L’auto-entrepreneur en débat

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Ce matin, à l’AG de la Chambre des Métiers, un dossier est revenu souvent dans les interventions des participants : le statut de l’auto-entrepreneur.

Le gouvernement et notamment le ministre Hervé Novelli est très fier d’avoir créé ce nouveau statut. Pourtant, les artisans ne cessent de protester face à son développement et à ses dérives. La Chambre de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment du Finistère (CAPEB) vient d’ailleurs de lancer une grande campagne de cartes lettres à destination des parlementaires.

Interpellé directement, j’ai pu indiqué non seulement que je n’avais pas voté le texte instituant ce dispositif puisqu’il s’agit de la déjà très fameuse « loi de modernisation de l’économie » votée en aout 2008 mais ensuite que je pensais que même du point de vue du client, l’autoentrepreneur n’était pas une bonne idée.

En effet, on ne s’improvise pas du jour au lendemain artisan et l’absence de toute garantie quant à la qualification de l’autoentrepreneur risquait de générer bien des déconvenues que la pratique éventuelle des « prix cassés » ne suffira pas à compenser.

Enfin, je ne suis pas sûr que ce statut ne soit pas contraire aux intérêts de ceux qui y souscrivent. Ses promoteurs eux-mêmes le présentent non comme une première étape d’un projet professionnel destiné à s’inscrire dans la durée mais comme un simple pis aller censé apporter ponctuellement un complément de revenus aux chômeurs, retraités ou salariés.

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2 réponses à L’auto-entrepreneur en débat

  1. seb dit :

    Ayant moi même créé ma société – mais avant l’arrivée du « statut d’auto entrepreneur » – je ne peux pas considérer comme mauvais le fait d’encourager les citoyens de notre belle France à s’investir dans un projet personnel, pouvant effectivement avoir des objectifs différents, que cela soit avoir une société ou bien utiliser ce statut pour compléter des revenus plus ou moins maigres.

    Les plus du statut sont évidents : moins de contrariété administrative (avant, et je parle en connaisseur comme dit plus haut) on se serait cru dans la fameuse tour des fous où Obélix et Astérix entre, lors « des 12 travaux » pour récupérer un document administratif), moins de difficulté (aussi) auprès des banques, cela grâce à un statut juridique qui rassure.

    Les moins du statut : comme vous le dites justement, on ne s’improvise pas entrepreneur du jour au lendemain. Cela demande d’avoir un projet, une idée, et beaucoup (énormément ?) de motivation et…De temps. (Parce que oui, on ne touche le premier bénéf que, bien souvent, un an après le début de l’aventure)

    Il y a aussi le « trop plein d’espérance ». Des personnes qui ont une bonne idée, un projet cohérent…Mais un budget insuffisant. Ou alors qui, pour faire des économies, se lance sans (expert) comptable et éventuel avocat. Résultat ? Boulettes sur boulettes et clé sous la porte en moins d’un an.

    S’ajoute à cela les nécessaires compétences. On voit, pour ex, en raison de la « mode » des massages, des personnes qui s’improvisent masseur à domicile ou gérant d’un institut de beauté proposant cette option. Résultat ? Les « vrais » masseurs dénoncent la pratique…Et les clients ne savent plus où aller ! Cela est vrai pour beaucoup de chose.

    Y compris…D’ailleurs, en politique ! Comme l’écrivait votre (ex) collègue M. WAUQUIEZ dans « un huron à l’Assemblée » il semble que les nouveaux élus soient un peu, comment dire, lâcher dans la nature. Or…A ce que je sache (les choses ont peut être changé depuis) écrire une loi, un amendement, étudier un rapport, voire même tout « simplement » présider le match FRANCE ITALIE entre parlementaires, demande de savoir le B.A de la vie parlementaire.

    Même chose concernant les lieux. A lire M. WAUQUIEZ, il semble que même un « plan » de l’Assemblée n’est pas remis aux nouveaux venus…Lesquels après quelques tentatives infructueuses…Partent vers de nouveaux horizons ! Je ne parle pas des « codes et usages » de l’Assemblée, qui nécessitent bien sur un contact avec les « anciens » !

    Bref, en quelques mots, oui à l’encouragement de projets personnels…Mais que le statut ne soit pas perçu comme la panacée ! Il ne fait pas tout ! C’est bien de vouloir encourager la création d’entreprise…Encore faut il trouver des moyens de garantir « l’espérance de vie » desdites sociétés !!!

    Et pour ce qui concerne la politique, à quand une sorte de « guide du parlementaire » voire du « Ministre » – M. FABIUS pourrait en rédiger un – pour éviter le taux de « perdition » d’élus astronomique en notre belle France ? (A lire M. WAUQUIEZ)

  2. baillergeau dit :

    Cet « auto-entrepreneur » correspond parfaitement à la vision de Sarko qui ne considère pas les salariés comme des citoyens à part entière.
    Le sinistre Madelin avait déjà cette concéption de la société.

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