Archive pour février 2007

Réunion massive à Rennes

Mercredi 21 février 2007 | Publié dans Blablabla... | Crédits photo : Alain Treussier

rennes1.jpgPremier meeting régional à Rennes. Plus de 10 000 personnes sûrement. Une foule enthousiaste. Une envie palpable de gagner.

Et un souvenir en 1974 et 1981 : une véritable compétition, suivie de semaine en semaine par les médias, s’était instaurée entre Giscard et Mitterrand, le nombre de participants étant vu comme un indicateur de mobilisation de l’électorat de chacun. Heureux présage ?

Et puis une question en vibrant à l’unisson avec ces milliers de personnes : pourquoi les partis persistent-ils à utiliser cette forme de communication coûteuse, lourde à organiser et qui ne touche qu’une partie infime des électeurs ?

Je vois trois réponses. D’abord ce sont des grandes fêtes qui renforcent la cohésion des équipes de campagne et stimulent l’engagement des militants et sympathisants. Ensuite, elles fournissent de belles images. Loin de la communication froide des studios, elles donnent de la chair et de la vie à la communication des candidats et la rendent plus attrayante et en démultiplient les effets.

Enfin, sans doute, les candidats tiennent-ils des réunions publiques parce qu’ils aiment cela. Parler devant une vaste audience est une expérience exaltante de l’avis de ceux qui l’ont vécue. Portés par la foule, les candidats sont souvent transcendés, et leur discours gagne en force. D’ailleurs hier à Rennes, Ségolène…

Démocratie participative

Mardi 20 février 2007 | Publié dans Blablabla...

nice-news-2311.jpgJe viens de publier dans la « lettre de Socialisme et Démocratie » qui est le bulletin de liaison des amis de Dominique Strauss-Kahn, un point de vue sur la démocratie participative, méthode utilisée par Ségolène Royal pour débuter sa campagne présidentielle. Vous pouvez le retrouver ici.

Il me semble que les médias ont fait preuve sur ce sujet de beaucoup de légèreté. Si je persiste à penser que ces débats sont plus efficients pour une campagne à enjeu local, car ils permettent d’associer réellement la population, ils ne méritaient pas les sarcasmes ou les moqueries.

De plus, comme elle l’a d’ailleurs relevé hier dans son discours à Rennes, Ségolène en procédant ainsi est simplement revenue aux sources de la démocratie, qui vise à gouverner pour le peuple et non contre lui.

Seule candidate du changement

Mardi 20 février 2007 | Publié dans Smack !

royal.jpgJamais plus qu’hier, il ne fut plus évident que Ségolène Royal incarnait une présidence nouvelle. Depuis 1958, la pratique du Général de Gaulle a durablement marqué la fonction. A ses yeux, les pouvoirs conférés au chef de l’Etat devaient être utilisés pour servir le pays et le guider. Domaine réservé, fonctions régaliennes, exercice solitaire du pouvoir, tout se tenait.

Mais voilà qu’avec Ségolène appuyée par l’impulsion croisée de la démocratie d’opinion et de la désacralisation des élites, se dessine une profonde mutation. Du président protégé à la présidente engagée, du président monarque à la présidente citoyenne, du visionnaire du long terme au comptable du quotidien, du garant de l’intérêt général au premier défenseur de toutes les victimes, la présidente de 2007 ne ressemblera en rien à celui de 1958.

Sans doute a-t-elle mieux compris ce qu’attendent les citoyens. Ainsi, l’expérience perd de sa valeur aux yeux de l’électeur quand celui-ci a le sentiment, même à tort, que toutes les recettes du passé ont échoué. Ainsi l’expertise, le fait d’être le meilleur spécialiste, a moins de crédit quand partout, sur tous les sujets, l’opinion se méfie de ceux qui savent ou disent qu’ils savent.

Dans le même esprit, elle privilégie la démonstration de ses capacités d’écoute et de dialogue plutôt que de chercher à construire la figure d’une présidente « impériale ». Dans un pays qui doute de son avenir, elle est convaincue que la dimension internationale a moins d’importance que la capacité à répondre au problème du pouvoir d’achat, du logement ou de l’emploi.

Détendue, adepte du contact direct, pédagogique dans l’explication sans être professorale, elle proposé hier soir un chemin nouveau au pays.

Le Pen toujours…

Lundi 19 février 2007 | Publié dans Clic ! | Crédits photo : Damien Lafargue - GetThePicture

Damien Lafargue GetThePicture.jpg13 % dans la 12ème vague du baromètre SOFRES de ce jour. C’est le meilleur chiffre depuis mai 2006. Difficile pourtant de repérer une tendance car depuis octobre, Jean Marie Le Pen oscille entre 9 et 13 %, devançant cependant systématiquement François Bayrou.

L’étude conduite par Jérôme Jaffré pour le Baromètre politique Français du Centre d’Etude de la Vie Politique Française vient donc à point nommé pour rappeler que s’il en encore bas dans les intentions de vote, Le Pen dispose de réserves électorales importantes. Il faut toujours rappeler que les poussées lepéniste, quand elles interviennent ce qui n’est pas systématique, se produisent dans la phase ultime de la campagne électorale.

En construisant une hypothèse minimale (tous les interviewés qui déclarent qu’il est « tout à fait probable » qu’ils voteront le Pen, le font vraiment) et une hypothèse maximale (que tous ceux qui déclarent qu’il est « plutôt probable », finissent aussi par le faire), le politologue situe l’influence du FN entre 15 % et 21 % !

Dans ce dernier cas, Nicolas Sarkozy reculerait de 5 points, ce qui confirme qu’une partie de son succès actuel réside dans sa capacité à séduire les électeurs d’extrême droite ! Certes, l’ordre d’arrivée au premier tour entre la candidate du PS et celui de l’UMP ne serait pas modifié mais voir Jean Marie Le Pen à plus de 20 % permet de mesurer le triste état de notre démocratie.