Pour préparer mon propos, je suis allé lundi dernier aux archives départementales pour rechercher les journaux de la 1ère cérémonie le 12 août 1945.
Je souhaitais retrouver l’émotion qui devait nécessairement avoir une autre densité que celle que nous pouvons ressentir à chaque cérémonie patriotique.
De fait, la presse indique Quimper célébra « avec ferveur et joie » ce premier anniversaire et notamment la pose de la 1ère pierre du monument de la Libération.
La ville avait choisi l’endroit de l’ancienne chapelle de Pénity pour l’ériger, là ou la colline du Frugy se creuse d’une « crique où tout récemment encore les pêcheurs venaient sécher leurs filets ».
Le maire de l’époque, Hervé Marchand, le préfet de l’époque Leconte et le Colonel Berthaud, chef des FFI donnèrent les coups de truelles symboliques. Et ils expliquèrent ainsi que sur ce menhir de 15 tonnes et de 6 mètres de haut, en pierre bleue d’Huelgoat, ils n’avaient voulu graver aucun nom « parce que ce monument devait être un hommage à tous » dira le maire.
Evoquant ces faits ce matin à la mairie, je voulais donner raison à André Malraux qui a, un jour, écrit que « la plus belle des sépultures c’est la mémoire des vivants. »