Ce 10 juillet 1940, il y a 70 ans, 570 parlementaires réunis dans la salle du Grand Casino à Vichy accordent les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain.

Ils ne seront que 80 à le refuser, 20 à s’abstenir. Sur les 57 députés bretons, 50 votent pour et seuls 7 s’opposent : 6 députés sur 10 et 1 sénateur sur 5.

L’attachement de la Basse Bretagne à la République se manifeste alors puisque ces 7 députés sont tous Finistériens.

Il s’agissait des deux membres du groupe des « démocrates populaires » Paul Simon, militant actif de la démocratie chrétienne et Pierre Trémintin, maire de Plouescat, député élu à Morlaix, partisan de Poincaré. On retrouve aussi deux socialistes Jean Louis Rolland, breton bretonnant, maire de Landerneau depuis 1929 et François Tanguy-Prigent, jeune syndicaliste paysan élu lui aussi à Morlaix, farouche antimunichois. Enfin deux radicaux socialistes Jean Perrot né à Esquibien, élu dans la 2ème circonscription de Quimper et Albert Le Bail, avocat à la Cour d’appel de Paris et député de la 3ème circonscription de Quimper.

L’Histoire leur a donné raison. Et leur rendre hommage c’est non seulement rappeler leur civisme et leur courage mais aussi leur claivoyance.

Valentin Coat a fait valoir ce soir ses droits à la retraite et je veux ici lui dire toute la gratitude du PS du Finistère.

C’est en effet notre imprimeur. Cela fait 13 ans que chaque semaine, avec Jean-Yves Cabon qui en assure la rédaction en chef, il  assure la mise en page et l’impression de notre hebdomadaire « Cap Finistère ». A ce titre, il est donc un maillon discret mais indispensable à la vie fédérale de notre formation politique.

Pendant les 9 ans où j’ai eu la chance de travailler avec lui, tout comme François Cuillandre qui avait eu l’heureuse idée de le recruter en 1997 et Marc Coatanéa aujourd’hui, j’ai, chaque jour, pu apprécier son dévouement, sa fiabilité et son efficacité.

Si durant ces années, nous sommes devenus électoralement et sur le plan militant, le 1er parti du département, il en porte une part significative. Nombreux sont les candidats qui ont su trouver chez lui, au cœur de leur campagne, le soutien technique dont ils étaient localement dépourvus.

Grâce à son militantisme, combien de tracts, de professions de foi, de bulletins de vote commandés dans l’urgence furent-ils livrés dans des délais impossibles à tenir pour des imprimeries commerciales ? Combien de fautes d’orthographe préjudiciables furent-elles corrigées dans des documents électoraux juste avant leur distribution ? Combien d’affichettes furent-elles conçues donnant ainsi de la lisibilité à des initiatives locales alors que les sections ne disposaient pas des moyens financiers de les confier au privé ?

Mais Valentin fut, au sein de la fédération, plus qu’un salarié compétent. Il fut et – heureusement pour sa section de Guilers – il reste un militant. Un socialiste sincère, épris de justice et de liberté, un de ceux qui se battent pour tous et qui ne font jamais un pas pour eux seuls.

Heureuse retraite active Valentin ! Toi au moins, tu peux la prendre à temps…

Nous étions évidemment très nombreux ce matin à défiler à Quimper.

Je ne suis pas un expert des chiffres mais sûrement plus de 10 000, soit deux fois plus que la dernière fois que le projet de réforme du régime des retraites nous avait conduit dans la rue, le 27 mai.

Dans toutes les conversations revenait d’abord l’injustice du projet du gouvernement qui dépasse le report de l’âge légal de la retraite, puisqu’il ne propose rien pour l’emploi des seniors ni pour la pénibilité.

Et que dire de la méthode : pas de réelle consultation, pas de propositions à débattre, uniquement un texte que l’UMP aimerait voir adopter sans débat.

Le calendrier le prouve bien puisque la commission compétente de l’Assemblée va en débattre à partir du 19 juillet, c’est-à-dire alors même que les séances publiques de la session extraordinaire seront terminées ! Nous ne serons donc que quelques courageux à nous battre dans un silence médiatique largement compréhensible…

Mercredi dernier, la Commission des Lois du Sénat a rejeté le mode de scrutin prévu, suite au vote de l’Assemblée Nationale, pour l’élection des conseillers territoriaux. Le Palais du Luxembourg se prépare en effet à entamer sa 2nd lecture.
 
Le tableau de la répartition des conseillers territoriaux par département, que le gouvernement avait finalement consenti à présenter suite à la pression exercée par les députés, et que la majorité à l’Assemblée avait voté, a également été retoqué par les sénateurs.
 
C’est donc un nouveau revers pour le gouvernement, après les nombreux reculs sur le mode d’élection du conseiller territorial, sur le nombre de tours de scrutin, sur la part de proportionnelle. C’est d’ailleurs un résultat prévisible et assez mérité en regard de l’absence totale de concertation et de l’amateurisme qui ont guidé l’élaboration de cette pseudo-réforme.
 
Je persiste à penser que le sujet mérite mieux que ces voltes faces à répétition et le gouvernement devrait en tirer les conséquences avant que tout cela ne tourne à la farce.

On se rappelle peut-être qu’en septembre 2009, j’avais été l’objet d’une petite cabale médiatique à propos d’un amendement déposé lors du débat sur la loi pénitentiaire.

Il s’agissait d’une envie d’abrogation de l’art. L 7 du Code électoral qui entraîne automatiquement la radiation des listes électorales pour les personnes condamnées pour des manquements à la probité. Un article – stupide -  publié par Rue89 intitulé “le PS l’origine d’une nouvelle amnistie” puis un second aussi peu inspiré publié par Médiapart “la suppression surprise de l’inégibilité des élus condamnés“ m’accusèrent alors d’être l’artisan d’une machination destinée à protéger les élus corrompus. Pas moins…

J’avais alors tenté d’expliquer qu’en réalité, dans la cohérence de mon engagement contre les peines planchers, je militais pour une individualisation de la peine. Mais le vacarme était trop fort et ma défense inaudible. Même à Quimper, l’UMP avait cru bon d’ajouter sa voix au concert.

Et bien, je suis heureux d’indiquer que dans sa séance du 11 juin dernier  le Conseil Constitutionnel, saisi d’une « Question Prioritaire de Constitutionnalité », vient de déclarer cet article du code électoral non conforme à la constitution et l’a en conséquence annulé. L’argument est justement celui que j’avais avancé : « Dès lors, cette peine accessoire, à la fois automatique et insusceptible d’être individualisée, méconnaît le principe d’individualisation des peines. Elle est donc contraire à la Constitution ».

Cette décision fera moins de bruit que mon amendement mais elle fait plaisir à lire.