Bons sentiments ?

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reuters1.jpgJour de Nöel. Les médias ne parlent que d’une association parisienne « les enfants de Don Guichotte ». Son action me laisse dubitatif.

D’abord parce qu’à mes yeux, le personnage de Don Quichotte est d’une naïveté désarmante dans sa lutte pour un idéal fantôme au cœur d’un univers imaginaire. Ce qui ne m’apparait pas comme un symbole d’efficacité.

Ensuite parce que j’ai beau avoir lu sa charte, je ne saisis pas bien le but poursuivi. S’agit-il de réclamer un logement pour tous ceux qui ne peuvent plus payer un loyer ? S’agit-il de dénoncer le manque d’hébergement pour les naufragés de la rue ? S’agit-il seulement d’interpeller les citoyens et leurs élus ?

Enfin parce que je n’aime pas le terme de « bien logés » utilisé qui semble sonner comme un reproche.

En fait, je ne suis pas convaincu que la solution à ce difficile problème de l’hébergement des sans abris passe par des éclats médiatiques. Je crois plus volontiers à la force de l’action publique comme en témoignent les efforts des gouvernements de gauche contre les exclusions (lois sur le RMI, sur la CMU). Ainsi, dans notre projet, nous nous engageons pour des constructions massives de logements sociaux et de logements privés à loyer abordable, nous proposons la création d’un bouclier logement pour faire en sorte que les familles modestes ne consacrent au maximum que 25% de leur budget mensuel au logement.

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7 réponses à Bons sentiments ?

  1. quijote dit :

    Relisez Don Quijote, lui au moins essaye de changer les choses. Jospin avait annoncé qu’il n’y aurait plus de SDF. Aujourd’hui c’est Sarkozy. A vous lire il est urgent d’attendre.

    Réaction de JJU :

    Bonjour. Votre post un peu lapidaire me permet de préciser :

    1 – Que Lionel Jospin avait effectivement pris un engagement, c’était le 18 mars 2002, en ces termes « je souhaite que dans les cinq ans, nous mettions en place une couverture logement universelle et que nous parvenions à ce qu’il n’y ait plus de sans domicile fixe ». Le Président d’Emmaüs France d’alors Jean Rousseau avait d’ailleurs jugé ce mot d’ordre un peu « simpliste »… Il n’en demeure pas moins qu’il ne vous aura pas échappé qu’il s’agissait d’une intention au cas où il aurait été élu Président de la République, ce qui ne fut pas le cas….

    2 – Que vous me lisez mal ou plus sûrement que je m’exprime mal. Loin de moi l’idée qu’il soit « urgent d’attendre », au contraire. Partout où les socialistes sont en capacité d’agir que ce soit au plan local, départemental ou régional, ils prennent des mesures pour s’attaquer à la grande pauvreté. Leurs équipes cherchent les moyens pour réduire les mille et une facette de l’exclusion. Certes, ils le font au quotidien, imparfaitement mais de manière constante et sans l’éclairage des caméras.

    3 – Qu’une partie de la réponse est législative et qu’il convient donc qu’une majorité puisse voter les textes nécessaires. Pour notre part, nous avons inscrits dans notre projet sous le paragraphe « un logement pour tous » : « Pénurie de logements, explosion des loyers, spéculation immobilière : la crise du logement atteint une gravité sans précédent. Chacun doit avoir accès à un logement. Le parc privé comme le parc social devront être mis à contribution.
    Nous mobiliserons le foncier disponible de l’Etat et nous généraliserons, avec les Régions, les agences foncières régionales pour dégager suffisamment de terrains à construire. Nous réaliserons 120 000 logements sociaux par an bien intégrés dans les villes et nous ferons disparaître l’habitat indigne. Nous imposerons aux programmes immobiliers privés de consacrer un quart des opérations à la production de logements sociaux sur les territoires déficitaires en logements de cette nature. Nous plafonnerons à 25 % maximum la part du budget des ménages modestes consacrée au logement dans le parc social et le parc privé conventionné (« bouclier logement »), nous lutterons contre les augmentations excessives des loyers, nous revaloriserons les A.P.L., pour ceux qui en ont le plus besoin, nous doublerons le nombre de résidences étudiantes et nous triplerons les sanctions contre les communes qui ne respecteront pas les obligations de mixité sociale. Nous créerons une garantie mutualisée des risques locatifs qui permettra au bailleur de louer sans risque et au locataire de ne pas subir de discriminations, nous réorienterons les aides fiscales de l’Etat en direction des classes populaires et des classes moyennes. Chaque aide aura une contrepartie sociale (suppression du de Robien). Nous contrôlerons les ventes à la découpe, en renforçant les protections des locataires et en réglementant l’activité des marchands de bien. Nous demanderons, dès le début de la législature, au Conseil Economique et Social, de préparer un rapport sur la mise en œuvre du droit opposable au logement. Nous proposerons un calendrier et une méthode fondée sur la concertation. Nous revaloriserons annuellement les APL. Nous garantirons l’affectation, par l’Etat, du Livret A au financement du logement. La plus-value foncière résultant d’un plan d’urbanisme devra aussi bénéficier à la commune ».

    Evidemment tout cela paraît compliqué mais je crains que la réponse à la question qui vous intéresse se trouve plus dans la complexité des solutions que dans la simple édification de tentes sur le bord d’un canal.

    4 – Que je ne condamne pas l’initiative de cette association, je m’interroge simplement sur son ambition. Si son coup d’éclat sert à réveiller des consciences tant mieux, nous ne serons jamais assez nombreux pour lutter contre les fléaux engendrés par le capitalisme.

    5 – Que sauf erreur de ma part, Don Quichotte souhaitait certes lutter contre le mal et protéger les opprimés mais qu’en termes concrets, il ne fit rien que de s’attaquer aux moulins à vent convaincu qu’il s’agissait de géants difformes, ou à un troupeau de moutons qui lui semblait une armée, dans le brouillard ! Dans l’ouvrage de Cervantès, le grotesque se mélange au fantaisiste, car le héros paraît plus dissocié que seulement excentrique. Je vous renvoie encore à l’attaque de la diligence, où il veut délivrer la passagère qu’il croit victime d’enlèvement de bandits déguisés alors qu’il en s’agissait que de ses gardes.  Au final, finissant par admettre la dureté du réel, il renonce d’ailleurs à ses ambitions chevaleresques… On pourrait rêver d’une autre référence pour engager un combat tel que celui du droit au logement.

     

  2. noël dit :

    Ce problème est terrible. Arrivera-t-on un jour à réduire complètement les SDF? Malgré tous les efforts qui sont faits, j’en doute.
    Je ne crois pas qu’il s’agisse de mauvaise volonté de la part des responsabless politiques, au moins ceux que je connais. Si je prends l’exemple de Brest, tout est mis en oeuvre dans le cadre de la politique de solidarité pour faire face en cette période aux plus démunis. Et même toute l’année.
    Pourtant le phénomène dure, c’est que sans cesse, il y a un renouvellement constant de cette population.
    On ne peut pas mettre en cause le dévouement de toutes les personnes qui s’en occupent.

  3. Tandin Jean-Pierre dit :

    A propos de Don Quichotte il faut réécouter la chanson de J.Brel  » La quête » pour comprendre que l’espérance est dynamique et qu’elle permet aux hommes d’avancer vers un idéal … qui parfois devient réalité (Hergé étant à la mode relisons « on a marché sur la lune »).
    C’est aussi parce que nous croyons en l’homme et en nos idéaux que nous sommes socialistes et pas uniquement par pragmatisme.
    JP

  4. un argonaute dit :

    Les médias ne sont là en l’occurence que pour faire le relais. Et nous le savons bien, plus on est présents médiatiquement, plus on existe réellement… Les SDF sont un problème irresolvable. Tout au plus pouvons nous en limiter le nombre. Mais louons les actions de chacun, décideurs publiques ou simples bénévoles. Et en cette période de foie gras, caviar et autre, pensons aux habitués de la soupe populaire.

  5. dede 38270 dit :

    mais de grace arrete pauvre societe de consommation qui tout comme au tarot se decouvre une excuse en periode de fete afin de ce donner bonne conscience la rue ce vie tout les jours oui mes amis de lyon sont morts et nifaits divers qui ce rappelle de nasser de manu mes freres de misere vous les lyonnais connaissez vous la galere pour manger car le matin les restos du coeur de villeurbannes=manger doucher maiscontrairement a d autre ils sont ouvert meme l ete tout comme l armee du salut car non politiser qui semble decouvrir la misere que l hiver oui je me suis sorti mais pas avec un programme de parti nenni c est un mourant qui m a dit arrache marc ont vaut mieux alors tout comme oiseau moi parti petit boulot oui mais grace a nasser je suis un homme sans credit sans dette comme dans la rue a vous tous erudits de tout bord qui tout comme le merle chante quand votre cage brule vous savez ont descend plus vite que l on monte aller et parfois dure et la chute

  6. Yvan LG dit :

    Je suis un peu septique,du moins je n’avait pas trouvé de sens immédiat a leur action et sur le but recherché moi aussi,mais pour autant je suis forcer de constater,qu’a la manière d’un mouvement que l’on pourrait apparenter au « happening » humanitaire,ces personnes retourne les médias face au miroir de la pensée unique,qui chaque année ressuscite 5 jours d’affiler la pensée de l’autre et la misère de proximité, par le seul moyen de leur existence:et donc de leur image.
    De même je suis assez préoccuper de voir des SDF déployer tant d’énergie pour renaître,comme chaque hiver,a la face du monde:Une seul question ou est le politique?Ce serait il laissé surprendre?Ou aveugler par le TIC d’épaules des uns a droite et la robe blanche d’une autre a gauche…
    La politique de l’urgence ne se fait pas seulement dans le silence caverneux des bureaux,ou des couloirs de l’assemblée:l’urgence nécessite l’action.Mais il est bien évident que les problèmes de fonds sont résolu d’une toute autre façon,et la pour ne pas ajouté a la gravité du propos j’emprunterai a l’ironie: »54ans de carrière pour l’abbé Pierre »le politique n’a pas chaumé!Ou peut etre ce fait il toujours surprendre au meme endroit?

  7. noël dit :

    Rendez-vous le 17 janvier. C’est incroyable cette accélération! Donc, il y avait des possibilités inexploitées… Que le coup médiatique de Don Quichotte serve à quelque chose, on ne peut que s’en réjouir, pourvu que ce ne soit pas comme la TVA à 5.5% promise et repromise et finalement remisée ( comme d’ailleurs les socialistes le prévoyait depuis le début)
    Mais cela suffira-t-il?

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