De la mémoire à l’histoire

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poilus.jpgEvidemment, j’étais ce matin à la commémoration de l’armistice de 1918. Pour une fois, il y avait beaucoup de Quimpérois présents.

En rentrant, j’ai consulté un livre d’histoire de 3ème, pour voir ce qu’il en disait de cette « grande guerre » afin de mieux comprendre ce que les adolescents d’aujourd’hui apprennent de cette période.

Une courte page résume les faits militaires (la Marne en 1914, Verdun et la Somme en 1916, le chemin des Dames en 1917). L’essentiel y est dit sur les belligérants (la triple alliance unissant les empires allemand, austro-hongrois et Italie) et la triple entente (France, Royaume Uni et Russie).

Puis beaucoup d’autres pages sur « les civils dans la guerre », « les soldats dans la guerre », « l’économie dans la guerre », « le traumatisme de la guerre ». Bref, beaucoup de descriptions. C’est une tendance dommageable de notre époque : privilégier l’anecdote à la compréhension des enjeux, la narration au détriment de l’analyse.

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4 réponses à De la mémoire à l’histoire

  1. Frédéric Le Loc'h dit :

    Cher Jean-Jacques,
    Les instructions officielles demandent aux enseignants de consacrer 4 heures à la Première Guerre mondiale et à ses conséquences. Les grandes phases du conflit font l’objet d’une première séance de 45 minutes (de cours effectif si l’on retranche l’appel des élèves et le retour sur la leçon précédente). Oui, c’est trop peu, d’autant que beaucoup d’entre-nous prennent l’initiative d’une leçon introductive sur les origines de cette guerre. Mais ils commettent là un écart avec le programme qui peut leur être reproché en cas d’inspection. Il faut dire que les élèves voient en fin d’année de 4e les raisons qui conduisent à ce conflit dramatique : la montée des nationalismes (à travers l’exemple de la vie politique en France de 1848 à nos jours) et la colonisation.
    De façon générale et pour briser l’hypocrisie avec ce sujet, il faut bien reconnaître que les élèves s’intéressent peu aujourd’hui à ce passé qui leur semble lointain. C’est la raison pour laquelle les concepteurs des programmes insistent sur la dimension de guerre totale et sur les conséquences de ce conflit. Le Premier conflit mondial est plutôt étudié en classe de 3e pour expliquer les totalitarismes et la Seconde Guerre mondiale et non pour cette guerre elle-même. Regrettable ? Sûrement. Mais dans ce cas, cessons de retrancher des heures à l’enseignement de l’histoire-géographie.

  2. ReNé dit :

    Les livres d’histoire seraient donc comme le blog de notre député, privilégiant l’anecdote à l’analyse…

  3. Baillergeau dit :

    Je pense que l’histoire pourrait être enseignée à partir de la fiscalité, mais je ne suis pas enseignant.
    Pour exemple, je transmets l’évolution de l’impôt fédéral américain de 1931 à 2009.

    En réaction aux élites économiques et financières qui s’étaient enrichies tout en conduisant le pays à la crise de 29, les taux de l’impôt fédéral américain sur le revenu, applicable aux revenus les plus élevés furent les suivants:
    25 % en 1931 (Hoover)
    63 % en 1932 (Hoover)
    79 % en 1936 (Roosevelt)
    91 % en 1941,(Roosevelt)
    77 % en 1964 (Johnson)
    30 %-35 % au cours des années 1980-1990 (Reagan-Bush)
    Obama propose 45%.

  4. bernard dit :

    anecdote; analyse? Il faut, si je me réfère à une ancienne expérience, être en phase avec ce que les élèves de 4 ème sont susceptibles de comprendre et d’assimiler dans leur ensemble. L’étude des textes d’époques ou de documents est un exercice hautement pédagogique, sans doute, mais particulièrement difficile,pour ces élèves; quant à l’analyse du contexte socio-économico-politique, c’est encore d’une grande difficulté pour les élèves de première……Pour des jeunes qui sont à un âge où la temporalité chronologique est en phase d’achèvement (voir Piaget)(( en gros ça veut dire qu’ils sont a peu près certain que henri IV est après Saint Louis mais avant Napoléon)), l’anedocte est le plus sur moyen de les faire entrer dans l’Histoire. Viendra ensuite le temps de l’analyse.
    Les notions d’Histoire, assimilés par un élève sortant du collège sont loin à très loin des notions décrites dans leurs livres d’histoires……(alors que l’on peut penser que les notions de maths du bouquin sont entièrement acquises)
    Quelle rôle a la presse maintenant? Anecdotes ou/et analyses? Et que lit esssentiellement le lecteur tout venant?

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