Ce matin, à la commission des lois, était étudié le projet de loi déposé par le gouvernement visant à « amoindrir le risque de récidive criminelle« .
Pour une fois, le débat fut apaisé tant le sujet est délicat. Qui peut prétendre dans ce domaine disposer d’une certitude ? C’est la raison pour laquelle je suis intervenu dans trois directions.
D’abord pour rappeler que notre arsenal législatif est déjà très complet et qu’il serait plus habile de commencer par appliquer les textes que d’en voter de nouveaux. Il est vrai que cela coute moins cher de faire adopter une nouvelle règle que de recruter des psychiatres pour suivre les condamnés pour agressions sexuelles ou des conseillers d’insertion et de probation qui devraient les accompagner une fois la peine purgée.
Ensuite pour souligner que la fonction première d’un médecin n’est pas d’être un auxiliaire de justice. Il est vain de vouloir trouver dans la psychiatrie un élément pour réguler tous les phénomènes comportementaux. Non seulement, les soins ne sont pas magiques mais en sus, nous manquons d’outils théoriques et pratiques pour évaluer la prédiction du risque.
Enfin, pour refuser la simplification. S’il est vrai qu’il faut travailler pour éviter la récidive, cela ne doit pas faire oublier que la première agression est tout autant dramatique. Il ne faut pas attendre qu’un condamné recommence avant de le prendre en charge. D’où l’importance, soulignée par le rapport du Premier Président de la cour de Cassation remis à Nicolas Sarkozy, d’investir dans des centres de recherche sur la compréhension des comportements.
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Bonjour,
Et pas un petit billet sur la présentation hier soir du budget du Ministère de l’Intérieur…?
Vos remarques sont pleines de bon sens et on ne peut qu’être d’accord avec vous. Mais concrètement, comment vous financeriez vos mesures, étant donné le déficit abyssal, et la dette tout aussi vertigineuse?
Concernant le projet Hortefeux sur le couvre-feu pour jeunes, moi aussi je me suis immédiatement demandé comment les gendarmes et policiers (y compris municipaux?) identifieraient (dans l’obscurité, par définition
les jeunes en question. Comme il n’est pas question d’obliger les jeunes à avoir des papiers d’identité sur eux en permanence ni les autorités, des trombinoscopes géants, cela serait réalisable par une police de réelle proximité, qui connaisse bien les jeunes. Je connais très mal ce dossier, mais j’ai connu une enfance anglaise où le bobby était très présent, sur le terrain et dans la littérature enfantine. Il inspirait le respect mais pas la crainte, l’autorité sans l’autoritarisme. Il connaissait les gens, les gens le connaissaient. Il n’avait pas besoin de lunettes de soleil en novembre, lui, il ne se balladait pas de la médiathèque à la mairie avec matraque et revolver *bien visibles* en permanence ; solution ou simple nostalgie surannée ?
Le projet Hortefeux est démagogique à souhait. Couvre feu pour les délinquants…Et en même temps on réduit les effectifs de police ! La cohérence de ce Gouvernement m’épatera toujours !
Quant aux amendements sur la récidive, il suffit de lire « autheuil » pour voir le délire complet à l’UMP !
Ce qui serait bien, si vous le pouvez, M. Urvoas, c’est dans une possible « interview » ou « débat » politique les lois déjà votées…Mais jamais mises en oeuvre.
Dans « ubu loi » il y a le décompte, mais je ne l’ai plus trop en tête. Au moins les gens verraient que la loi est devenue un outil de comm et rien d’autre.
Concernant les « bobbies » effectivement…M. Hortefeux ferait bien de faire un stage en Angleterre !