelle de 3 milliards par an sur les profits des établissements financiers, pour lesquels la crise semble n’être plus qu’un mauvais souvenir !

En deuxième lieu, l’effort doit être partagé si l’on veut qu’il soit accepté par tous les salariés, du secteur public comme du secteur privé. La droite cherche sans cesse à les opposer. Nous proposons la mise en place d’une commission pour le rapprochement des régimes, permettant de faire le point sur la situation précise des uns et des autres, d’uniformiser,  si nécessaire, les avantages familiaux, d’améliorer la situation des polypensionnés. Mais l’effort doit aussi être assumé par les détenteurs de capitaux. Il s’agit bien d’un choix politique majeur, et nous proposons d’abord de rapprocher la taxation du capital de celle du travail.

Le 3ème axe concerne les mesures démographiques nécessaires. L’allongement de l’espérance de vie doit être pris en compte, c’est une évidence ! Mais il est absurde de faire passer tous les Français sous la même toise. La clé, pour nous, c’est la réalité des parcours professionnels et la réalité de l’espérance de vie que l’on peut atteindre. C’est pour cette raison que nous faisons de la pénibilité un des enjeux majeurs de cette réforme et que nous affirmons qu’il est temps de proposer un nouveau droit : celui de la prise en compte de la pénibilité. Nous refusons toute approche médicalisée pour défendre une approche collective.

Le dernier axe est évidemment celui de l’emploi. Aucune réforme n’est durable sans une forte amélioration de l’emploi. La France détient le triste record européen du plus fort taux de chômage des jeunes et du plus mauvais taux d’emploi des seniors ! c’est pour cela que nous proposons notamment une meilleure valorisation du temps partiel pour les droits à la retraite.

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4 réponses à Réforme des retraites, suite

  1. baillergeau dit :

    Je pense que l’axe 2 est le vrai sujet de conflit à traiter frontalement.
    Les axes 1 et 3 sont des problèmes de tables gigognes que, toi et tes collègues spécialistes de tout bord, connaissez parfaitement.
    Pour l’axe 4, c’est un sujet en soi, à moins de supprimer le salariat !!!

  2. seb dit :

    « D’abord, l’horizon de la réforme. Il est raisonnable de se projeter à l’horizon 2025, tout en se dotant des instruments qui permettront de poursuivre au-delà l’action engagée. C’est pour cela qu’il est criminel de siphonner le fonds de réserve des retraites mis en place pour faire face au pic démographique de la prochaine décennie ! »

    Effectivement…Sauf que le « pic » devrait avoir lieu vers 2033…Selon le COR.

    « Nous demandons non seulement qu’il soit préservé mais qu’il soit abondé par une taxe exceptionnelle de 3 milliards par an sur les profits des établissements financiers, pour lesquels la crise semble n’être plus qu’un mauvais souvenir ! »

    Pourquoi, plutôt, ne pas militer pour une révision du traité de Lisbonne, article 123, qui donne aux bankers le pouvoir démesuré de prêter de l’argent qui n’existe pas…Avec les conséquences qu’on sait ? Le PS pourrait ainsi proposer que les Etats retrouvent leur souveraineté monétaire…Mais, pour éviter une crise à la Commission…Que celle ci soit limitée. Au sens où les Etats ne pourraient emprunter que pour faire des investissements…Et cela auprès de la BCE ou/et de la BANQUE NATIONALE. De cette manière, les « intérêts de la dette » n’existeraient plus réellement…Au sens où la BCE comme la BN sont des Institutions publiques, étatiques. On pourrait même – soyons généreux – prévoir que la moitié des « intérêts de la dette » économisés reviennent au budget européen.

    Sans harmonisation « européenne » voire internationale – sauf si DSK s’en fait le promoteur – la « taxe » dont vous parlez n’a aucune chance de voir le jour. Il y a trop d’intérêts contre cette taxe…En revanche, en période de « disette » les Etats seront trop heureux de faire un sale coup aux bankers via le retrait de leur pouvoir inconséquent (qui est à l’origine des surprimes) d’autant que cela serait très populaire !

    « En deuxième lieu, l’effort doit être partagé si l’on veut qu’il soit accepté par tous les salariés, du secteur public comme du secteur privé. »

    Et pourquoi ne pas partir d’un régime unique…Pour tous (parlementaires compris)…Et après proposer quelques avantages fiscaux ? La politique familiale devrait être financée par les contribuables…Pas par les salariés.

    « Mais l’effort doit aussi être assumé par les détenteurs de capitaux. Il s’agit bien d’un choix politique majeur, et nous proposons d’abord de rapprocher la taxation du capital de celle du travail. »

    Tout a fait. Mais alors, pourquoi donc avoir voté le traité de Lisbonne…Qui considère la taxation du capital comme une entrave à la concurrence libre et non faussée ?

    « Le 3ème axe concerne les mesures démographiques nécessaires. »

    Le souci, c’est que la notion de « pénibilité » est injuste par elle même. Ex : les femmes vivent plus longtemps. Est ce à cause de leur travail plus « doux »…Ou bien parce qu’elle prenne plus soin d’elle que les hommes ? Qui a le travail le plus « pénible » ? Celui qui décharge des livraisons toute la sainte journée…Ou le cadre stressé à mort par des actionnaires cupides ? La mère qui s’occupe de ses enfants…Ou le député qui sillonne la France en tout sens ? Le jeune qui travaille à un rythme infernal chez Mac Do…Ou la caissière qui écoule les produits chez Leclerc ? Celui qui travaille à la chaîne…Ou l’enseignante contrainte de tenir la position debout ?

    Je note une chose assez stupéfiante tant à « droite » qu’à « gauche ». L’absence de proposition concernant…La famille ! Les enfants ! Pourtant, à problème démographique…Il faut répondre par une réponse démographique. S’il y a trop de « vieux » c’est qu’il n’y a pas assez de « jeunes ». Dès lors, au lieu de pousser les jeunes filles à l’avortement…Pourquoi ne pas leur proposer l’adoption? De nombreux Français sont obligés d’aller à l’étranger pour avoir un bébé…Alors qu’on sait que notre pays continue de faire avorter pleins de bébés en devenir…Qui, si l’on avait pris soin d’avertir la mère, auraient pu être adoptés !

    Pourquoi ne propose t on pas à ces couples en difficulté, des aides, plutôt que la solution stupide de l’avortement ? Dont souvent les femmes ne se remettent jamais ?

    Pourquoi ne pousse t on pas les Français à faire plus de bébés ? Et puis, j’aimerais bien que le PS dise à l’UMP de se taire concernant les baby boomers. C’est l’Etat qui a demandé aux Français de donner des enfants à la France. Je trouve ignoble qu’on rejette une culpabilité sur ceux qui ont certes été gâtés par la vie…Mais n’ont rien demandé !

    « Le dernier axe est évidemment celui de l’emploi. Aucune réforme n’est durable sans une forte amélioration de l’emploi. »

    C’est certain. Penser que les salariés ont « le choix » est évidemment stupide, puisqu’ils sont interdépendants des « choix » de leurs décideurs ! Et parfois – toujours ? – d’actionnaires ! Lesquels applaudissent avec joie tout licenciement collectif !

    Je note que vous demandez la prise en compte du temps partiel. Fort bien…Mais cela n’a aucune incidence sur « l’emploi ». Que propose donc le PS ? Est il sans réponse comme M. WAUQUIEZ, qui préfère lutter contre le Brie de Meaux plutôt que de faire son job ?

  3. je pense que débat se pose en les termes suivants : le système a été fait pour une démographie et une activité bien différente, continuer sur ce modèle de répartition est une faute technique, comptable, financière, et une faute morale. Car c’est le travail de ceux qui n’ont aucune retraite assurée qui financent la retraite de ceux qui sont responsables générationnellement de ce décalage démographique et de la perte de vitesse de l’activité économique du pays.

    Il faut donc chercher de nouveaux types d’encaissements sans participer au chaos social mondial c’est à dire sans qu’il n’y ait déflation de la valeur des retraites. Nous avons différentes options : taxer les flux financiers sortant, taxer la pollution des flux commerciaux entrants, transférer les charges du travail sur le puisage des biens naturels (eau, populations animales, utilisation de l’espace).

  4. JULES dit :

    Désirez-vous vous faire une conviction sur la réforme des retraites, en dehors des « on dit »?
    Prenez une petite heure…
    Trouver sur le net, les pyramides des âges des pays de l’U.E. et de la France, chercher les âges légaux de départ en retraite ainsi que les âges effectifs de sortie du marché du travail au sein de l’UE.
    Comparer avec ce qu’on nous dit… EDIFIANT!

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