C’était il y a 28 ans…

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Un mail, puis un sms : bon anniversaire les socialistes ! Et oui, je n’avais pas fait attention mais nous sommes le 10 mai. 28 ans déjà !

« Etre fidèle à une tradition, c’est être fidèle à la flamme et non à la cendre » écrivait Jean Jaurès. Je ne sais, si le 10 mai 1981 sera demain, dans vingt ou dans trente ans, célébré ; mais ce dont je suis convaincu, en atteste l’évocation de 1936, c’est que lorsque l’histoire d’un homme rejoint le coeur d’un peuple, la flamme qu’il a allumée ne s’éteint jamais.

Comment oublier le frisson qui traversa notre pays à 20 heures. Cet espoir vite transformé en explosion de joie, en liesse populaire, qui traversa toutes les villes. Certes, il y avait bien ici ou là quelques visages défaits, mais l’immense majorité des Français accueillait l’élection de François Mitterrand à la Présidence de la République comme une libération, un espoir, la réalisation d’une part de rêve.

Les vieux épouvantails, les arguments usés, n’avaient plus eu prise sur un peuple qui après une si longue attente se sentait enfin libre. Libre d’aller à la rencontre d’un homme, d’un projet, d’une gauche unie, libre de réaliser cette alchimie subtile qui conduit chacun, à partir de sa situation sociale ou économique, à déterminer son choix politique, à mettre un terme à ce qui était ressenti alors comme une frustration, celle d’être écarté du pouvoir depuis si longtemps, trop longtemps.

Entre 1958 et 1981, la gauche avait attendu 23 ans pour connaître cela. Cela fait maintenant 14 ans que nous n’avons pas connu cette victoire. Je veux bien attendre encore 3 ans mais pas plus !

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24 réponses à C’était il y a 28 ans…

  1. noël dit :

    mais pas plus!!! il ne faut pas vendre la peau de l’ours!

  2. Arnaud dit :

    C’est vrai que ça fait déjà long…. 1981, je n’étais pas né. J’imagine la joie et l’effervesence aux récits qui m’ont été faits. Ne doutons pas que la prochaine soit pour nous !

    Le charentais avait toujours de bonnes phrases:

    « L’homme politique s’exprime d’abord par ses actes ; c’est d’eux dont il est comptable ; discours et écrits ne sont que des pièces d’appui au service de son oeuvre d’action », ou encore « sur le chantier de ces valeurs toujours neuves, pour ces combats de chaque jour qui se nomment liberté, égalité, fraternité, aucun volontaire n’est de trop »….

    Ca change de « casse-toi pauvre con »…..

  3. Jean RAMBERT dit :

    23 ans et plein de sensations sont encore vivantes !
    Le pouvoir qui descend du Chateau vers le Peuple.
    VGE qui croit que, dans les mois qui suivent, on va lui demander de revenir, face à l’impacité de la gauche à gouverner.
    « L’illégitisme » de la gauche à prendre le pouvoir.
    La gauche bien dans l’opposition, mais au pouvoir ? vous n’y pensez pas ma chère !
    Je souhaite que les historiens ne perdent pas ces sensations qui révèlent les vrais sentiments de nos adversaires et là, rien n’a changé.
    PS:
    Ultime sensation ? Si la gauche n’était pas passée, nous aurions eu des événements très graves, sans doute des années de plomb.

  4. emmanuel dit :

    « lorsque l’histoire d’un homme rejoint le coeur d’un peuple, la flamme qu’il a allumée ne s’éteint jamais » …. ca fait 14 ans qu’on le cherche

  5. Laëtitia dit :

    Je n’étais pas née non plus – juste conçue – mais ai vécu les 13 premières années de ma vie avec les idées socialistes portées, entre autre, par cet homme. Elles sont aujourd’hui les miennes, ne m’ont jamais quittée et sont, je crois, au delà de l’homme ou de la femme qui les incarne, celles qui peuvent justement animer une société.

  6. Michel C dit :

    Je m’en souviens encore, comme si c’était….Le dessin du visage de Mittérrand, la mine déconfite d’Elkabach. Ma joie, celle de mon frère, mais aussi le déssarroi de mon père. Ce dernier avait pourtant des valeurs de gauche, mais il n’estimait pas du tout Mittérand. Mon père nous dit alors: « Maintenant, vous êtes heureux, mais ça ne durera pas, vous verrez… ».
    Avec le recul, on peut dire que le bilan de cet homme n’était pas que bon, soyons honnêtes, mais des choses ont avancés grâce à lui et à la gauche.
    C’est bizarre, mais cet après midi, j’étais au foot et avec les copains, nous parlions de l’attitude de Sarkozy dans le cadre de la finale de la coupe. Nous étions tous d’accord pour dire que cette homme avait une attitude minable, mais que le problème, c’est qu’en face, personne ne fait le poids.
    Souhaitons au PS et plus généralement au peuple de gauche de trouver rapidement la personne qui nous permettra à nouveau de vivre une soirée comme celle du 10 mai 1981. Souhaitons tous que cette personne connaisse un avènement rapide, souhaitons tous qu’elle nous donne envie d’y croire, qu’elle arrête la casse sociale, la destruction des services publics

  7. Simon dit :

    Moi non plus, pas né à l’époque. Même pas conçu. Et en 1997, encore un peu jeune.
    J’aimerais tellement vivre un 1981…
    L’espoir est mince pour 2012…

  8. Michel C dit :

    Simon
    Pour 2012, soyons honnêtes, l’espoir n’est pas que mince, il est inexistant, en tous les cas à ce jour.
    Cordialement

  9. PierKa dit :

    Il y a 14 ans, c’était 1995 et la victoire de Chirac. J’imagine que tu voulais dire « cela fait 12 ans que nous n’avons pas vécu cette victoire ». Et c’était Jospin à l’époque.
    Pour les jeunes générations, le 10 mai 1981, c’est dans les livres d’histoire. Il va falloir apprendre à passer à autre chose, Blum et Mitterrand sont morts.

    réaction de JJU
    Non, je faisais bien allusion à la victoire de Chirac. Cela fait 14 ans que nous n’avons pas vécu l’émotion d’une victoire présidentielle. Le succès lors des législatives de 1997 était une agréable surprise mais n’entraîna pas la liesse du 10 mai.

  10. seb dit :

    Le problème, c’est que la « gauche » (je parle du parti) a perdu toutes ses valeurs, en faisant d’une part allégeance à la « gauche caviar », les fameux « bobos »…Et d’autre part cette même « gauche » sur le plan économique n’en a que pour le libéralisme le plus fou, sinon en discours, sinon dans l’action.

    Pourquoi sinon, accepter ainsi la « démission » de l’Etat ? Alors que le PS a un outil juridique très fort pour contraindre « l’Etat » à s’occuper des services publics : « le minimum européen » ?

    Pourquoi sinon avoir applaudi, pendant des années, les stocks options, alors que chacun vous dire que ceux ci contraignent le PDG a ne voir que l’intérêt à court terme d’actionnaires distants et non celui de l’entreprise ? Pourquoi ne jamais avoir proposé, par ex, de travailler sur la « motivation » des salariés ? Pourtant, beaucoup d’études montrent que si un salarié voit sa motivation augmenter de 10%, les ventes augmentent de 30% ce qui naturellement fait plaisir à l’actionnaire. Les « rendements » sont certes moindre que si on exploite les gens pendant trois ans, mais ils sont plus « durables » in fine, si l’on base son travail sur ladite motivation des salariés. Il y a des opportunités : la France est le pays où les salariés sont les plus démotivés. Qu’attend t on pour proposer une solution qui ferait sourire salarié, consommateur, et actionnaire ?

    Pourquoi ne pas demander que les élus nationaux ou locaux, définissent la « consistance » des services publics. La SNCF ne cesse de brader des plans entiers de lignes ferroviaires, ce qui a évidemment des conséquences, économiques, sociales, et environnementales.

    Pourquoi ne pas exiger que ce qui est vrai pour les TER…Soit possible pour les les lignes nationales de la SNCF, que ce soit les élus, et non la SNCF, qui définissent les services publics à accomplir ? Admettrait on que VEOLIA décide que la distribution de l’eau ne profite qu’aux foyers les plus « rentables » et non à l’ensemble de la commune ? Non. Pourquoi l’accepte t on, dès lors, lorsque la SNCF décide où, quand, et comment, elle doit gérer « ses » trains pour remplir ses missions de service public ?

  11. Roger dit :

    Quelle folle nuit que celle du 10 au 11 mai. Nous sommes passés de chez l’un à chez l’autre et nous avons terminé alors que le jour était levé en sortant Bernard et Annie du lit pour qu’ils nous offrent le café;
    Certes nous avons connu quelques désillusions par la suite et comme Jospin je n’accepte les années Mitterand que sous réserve d’inventaire mais je ne confonds pas la droite et la gauche. La logique de l’élection présidentielle veut que le programme ne suffit pas. Il faut aussi une personnalité pour l’incarner. Je ne vois pas pour le moment qui peut jouer ce rôle.
    De plus il ne suffira pas de faire de l’anti sarkozisme comme me donne l’image du PS aujourd’hui

  12. Marc44 dit :

    Je suis surpris par la propension des visiteurs (socialistes ?) à dénigrer leur propre parti en rabachant des slogans faciles dignes d’un commentaire de Christophe Barbier : le PS n’a aucune chance, le PS donne une mauvaise image, il ne suffit pas de faire de l’anti-sarkozysme etc….

    Mais qu’est-ce qui fait l’image du PS ? Qui fait cette image ? De quoi précisément parle t-on ?

    Parle t-on de l’action des groupes parlementaires (AN et Sénat) ? Lit-on leurs amendements et leurs propositions de lois ? Lit-on leurs rapports parlementaires ? Parle t-on de politiques régionales, départementales et municipales largement dirigées par des socialistes ? C’est d’abord et surtout cela, l’action des socialistes. Il y a beaucoup de bonnes choses de faites et, surtout, et c’est là le scandale, qui ne bénéficie guère à l’image que les gens ont du PS à l’échelle nationale.

    Le problème est la partie fluctuante de l’opinion n’a souvent pas les connaissances sur les institutions, les mécanismes socio-économiques, les connaissances historiques et géographiques requises pour comprendre ce qui se dit. Pour capter la clientèle, les média ont transformer l’information en infotainment, c’est actu de tout ce qu’il faut savoir aujourd’hui pour décrypter l’info toute chaude. Bref, foutaise
    et brossage dans le sens du poil.

  13. Michel C dit :

    Pour Marc44
    Sans doute avez-vous un peu raison…Je suis un des visiteurs, non socialiste de ce blog. Je me permets simplement de dire ce que je pense puisque par bonheur, on m’en laisse la liberté.
    Me permettez-vous de vous poser une question?
    Avez-vous en mémoire le récent congrès national du PS? Avez-vous en mémoire les quelques jours qui l’ont suivi?
    Cela répondra au moins partiellement, je pense à l’interrogation que vous faites: « Mais qu’est ce qui fait l’image du PS? »
    Bien à vous

  14. RR dit :

    Il est évident que 81, ce fut la fête. Pour ma part, j’étais heureux bien que je ne me retrouvais pas complètement dans le programme commun. L’écologie et les problèmes d’environnement était bien trop absents des programmes et des pratiques des élus de la gauche (PS, PC) de cette époque, des esprits à l’extrême gauche (LCR, LO, …).

    « Il faut une personnalité pour l’incarner », écrit Roger. Je veux bien, mais …

    Mettre en 88 le bulletin Mitterand au second tour m’a été très très très difficile. Je revois encore la tête d’un militant PS faisant du porte à porte m’entendant exprimer l’exécration de Mitterrand et lui disant que de gauche je voterai malgré tout. Toutes mes excuses. Mais, Mitterrand, des discours trop calculés et de ce fait creux. Un moi insupportable. Une façon de traiter son premier ministre peu correcte.

    Ce dernier point a été pire encore avec Michel Rocard et Edith Cresson.
    ++++++++++++++++++++++++
    Jospin a perdu. Mais son honneteté m’a réconcilié. J’ai aimé la gauche plurielle, sa façon de faire la politique

    C’est vrai que les idées libérales ont commencé à glisser dans la gauche (Stock option, l’intéressement à base d’actions qui se sont effondrées à France Telecom, l’appat du gain dans la middle class de gauche,…).
    A mon avis, c’était un problème d’évolutions des valeurs, et de peurs, plus que de contraintes du pouvoir.

    Ceci dit, je ne suis pas au PS, mais vote PS au 1er tour depuis la défaite de Jospin.

    La gauche en 2012, avec un projet sur des valeurs de gauche, mais surtout … avec des gens qui ne s’invectivent pas, mais acceptent de ne pas être d’accord parfois car tout est devenu si complexe.

    .

  15. Jean RAMBERT dit :

    @RR

    Dommage que tu ne sois pas au PS !
    Si les gens comme toi n’y sont pas, comment va-t-il changer ?
    C’est désespérant !

  16. Marc44 dit :

    @Michel C :

    je suis d’accord et devrais peut-ête tempérer mes propos. Bien sûr, je vois le congrès et j’ai voté plein de perplexitude. Il n’en reste pas moins que les grands média se régalent des combats et ignorent le travail de fond, car ça ennuie ! Ca ennuie, alors que ça pourrait être l’occasion de cent débats précis. Mais ces débats, pour aboutir à des conclusions utiles et justes, doivent être exigeants, à la fois techniques et philosophiques, faisant sans cesse l’aller-retour du général au détail.

    Je prendrai un exemple simple : S Royal a proposé que l’impôt sur le revenu soit calculé par personne et non par foyer. Pour avoir vécu ce type d’imposition en scandinavie, je vois un impact fort. Je n’ai jamais vu cela repris par les média. On pourrait trouver de nombreux exemples comme celui-là….

  17. Michel C dit :

    Pour Marc 44
    Les gens, les électeurs, non cartés du PS, quand ils ont vu cette image donné par ce parti, ils n’ont pas vraiment envie pour la plupart d’entre eux de le suivre et quelque part, c’est compréhensible. D’ailleurs, des militants du PS m’ont aussi dit leur écoeurement suite à ce bien triste spectacle.
    Ceux qui ne sont pas cartés suivent la politique d’une façon bien plus superficielle que ceux qui le sont. Ils vont sans doute plus droit au but, si vous me permettez l’expression. Quelque part, et c’est peut-être un tort, ils ne cherchent pas le détail…
    Mais les non cartés sont beaucoup plus nombreux que les cartés. Ils ont un poids électoral bien plus important. Et c’est vers ces gens là aussi, que le PS doit aller. Il faut qu’il leur donne envie, même si ce n’est guère facile je le reconnais. Et puis, il faut aussi trouver LA personne pour faire passer le message
    C’est à ce prix et à condition que le PS le reconnaisse que nous aurons encore un espoir de revivre ce 10 mai 1981. En sachant toutefois que si la victoire est belle, c’est ce qui se passe après celle ci qui compte.

  18. RR dit :

    @Jean Rambert

    Je ne suis pas au PS d’abord parce que je n’ai pas le temps (vie professionnelle et engagement fort avec responsabilité dans une association).

    Voilà au moins une raison. Le temps, car pour moi, cela ne sert à rien d’être dans un parti sans militer et s’engager un iota.

    Je ne suis pas pour le cumul.

    Justement, depuis Jospin, on semble être revenu en arrière en matière de cumul.

  19. castillo gabriel dit :

    a méditer : citation de FM
    « qui a peur de son ombre attend midi pour se lever, pendant ce temps les autres courent! » ;-) a force de courir après Sarko, vous ne trouverez que vos propres ambiguitées…on ne construit pas un projet pour ou contre une personne… mais sur des idées et des valeurs qui sont aptes à rassembler les français… vous en êtes très loin… le passer fait du baume au coeur, il est important, hélàs c’est pas dans les idées du passé que vous trouverez les solutions au monde d’aujourd’hui !!!!!
    A force de construire une haine vicérale envers Sarko vos électeurs irons vers celui qui a le discours que parfois le Ps singe, c’est-à-dire le NPA…

  20. Michel C dit :

    Pour Castillo Gabriel.
    Si pour vous, exprimer son opposition à Sarko et à ses idées, c’est construire une haine viscérale, dans ce cas…
    Il est quand même légitime et bon que tout homme politique ait en face de lui un contre pouvoir.
    Vous trouvez Sarko parfait?…

  21. castillo gabriel dit :

    et vous Michel, trouvez-vous le PS parfait ? ;-)

  22. Michel C dit :

    Non, mais j’imagine que c’est des rangs de ce parti que surgira celui ou celle qui pourrait déboulonner Sarko

  23. castillo gabriel dit :

    Alors Michel… imaginez, imaginez! il est si doux et bon de rêver ;-)

  24. Michel C dit :

    Oh, vous savez Castillo, heureusement qu’en politique comme dans la vie, il y a l’imagination, le rêve car ils nous font vivre et finalement avancer un peu
    Vous savez…, la « chance » de la droite actuelle, c’est d’avoir dans ses rangs, un homme comme Sarko. Il a su rassembler, même au dela de la droite hélas…mais à part lui…c’est aussi vide que la gauche. Il faut dire les choses telles qu’elles sont.
    Alors, je ne crois pas que le PS (ou la gauche) ait actuellement l’homme ou la femme providentielle, mais mon imagination, mes rêves me laissent penser que ça viendra un jour. Pas trop tard j’espère…

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