Mes questions pour Reims (2)

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penseur21.jpgSeconde question : le premier secrétaire du PS doit-il être son candidat lors de l’élection présidentielle ?

Il ne s’agit pas ici d’une question de personnalité mais de la nature du parti ainsi que de notre réponse aux ambiguïtés de notre régime politique.

Pour les uns, la priorité du PS n’est pas de choisir un candidat à l’élection présidentielle d’autant qu’aucun ne s’impose vraiment. Le Congrès doit donc refuser de se transformer en duel des présidentiables désignés par les sondages, se doter d’une direction aux antipodes de la caporalisation et privilégier l’élaboration d’un programme. Dans cette conception, le premier secrétaire est un administrateur du parti, le choix du candidat étant renvoyé à une primaire ouverte aux sympathisants.

Pour les autres, l’enjeu n’est pas de choisir entre un candidat et un programme car ce sont les deux faces d’une seule pièce. Une orientation n’est pas dissociable d’une offre qui l’incarne. Le Congrès doit donc faire le choix d’une autorité capable de fixer une orientation en vue de la présidentielle, tournant ainsi le dos aux grands marchandages de postes qui paradoxalement minent l’unité du parti. Le premier secrétaire est donc potentiellement le candidat.

D’où l’interrogation : le PS doit-il intégrer dans son fonctionnement les logiques présidentielles de la Vème République où doit-il se résister et se comporter comme un parti attaché au régime parlementaire ?

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4 réponses à Mes questions pour Reims (2)

  1. jpb dit :

    Le positionnement actuel, sur la base de nos idéaux de toujours, « Le bien-être pour tous et l’augmentation de l’autonomie » est en phase avec ce qu’en perçoit l’opinion publique. L’électorat attend une vision précise sur la façon dont le PS permettra de faire redémarrer le pouvoir d’achat. Il a pris acte que Sarkozy s’était planté, mais que rien n’a changé au PS de ce coté. C’est donc lors des sept chantiers après congrès de Reims qu’il faudra choisir le bon scénario et de mettre tout le monde d’accord dessus. D’ici là, la tactique qui consiste à tirer « à boulets rouges sur Sarkozy » est vaine, elle n’apporte aucune crédibilité supplémentaire. C’est en calant notre évolution sur le calendrier présidentiel qu’on pourra en 2012 modifier la donne, en ayant un premier secrétaire se consacrant à son travail et non préoccupé de devenir président, on ne peut courir deux lièvres à la fois. Il faudra faire preuve d’audace et d’imagination pour proposer une démarche crédible et ne pas revenir avec un catalogue indigeste de propositions diverses. Cela condamne la reprise du dernier pack présidentiel de Ségolène Royale, même dépoussiéré. Il faudra trouver une personne qui soit fondamentalement différente de la personnalité de Nicolas Sarkozy et dans laquelle les Français se reconnaissent. Elle n’apparaît-elle pas à l’évidence pour le moment et il faudra attendre 2011 pour créer un gros choc dans l’opinion publique.

    Tout en étant attaché au régime parlementaire, le PS doit se caler sur la prochaine élection présidentielle s’il veut la gagner.

  2. abadinte dit :

    Je pense que c’est aujourd’hui la vraie césure au sein du Parti Socialiste. Je trouve insensé de donner les rênes du parti à quelqu’un qui sera quelques années plus tard pas à même de mener la gauche à la victoire. Il ne faut donc pas présidentialiser le parti.
    Par contre, je pense que rien n’empêche le Premier Secrétaire ensuite à se présenter pour représenter le PS. Mais dire aujourd’hui, c’est lui / elle qui nous représentera me semble dangereux.

  3. Baillergeau dit :

    Mon choix est pour la première orientation qui me semble donner plus de chances à une réflexion idéologique sérieuse pour la gauche et un PS, en phase avec le XXI ° siècle.
    Cependant, je suis conscient que ce choix n’élimine pas tous les risques de l’autre option.
    Si la nouvelle direction ne sait pas traiter sa «minorité» autrement que Royal semble l’envisager, muselière ou pire, le combat interne reprendra jusqu’à la défaite en 2012 !

  4. Damien dit :

    Pour répondre à la dernière question, je serais tenté de dire :
    « ça dépend si on veut gagner ou si on veut faire de la figuration »

    A priori, je pensais que nous étions plutôt une gauche de gouvernement qu’une gauche de contestation.
    Donc si on veut gouverner, faut se mettre sur le chemin pour gouverner.

    Sinon, c’est un peu comme envoyer une équipe de basket à un championnat de foot.
    C’est possible.
    Mais faut pas s’attendre à des miracles.
    Pis faut pas s’étonner de se faire lourder.

    Comme qui dirait :
    « Y’en a qu’on essayé … ils ont eu des problèmes … »

    cqfd.

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