Il ne s’agit évidemment pas ici de conversion à l’Ordre des Prêcheurs qui compta dans ses rangs St Thomas d’Aquin ou Torquemada ! Mais simplement le vœu que Dominique Strauss Kahn soit investi par les socialistes pour que, demain, il puisse convaincre les Français.
Un tel choix relève d’abord de la logique politique. J’ai adhéré au PS, il y a presque 30 ans, pour soutenir Michel Rocard et ses trois piliers : la recherche de vérité, le développement européen, le souci social. Je suis heureux qu’aujourd’hui ce dernier appuie DSK «le plus proche de [sa] manière de penser. C’est un homme de négociation, Européen convaincu, reconnu au niveau international et doté d’une véritable connaissance du monde » (Direct soir, 19 septembre 2006).
Ensuite, parce que je crois qu’il faut construire le combat politique sur des convictions, pas en tentant de répondre au coup par coup à des demandes contradictoires de l’opinion. Ratisser large au second tour exige d’avoir auparavant fixer son cap et bien creuser son sillon.
Enfin, je ne possède pas plus que quiconque de talisman qui me prémunisse contre mes propres préjugés mais je pense que si les militants adorent le fracas, les électeurs se défient de ceux qui rêvent de fractures et de cassures, de plaies et de bosses. Et il me semble vain de chercher à résoudre la crise de la représentation si les Français n’ont pas de réponse à leurs difficultés économiques et sociales.
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Bien sûr que DSK est crédible, il peut faire le « job », ainsi que tu l’a déjà dit. Mais, il est bon de répéter sans cesse tant que ce n’est pas bien rentré dans les têtes; on sait que les bretons sont têtus.
C’est pour cela que Ségolène est en second rideau; elle n’a pas de convictions très solides, elle répond n’importe quoi à des demandes contradictoires de l’opinion par essence versatile. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été choisie aujourd’hui par Edmond Hervé et par quelques milliers d’autres de même envergure!
Heureusement, faute de pouvoir interroger les oracles, n’ayant non plus pas de talisman, il faut nous en remettre à nos convictions qui sont ni meilleures ni moins bonnes les unes que les autres.
Moi aussi, j’y suis depuis presque 40 ans( normal, vu mon âge), et en 77, j’étais résolument pour le discours sur les deux cultures au congrès de Nantes. Et en 79, j’étais du côté Rocard majoritaire dans le finistère et dans deux autres départements en France… Dois-je en conclure que ce serait de ma part une trahison de ne pas soutenir DSK? J’ose prétendre que la deuxième gauche, qui finalement émerge progressivement, n’est pas étrangère non plus à Ségolène; dans la méthode et dans l’action.
Personne n’est sans faille ni défaut; Ségolène autant que DSK; l’un est sans doute plus enveloppant; l’autre plus tranchante, question de style, caramel mou ou caramel dur, des goûts et des couleurs…
Mettre une femme qui ne ressemblerait pas à un homme, voilà une vraie nouveauté; pour nous sortir de la loi salique.