Inquiétude pour les IUT

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Je lis dans la presse que les directeurs des établissements, les étudiants, et les enseignants des IUT s’inquiètent. Je crains qu’ils aient raison.

Avec l’entrée en application de la LRU au 1er janvier 2009, les IUT ne recevront plus leur dotation directement de l’Etat mais de leurs universités de rattachement (ainsi pour Quimper ce sera l’UBO). Ces dernières disposeront d’une enveloppe globale pour les UFR et les instituts universitaires.

Sans maîtriser tout le dossier, je redoute que certaines universités ne soient tentées d’opérer des coupes sombres pour  équilibrer leurs budgets en raison de leurs difficultés financières. Etant entendu que bien souvent, les IUT ont besoin de moyens plus importants que les UFR.

La moindre des choses serait de garantir les moyens au niveau national pour des raisons de cohérence, et éviter des disparités entre les territoires. L’IUT de Quimper par exemple délivre une formation reconnue par les étudiants et les professionnels ; il serait très regrettable d’altérer ce système au nom d’une philosophie libérale et d’économies de bouts de chandelles.

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12 réponses à Inquiétude pour les IUT

  1. Fred dit :

    Il n’y a pas que les enseignants d’IUT qui sont inquiets des réformes du gouvernement Jean-Jacques. C’est toute l’Education nationale qui se trouve vent debout contre la politique de Xavier Darcos.

  2. André dit :

    Tous les enseignants, éléves et parents peuvent et doivent se poser des questions sur l’avenir du système de formation et d’éducation, mais sans pour autant casser les équipements publics et privés.
    Concernant les IUT il serait sans doute plus intelligent de leur laisser leur autonomie financière mais aussi d’y accueillir en priorité les lycéens pour lesquels ils ont été initialement prévus, c’est à dire ceux issus des séries technologiques. Cela réduirait par la même occasion le nombre d’échecs en fac où vont se fourvoyer celles et ceux qui n’ont pas trouvé place en IUT aprés un bac technologique.
    Essayons de faire des propositions simples, raisonnables et compréhensibles par tous.

  3. yh dit :

    tout à fait d’accord avec andré.beaucoup comme moi restent à l’écoute des propositions du ps concernant:

    1) la réduction des inégalités scolaires, qui ne cessent de s’amplifier.

    une réponse uniquement quantitative ( plus de profs) serait fort décevante car quasiment sans incidence sur les dites inégalités ( cf explosion des inégalités en 30 ans alors que le nombre de profs n’a cessé d’augmenter jusqu’en 2007)

    2) le lien entre les formations et le marché du travail

    3) la carte scolaire et les multiples dérogations qui subsistaient, y compris dans le cadre de gouvernements de gauche

    4) la démocratisation des grandes écoles

    5) l’évaluation du corps professoral

    6) la formation initiale des enseignants

    7) la question de la réevaluation des filières manuelles

  4. Fred dit :

    « Une réponse quantitative serait fort décevante car quasiment sans incidence sur les dites inégalités »
    Nous voici dans la plupart des établissements à 30 élèves par classe et 35-40 en lycée… Comment voulez vous qu’à moyens constants on améliore l’encadrement des élèves ? A plus de trente élèves, dans des classes qui ne sont conçues que pour en accueillir 24, comment faire sinon repousser les murs ?

  5. yh dit :

    @ fred

    je pense qu’on peut très certainement mieux utiliser les moyens aujourd’hui dévolus à l’éducation nationale

    tout d’abord les situations sont fort hétérogènes; toutes les classes de lycée ne sont pas à 35/40; mon avis est le suivant: concentrons les moyens sur les zones défavorisées socialement avec des classes à 25 max; pour le reste ça ne me choquerait pas d’avoir des classes à 35 dans les lycées favorisées socialement.

    mettons aussi les profs expérimentés dans les zones défavorisées.

    enfin, ce que je veux dire c’est que le processus de distinction sociale est très subtile ; la réduction des inégalités passe avant tout par un effort de tous ( état,collectivités locales avec l’aide aux devoirs, suivi personnalisé) qui est très qualitatif; cela passe aussi par une modification des procédés de sélection dans les grandes écoles ( à l’exemple de sciences po).

    enfin, avouez tout de même que beaucoup de pays ( ex allemagne, pays scandinaves) font mieux que nous avec des moyens inférieurs.y’aurait pas un ptit problème?

  6. André dit :

    Une des difficultéd dont souffre la France dans le domaine de l’enseignement comme dans beaucoup d’autres c’est la mise en place de lois uniformément sur l’ensemble du territoire . La Z.E.P de Creteil n’est pas la même que celle de Brest ou Rennes Sud. Et pourtant on y applique les mêmes directives tant en matière d’effectifs des classes que des indemnités attribuées aux enseignants…etc…
    N’est il pas temps de pousser la décentralisation pour permettre une adaptation aux besoins véritables?
    Ce n’est pas toujours le quantitatif qui est le meilleur. C’est la véritable prise en compte des difficultés à résoudre.
    Dans le domaine de l’enseignement et de l’éducation il reste de la marge pour faire mieux sans nécessairement beaucoup plus de moyens.
    Mettons les simplement où il faut.

  7. yh dit :

    là aussi concernant le commentaire précédent je dois dire que je suis entièrement d’accord

  8. Fred dit :

    Je tiens à rassurer tous ceux qui s’inquiètent des dépenses probablement inutiles à leurs yeux de la prime versée aux enseignant de ZEP : elle s’élève à à une trentaine d’euros ! Est ce vraiment une erreur de verser cette indemnité aux enseignants des quartiers de Pontanézen qui certes ne rencontrent pas les mêmes difficultés que leurs collègues des académies parisiennes mais qui ont devant eux aussi un public défavorisé ? Et de grâce, pensons aux élèves de ces ZEP ? Pourquoi vouloir déshabiller les ZEP bretonnes ? Soyons ambitieux en terme d’éducation et arrêtons cette logique de boutiquier !
    Petite questions : rassurez moi, mais les commentaires que je vois apparaître sur l’éducation nationale ne sont tout de même pas ceux de camarades socialistes. S’il se trouvait que ce soit le cas, notre parti est encore plus malade que je ne le pensais. Relisez Jaurès et ces pages sur l’instruction.

  9. yh dit :

    @fred

    j’ai un petit pb de compréhension;pour vous être de gauche signifierait augmenter sans fin les dépenses sans se poser de questions?

    je suis de gauche et ça ne m’empêche pas de penser qu’il est indispensable de réformer l’éducation nationale notamment du point de vue qualitatif.et tant pis si je m’éloigne des canons confortables de la bien-pensance.

    enfin, quitte à engager un débat littéraire sur l’éducation, outre jaurès, je vous conseille condorcet, rousseau et bien sur bourdieu qui devrait être enseigné à l’iufm ( voilà un auteur de gauche qui avait analysé le processus d’inégalités scolaires et dont les propositions n’allaient pas toutes dans votre sens)

  10. André dit :

    Simplement répondre à Fred que je n’ai pas l’impression d’avoir parlé de primes inutiles ni de déshabiller les uns pour habiller les autres.
    Ce sont ces interprétations et ce genre de réactions qui empêchent souvent d’aborder les vrais problèmes.
    Quitte à te décevoir je suis socialiste et j’ai lu Jaurés, Hugo, Rousseau et beaucopu d’autres dans le domaine de l’éducation.
    J’ai cru comprendre qu’il fallait donner plus à ceux qui en avaient le plus besoin et c’est ce que j’ai essayé de faire tout au long de ma vie auprés d’élèves des catégories socio professionnelles peu favorisées y compris en villes bretonnes. Ce qui ne m’empêche pas de penser qu’elles n’ont pas grand chose de commun avec celles des banlieues de grandes villes.

  11. Fred dit :

    Ah oui la sempiternelle accusation d’archaïsme et de conservatisme !!! OUI je suis un archaïque qui réclame un meilleur encadrement des élèves ! OUI je suis un archaïque qui considère qu’à 30 élèves et plus en collège on ne peut s’occuper des élèves en difficulté ! OUI je considère que ces suppressions de postes sont un non sens politique car il se produira les mêmes effets que dans les années 1980 : on supprime des postes aux concours de l’Education nationale et on recrute les professeurs à une barre élevée. Puis quelques années plus tard, on ouvre les vannes et on recrute à 5 de moyenne.

  12. yh dit :

    @fred
    il ne s’agit pas d’accusation de conservatisme mais juste la certitude que le pb de l’éducation nationale ne se limite pas à une question de moyens.

    vous avouerez tout de même que la moindre réforme dans l’en se heurte depuis des années au refus obstiné de syndicats , que le gouvernement soit de droite ou de gauche.

    tout le monde est d’accord sur le pb des rased .

    par contre sur le reste, désolé d’avoir un esprit critique et de penser que la réforme darcos sur la seconde est une bonne chose ( le système de modules en deux semestres est pratiqué par nombre de pays, y compris sociaux démocrates, et ça marche….)

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