Guerre des étoiles épisode 2

Mercredi 25 octobre 2006 | Publié dans Blablabla... | Crédits photo : Reuters

1725133727.jpgL’opinion est une réalité mouvante jusqu’au moment décisif où les électeurs décident sur quoi ils vont voter et donc pour qui.

Hier, j’ai trouvé Laurent Fabius offensif. Il mise sur la polarisation des opinions et donc ne braconne pas sur les terres de l’adversaire, ne cherche pas à additionner les positions populaires sur des sujets secondaires. Mais quelles que soient la rigueur de son raisonnement et la profondeur de sa conviction qui justifient son positionnement actuel, il est en parfaite dissonance avec ce que l’opinion croit savoir de lui, de son tempérament et de ses valeurs.

Ségolène Royal m’a semblé défensive. Convaincue que l’opinion recherche un cadre moral pour la société, elle choisit des mots qui fonctionnent comme un stimulus politique puissant. Son insistance sur les valeurs d’autorité est, à mes yeux, risquée. Elle lui permet d’intéresser des catégories nullement acquises à la gauche du gouvernement, ce qui indique qu’elle est indéniablement en phase avec une des grandes tendances de notre pays, ce choix pourrait placer notre campagne sur un terrain qui serait structurellement défavorable à la gauche.

Enfin, Dominique Strauss-Kahn est apparu constructif. Il pense que les Français enverront à l’Elysée moins une ambition qu’une compétence. Dès lors, il articule son propos sur l’égalité réelle lui permettant de recentrer ses propositions sur le domaine social en délaissant son terrain d’excellence : l’expertise économique.

7 réponses à “Guerre des étoiles épisode 2”

  1. Roger Keromnes dit :

    Ton analyse est bonne. J’ajouterai que Fabius apparait toujours aussi jacobin. Les 2 autres sont plus décentralisateurs. Ses proclamations de fidélité au projet me font doucement rigoler quand on voit comment il a tenu compte du vote des militants au moment du référendum.
    Dommage que DSK n’arrive pas à se libérer de sa compétence économique qui est grande. Mais j’attends toujours de sa part qu’il nous dise comment concilier nos projets et la réduction nécessaire de la dette. l’invocation de la croissance me semble un peu juste d’autant plus qu’elle ast aussi tributaire de facteurs extérieurs.

  2. noël dit :

    jean-jacques, tu peux redresser la tête, nous pouvons maintenant gagner!
    DSK comme je l’ai déjà écrit à d’autres hier soir m’est apparu plus “madré”, ce qui n’est pas forcément un défaut pour un futur chef de l’état, mais on n’est plus sous louis XI, et, comme dit roger, il reste des réalités incontournables; et si DSK est un économiste distingué, pendant le temps ou il fut aux finances, il avait en particulier dans son cabinet un Pisani-Ferry et d’autres sur lesquels il pouvait s’appuyer. Certes, il avait le choix final, mais au cours de ses 6 premiers mois, plusieurs choix décisifs ont globalement entraînés ce qui a suivi sur la croissance. Justement la croissance, il n’est pas sûr que les mêmes choix produisent les mêmes effets, les temps ont changé, la croissance pour les emplois; quelle croissance? la croissance ne peut plus être indéfinie, et pour combien de temps? En augmentant la valeur ajoutée de l’extraction du pétrole? Toute croissance durable passe par une redéfinition de ce modèle, et des comptabilités conjointes au niveau européen (voir livre de p. viveret sur le sujet). DSK apporte une méthode, il n’y a pas de souffle, or le souffle c’est la vie.
    Laurent est dans le positionnement tactique, il n’a plus d’autre choix. Cestes, il est habile et maîtrise parfaitement ses effets: à l’exemple du couplet sur la laîcité, il fait appel à des référents pour tenter de circonscrire son camp. Mais, on n’est pas là pour choisir un chef de parti, voir de courant. Par certains cotés, ce pourrait être le pré carré de guy Mollet, la vieille maison.
    Ségolène, au milieu des deux autres, a été “taclée” à plusieurs reprises, elle n’a même pas mis le genou à terre. C’est qui Ségolène? Pas une Médicis, encore moins une Péron; ce pourrait être une forme de Chavez à la française. C’est notre dernier espoir pour ne pas retomber dans le 21/04/02; avec des conséquences inouies pour la France et le monde.
    Mais je te comprends jean-jacques après ce que tu nous avais dit au Mac Orlan; tu ne peux pas te déjuger.

  3. scorff dit :

    On parle bien du CHAVEZ meilleur ami du Président dictateur Biélorusse, du colonel Kadafi et de tous ceux qui détestent de façon primaire les USA?

    Qu’est ce qu’il ne faut pas entendre comme conneries en ce moment!

    http://www.dsk2007.net/Et-si-DSK-etait-le-meilleur.html

  4. stéphane dit :

    Je ne suis pas entièrement d’accord avec ton analyse Jean Jacques… mais il est difficile pour chacun de nous d’être totalement objectif !
    J’ai trouvé Laurent Fabius n’ayant rien à dire si ce n’est l’adaptation à gauche toute du projet socialiste… il était là dans sa nouvelle posture.
    Contrairement à toi, j’ai trouvé dsk sur la défensive, rappellant toutes les 5 minutes qu’il était élu de Sarcelles (lui qui repprochait à Ségolène de rappeler qu’elle était présidente de la région Poitou-Charente). Son discours se tient naturellement mais il manque de souffle pour l’instant… Et puis, ce ton professoral devient un peu agaçant, non ?
    Je pense par contre que Ségolène a “pris du poil de la bête”… Elle qui devait s’effondrer dans les débats en est ressortie grandie à mon avis. D’ailleurs, tout le débat a tourné autour de ses propositions… Elle continue à apporter un peu d’air frais à la politique (sur la méthode…).

    Quelles que soient nos analyses, le PS est ressorti grandi de ce débat. C’est là l’essentiel, non ?

  5. noël dit :

    A scorff que je n’ai pas le plaisir de connaître, mais cela n’a aucune importance. Imagine-t-on Chavez l’ami de Bush? Une chose me surprend, c’est qu’il soit toujours en vie, la CIA n’a pas encore trouvé la solution? Tout est contestable et comparaison n’est pas raison. Pour ce que j’ai entendu à Quimperlé, sur le travail et le capital, cela m’a plu. Ce n’est pas quand on aura les plus belles villes du monde, les plus beaux trottoirs, que cela changera quelque chose dans les boîtes, là où se forme précisément la plus value capitalistique, le système ultra libéral. Mais le secteur entreprise du parti est dans une telle désuétude, qui l’a torpillé? Il est vrai que là, il n’y a aucune place à prendre; nos grands responsables du parti, qui connaissent par l’intérieur ce qui se passe dans les boîtes privées, qui sont-ils?
    Chavez essaie de changer le rapport de force dans son pays, avec la rente du pétrole certes, mais personne n’a jamais rien fait de similaire au Vénézuéla. Et la partie n’est pas gagnée, les forces réactionnaires sont toujours là qui défendent leurs privilèges.
    C’est l’honneur de la gauche d’avoir crée la 3ième voie de l’ENA. faut-il abandonner ?
    Tout cela mérite patience, et ligne cohérente. Ségolène peut entamer quelque chose de nouveau, un processus pour faire bouger les lignes. DSK mise sur quelque chose de parfaitement identifié: croissance classique = emploi; avec une certaine transformation sociale au bout? Je demande à voir.
    Et quand Mitterrand avait rencontré Jaruselski, que n’avait-on entendu dans nos rangs.
    Scorff, si tu as des responsabilités importantes dans une société privée de préférence internationale; tu dois pouvoir mesurer ce qu’est devenu le capitalisme financier aujourd’hui.
    Et tu as parfaitement le droit d’écrire ce qui te conviens, j’en ai vu d’autres, je n’ai aucune prétention.

  6. Philistin dit :

    Bonjour,

    Je soutiens Sarko, ce qui me donne peut etre un peu plus de recul. J’ai trouve Fabius et DSK au dessus du debat. Avec notament les questions internationales, et particulierement l’Iran, ou Sego s’est litteralement etalee.

    En tout cas, un bel exercice democratique qui participe a un debat plus global. Dommage qu’il n’y a pas ce genre de primaires a droite. Cette election semble enfin nous offrir ce dont les Francais ont ete prives pendant la derniere. Passionant!

  7. noël dit :

    Au philistin,
    Si tu soutiens Sarko, ce qui est parfaitement ton droit, c’est que tu dois avoir de bonnes raisons. Et si moi je suis là, ce n’est pas non plus tout à fait par hasard; c’est que je mesure toutes les avancées sociales conquises depuis un siècle, en général comme des fleurs de la gauche. Certes, la droite s’en est parfois mêlé, en général aux marges. On a les solidarités qu’on peut.
    Pour qu’il y ait des primaires à droite, il faudrait plusieurs candidats déclarés, ce qui ne semble pas encore le cas; à moins que MAM?
    Je vois que les épîtres de JJU sont étudiées.

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