Iran : comment interpréter ?

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2708430669-mahmoud-ahmadinejad-voit-une-victoire-de-la-nation-dans-le.jpgJ’ai adhéré au groupe parlementaire d’amitié France-Iran et la première réunion a porté sur l’annonce par les services de renseignements américains de l‘incapacité pour l’Iran d’être en mesure de fabriquer une bombe atomique avant fin 2009.

Cette déclaration fortement médiatisée ne peut se limiter à un simple constat. Plusieurs hypothèses sont dès lors possibles.

1er piste : Les agences de renseignements ont peut-être voulu prendre leurs distances avec l’administration Bush et éviter d’être ainsi mises en accusation comme elles l’avaient été après la guerre en Irak.

2ème piste : L’administration Bush a d’ores et déjà renoncé à toute action militaire pour 2008. Le rapport est alors destiné à tous les pays qu’un scénario de frappe rendait anxieux : la Russie, la Chine, les pays arabes, les européens.

3ème piste : les services de renseignements contribuent à tendre une perche à l’Iran, alors que Washington a jusqu’ici répondu avec beaucoup de prudence à l’idée européenne, transmise l’an passé par Javier Solana, d’un « grand marchandage ».

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9 réponses à Iran : comment interpréter ?

  1. René dit :

    et comment expliqué l’attitude des USA vis à vis de la Corée du Nord qui elle a bien l’arme nucléaire même si son essai a foiré. Est-ce parce qu’il n’y a pas de pétrole ou est-ce la Chine qui est le protecteur de cette Corée ?

  2. Mehmet dit :

    Comment interpréter? tout simplement en faisant confiance au rapport..
    j’ai l’impression que l’on interpréte les rapports par rapport au contenu..
    si je ne me trompe pas, un rapport de la CIA, qui vient d’être publié, stipulait que l’Iran avait décider de suspendre le programme nucléaire militaire depuis 3-4 ans..(j’avais entendu cela à France-info)

  3. Rodolphe dit :

    La présentation de se rapport ne permet-elle pas non plus de mettre ne relief les failles du système américain, hérité de la politique des années 50 ? L’Iran est-il réellement un danger ? Quelles pistes seraient à privilégier afin de trouver une sortie de crise, prenant en compte les intérêt du peuple iranien et de ses voisins, et l’équilibre de la région gardienne de l’Histoire de l’humanité ?

    Vengés de Pearl-Harbor par Hiroshima et Nagasaki, vengés des conflits contre le bloc soviétique par la main du destin, les Etats-Unis sont toujours sortis avec le sentiment de l’affront lavé de crises qui les ont opposés à d’autres puissances. Or, l’humiliation de 1979, pas plus pour le moment que celle de 2001, n’a été réparée. Et du côté européen, nous vivons toujours dans le syndrome de Munich. Voilà pour la 1ère hypothèse relative à l’une des raisons des Etats-Unis de s’acharner sur l’Iran.

    Pays membre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (dit « TNP »), l’Iran devrait non seulement avoir accès au nucléaire civil, mais en plus avoir l’aide des autres Etats, selon l’article IV du traité précité. L’article II fait en revanche interdiction de chercher à développer l’arme nucléaire. Avant la Révolution islamique, la France et l’Allemagne participaient au développement du nucléaire civil iranien. Ne serait-il pas possible, aujourd’hui, en cherchant à détendre la situation, que l’Allemagne, par exemple, se réinvestisse dans cette démarche ?

    Dans un article paru dans « Le Monde diplomatique » de novembre 1999, Ignacio Ramonet s’arrêtait sur la menace du moment : le Pakistan. Il y notait que « c’est la première fois, depuis la fin de la guerre froide, qu’un coup d’Etat militaire se produit dans un grand pays, et, surtout, dans un Etat en possession d’armes nucléaires ; le seul pays islamique à avoir la bombe . » Or, qui parle aujourd’hui de la menace pakistanaise ? Qui rappelle ce danger potentiel dans un pays politiquement fragile et qui a des relations tendues avec ses voisins ? Mais le général Moucharraf peut se permettre ce qu’il veut, il a les bons sentiments de Washington.

    Les Etats-Unis et leurs alliés atlantistes cherchent-t-ils vraiment à désamorcer la crise ? Si oui, pourquoi le refus, le 13 octobre 1999, par le Sénat américain, contre l’avis du Président Clinton, de ratifier le traité d’interdiction totale des essais nucléraires (TITEN) ? Dans l’article précédemment cité, l’auteur prévenait : « un véritable désastre pour la sécurité de la planète. Car il peut être interprété comme une autorisation accordée à la reprise générale des tests atomiques ». Pourquoi le « National missile defense » (2002) avec projet d’armement de l’espace et des bases en Europe ?

    M. Ahmadinejad représente un danger aussi bien pour ses voisins que pour le peuple iranien. Mais deux dernières questions : a-t-il les moyens institutionnels, socio-politiques et techniques de mettre un jour en oeuvre ces délirs ? Si je me rappelle d’un cours que j’ai eu l’occasion de recevoir sur l’Iran et d’après ce que j’ai pu lire jusqu’à présent, la réponse est non. Et de manière plus générale, devons-nous user des mêmes méthodes, d’armes pires que nos adversaires dans d’hypothétiques combats ? La réponse est là aussi non. Les dirigeants occidentaux ne pourraient-ils pas chercher, réellement, à remplacer la passion par la raison ?

    Monsieur Urvoas, pouvez-vous profiter de ce post pour nous éclairer sur le rôle des groupes parlementaires d’amitiés et sur leur impact dans la politique étrangère de la France ?
    Merci et désolé d’avoir été si long.

  4. « 5 % de la surface des déserts permettrait de produire toute l’électricité de la planète ».
    Je viens de regarder sur le site :http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_solaire#G.C3.A9ographie
    et aussi l’article sur l’Iran. Intéressant car j’ai pu voir un grand barrage électrique avec en sous titre « le besoin en électricité des Iraniens »!
    Je m’étonne toujours de voir de grande nation avec une histoire comme celle de la Perse , mais aussi avec une géographie et un climat qui est favorable au solaire , de se lancer dans le nucléaire civile avec les conséquences politiques que l’on sait. Des investissements sont à faire, ils ont les moyens financiers ils peuvent être les leaders dans ce domaine et ils reste à la remorque des occidentaux! Faut croire que le lobby du nucléaire est puissant ! Je pense que les Iraniens sont sincères quant-à leurs préoccupations énergétique , je ne pense pas qu’ils le soient sur le nucléaire . Je pense qu’ils envisagent toujours la fabrication d’armes nucléaires! Nicolas Sarkosy travaille pour le lobby nucléaire , Libye, Algérie et qui après. Ce lobby à besoin de pouvoirs fort et concentrer et il permet de réaliser de gros bénéfices . La déconcentration énergétique avec le solaire ou d’autres énergies renouvelables reste l’avenir de l’humanité , mais sa simplicité de mis en œuvre par le plus grand nombres est un handicap pour le colonialisme technologique des puissances »privés » de ce monde!

  5. bernard dit :

    Cela n’a rien à voir avec l’Iran.
    Je ne sais pas ce qui fait le plus mal, la bêtise de certain « écologiste » ou la naïveté du lecteur.
    L’électricité est instantanée, elle ne se stocke pas et elle est difficilement transportable. L’électricité photo voltaïque produite dans un désert sur une très grande échelle servirait à quoi? à illuminer le désert la nuit? OK bon . Pour qui? y a personne et la nuit … la nuit, les cellules photos voltaïques ne produisent rien!

  6. La production d’Hydrpgène!
    Le reformage à la vapeur consiste à transformer les charges légères d’hydrocarbures en gaz de synthèse (mélange H2, CO, CO2, CH4 et H2O) par réaction avec la vapeur d’eau sur un catalyseur au nickel. Cette transformation a lieu à haute température (840 à 950°C) et à pression
    modérée (de l’ordre de 20 à 30 bar).
    Cette transformation peut être suivie par différentes opérations qui conduisent à la production d’hydrogène, mais aussi, on l’a vu, à l’obtention de carburant de synthèse.
    Dans tous les cas, la charge d’une unité de vaporeformage peut être du gaz naturel, du méthane voire du naphta. Le gaz naturel constitue la charge de référence

    Le vaporeformage de gaz naturel
    Le gaz naturel contient essentiellement du méthane. Toutefois, il doit généralement être désulfuré avant d’être dirigé vers l’unité de vaporeformage. Pour maximiser la production d’hydrogène, les deux principales réactions chimiques à mettre en œuvre sont la production de gaz de synthèse et la conversion du CO.
    Les Iraniens sont producteur de pétrole, les puits se caractérisent avec des torchères qui brulent pour rien.
    Il y a la possibilité avec du solaire le jour (fallait-il le préciser?) de transformer le gaz en Hydrogène ,avec ses utilisations. Mais cela demande des moyens et du temps ce dont disposent des Pays comme L’Iran
    Le jour une partie de cette énergie peut être utilisée pour cette transformation !
    Est-ce encore trop bête? Ou suis-je pas assez naïf de croire que les Iraniens visent autre chose que leurs indépendance énergétique ?

  7. Le stockage De l’hydrogène pose encore des problèmes , et nous aurions bien besoins des investissements massif dans la recherche de certains pays « riches » comme L’Iran , pour sortir l’humanité de l’ornière !

    * Le Stockage de masse, qui se fait dans des cavités naturelle ou des anciennes mines. Par exemple, depuis 1971 jusqu’à récemment, la ville de Kiev aurait été alimenter par une cavité remplit d’hydrogène à 65%.

    * Le Stockage en petites unités, dépend de diverses technologies en cours de développement comme:

    – Le stockage sous pression à 350 bars, les sociétés( Quantum, Dynetek, Composites Aquitaine et Ullit) développent et vendent des réservoirs qui sont homologués ou en cours de l’être. Le record, pour le rapport poids d’hydrogène / poids du réservoir, est de 13% en utilisant des vessie en alliage d’aluminium et/ou en polymère et en renforçant avec une structure en fibres de carbone.

    – Le stockage sous pression à 700 bars utilise les même structure que pour le stockage à 350 bars. Récemment, Dynetek a fait une démonstration à 825 bars avec un coefficient de sécurité de 2,5.

    – Le stockage dans des hydrures: technique de stockage dans un hydrure métallique. Technique utilisée depuis longtemps, très sûre et maitrisée. Mais, cette technique souffre de deux défauts: Les hydrures sont lourds et ne peuvent stocker beaucoup. Surtout si on veut stocker en dessous de 200°C. Donc le rapport poids d’hydrogène/ poids de reservoir ne dépasse pas les 2-3%. Ce qui peu être pratique pour stocker peu d’hydrogène.

    – Le stockage sous forme cryogénique. À volume égal, ce stockage permet de stocker le double d’un réservoir à 350 bars. Mais, il doit laisser sortir un flux d’hydrogène gazeux pour compenser les pertes thermiques et pour que la pression interne n’augmente pas. Et, il utilise beaucoup d’énergie pour liquéfier le gaz.

    « BMW fait des tests pour faire des voitures à l’hydrogène, pour 9,5 kg d’hydrogène, le réservoir vide pèse 145 kg, soit 6,5%. »

    Le transport cryogénique étant trop gourmant en énergie, le mode de transport qui sera probablement choisit serait le transport sous pression par pipes. Que l’on utilise déjà depuis quelques temps. En France et en Belgique, Air Liquide exploite 810 km de pipes sous 100 bars. En Allemagne, Air Liquide exploite maintenant, après Huel A.G., 230 km de pipes sous 22 bars. Aux États-Unis, près de 1000 km de pipes sont utilisés pour le transport de l’hydrogène par Air products.

    Tout cela à voir avec la crise avec l’Iran !

  8. L’Islande a déjà commencer son projet de devenir complètement indépendante du pétrole à partir de 2030. Utilisant ses ressources géothermique et hydroélectrique en plus de l’hydrogène.
    Et un grand pays comme l’Iran? Moi je pense que OUI

  9. bernard dit :

    Pour Jacques Canevet
    Un espoir de solution pour utiliser l’hydrogène : cf Science st Vie N°1087 de décembre 2007 page 92. Une piste, seulement une piste.A suivre…
    (Produire de l’hydrogène par oxydation de l’eau grâce à un alliage d’aluminium et de gallium)

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